La « traversée » , c’est une petite fille portée disparue et un couple qui ne peut plus faire face, qui se déchire, se sépare. C’est l’histoire de cette fillette qui réapparait, soudainement deux ans plus tard à l’endroit même où l’on avait perdu sa trace. Sans raisons, sans explications. Ce sont des destins qui se croisent et déploient l’intrigue avec brio.
De rencontres en chassé-croisé, c’est l’histoire d’une résurrection donc, mais pas forcément celle à laquelle on aurait pensé.
Après six ans de pause, Jérome Cornuau signe un retour fracassant avec son nouveau film.
Le scénario, largement inspiré du best-seller « Parce que je t’aime » de Guillaume Musso, est captivant. L’adaptation française s’arme d’un casting attachant. Michaël Youn, habitué des comédies puériles et des rôles infantiles, s’essaie avec succès à ce nouveau registre. En père éploré et mari dévasté, il plonge au cœur du désespoir avec un réalisme déconcertant. Il offre une figure paternelle dévouée à Pauline Haugness, fillette bouleversée et muette face à son traumatisme. Fanny Valette vient compléter ce trio improbable, en starlette maniaco-dépressive hantée par une insécurité maladive et une tendance à l’autodestruction. Deux adultes en dérive face à une enfant ressuscitée qui leur apprendra à accepter l’inacceptable et faire face à la vie dans ce qu’elle a de plus tragique.
Un univers obscur et ténébreux qui tend parfois au surréalisme, rythmé par une musique idoine et gracile. Dans ce thriller énigmatique, l’histoire surprend et fascine le spectateur, tenu en haleine jusqu’à la fin. La chute, ingénieuse et moderne, clôt une belle leçon de vie et d’amour…
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