C’est au Palais des Sports, samedi dernier, à Castelnau-le-Lez, que l’ADMD a organisé une conférence publique avec pour mot d’ordre : «l’aide active à mourir, un dernier soin justifiant une loi ». Selon Françoise Bonne, déléguée ADMD 34 « L’euthanasie ne doit pas être un sujet tabou. Trop de personnes ayant une maladie incurable et évolutive souffrent avant de s’éteindre. Dans ces cas, l’aide active à la mort est un acte humain de compassion. »
La proposition 21
Lors de la campagne présidentielle, au printemps dernier, le candidat François Hollande énumérait soixante propositions. Parmi elles, on retrouve la n°21, dont le but est que « toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ».
Élu Président de la République, François Hollande a donc désigné le professeur Sicard, ancien président du comité d’éthique, pour mener une réflexion sur l’accompagnement de la fin de vie. Dans ce cadre, des débats citoyens sont organisés dans les grandes villes. Le tout afin de rendre un rapport dont la date de dépôt est fixée au 22 décembre.
Une promesse de campagne très attendue
C’est dans ce contexte que l’ADMD prône une loi qui assumerait l’euthanasie. Le docteur Senet, invité d’honneur de cette conférence, explique : « il ne faut pas se mentir, de nombreux médecins ont été amenés à la pratiquer dans le cas où leur patient souffrait le martyr, tout en sachant que l’issue serait fatale ». Certes la loi Léonetti, adoptée en 2005, est une avancée considérable, mais elle « est aussi contestable puisque ce sont les médecins qui ont le dernier mot et non le patient ». Cette loi, qui interdit l’acharnement thérapeutique et instaure un droit au « laisser mourir », stipule aussi que la décision se prend en accord avec le médecin. Qu’en est-il si celui refuse ?
C’est donc à cette question que l’association entend mettre un terme en redonnant le plein pouvoir au patient concerné. Parmi les bénévoles, Sylvie et Yvette considèrent que la mort peut être un « choix, tout aussi important que celui de l’enterrement ou de l’incinération, qui dépend des croyances et des désirs de chacun. La souffrance de nombreuses personnes faisant face à une maladie incurable et évolutive dont la seule issue est la mort, est insupportable. Si l’issue est fatale alors pourquoi ne pas avoir le droit de partir quand nous le souhaitons ? ».
Le débat est loin d’être clos, d’autant plus qu’un sondage Ifop, pour le Pèlerin Magazine (septembre 2012) révèle que 86% des français déclarent être favorables à la légalisation de l’euthanasie. Il ne reste plus qu’à attendre le diagnostic du Pr Sicard.
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