Vendredi soir, après quelques mois d’exil forcé, les Héraultais retrouvaient leur antre, le stade de la Mosson. Avec en prime une victoire convaincante (2-1) sur le leader du championnat, l’Olympique de Marseille.
La dernière fois que Montpellier s’est dressé sur la route des Marseillais, ces derniers étaient moribonds. Nous étions au mois d’août, et le premier match de l’OM avec Marcelo Bielsa aux commandes s’était soldé sur un score nul de folie (3-3) sur les terres bastiaises. Beaucoup d’observateurs s’interrogeaient alors sur la méthode de l’entraîneur argentin. Et la défaite à domicile face au MHSC ne faisait qu’amplifier les doutes. Rolland Courbis avait joué un mauvais tour à son club de cœur en venant s’imposer 2-0. Après cette déconvenue, Marseille enchaînait sur huit succès de rang.
Hier soir, le coach pailladin a de nouveau piégé le stratège olympien. Devant plus de 20 000 spectateurs, Montpellier a su faire déjouer son adversaire, comme au match aller. Le contexte était en tout point similaire. Sorti par la petite porte en Coupe de France (3-3, élimination aux tirs au but) contre les amateurs de Grenoble, les Marseillais étaient loin d’afficher une confiance à toute épreuve. Sauf qu’à la différence de la première confrontation, l’OM du « Loco » a depuis montré de quoi il était capable.
Montpellier profite des errances adverses
La première mi-temps est symbolique du comportement des deux équipes. Marseille a la gueule de bois. De nombreuses imprécisions techniques viennent perturber la machine phocéenne. Certains joueurs oublient leur football –et le collectif – au vestiaire pour s’improviser solistes sans orchestre. Symptomatiques de ces errements, Imbula, Thauvin ou encore Payet traverseront le match comme des âmes en peine.
Le MHSC montre au contraire un visage séduisant. Des prises d’initiatives, un pressing intelligent et une occupation de l’espace qui empêchent à l’OM de développer son jeu. Logiquement, les locaux se procurent la première action dangereuse. Un centre de Sanson pour Mounier qui ne trouvera pas son destinataire, après une intervention décisive de Romao (23e).
Solides défensivement, Montpellier maîtrise les débats. C’est après une intervention rugueuse de Congré sur Dja Djédjé et une remontée de balle d’école que Kévin Bérigaud ouvre la marque (39e). Alors que le latéral ivoirien reste allongé au sol, les visiteurs auraient aimé plus de fair-play de la part de leurs homologues mais le mal est fait. Marseille quitte la pelouse la tête dans le guidon (1-0).
Gignac gâche l’offrande
Les Marseillais débutent le second acte avec de bien meilleures intentions. Le bloc équipe est plus dense, plus compact, les joueurs plus concernés. Les jeux en mouvement se multiplient, l’OM réagit. Sur une passe en retrait affreuse de Sanson vers son gardien, Gignac sent le bon coup et intercepte le ballon pour s’offrir un duel avec Ligali. Seulement, la réussite fuit l’attaquant dont la frappe sans contrôle s’envole (47e). Marseille vient déjà de laisser passer sa chance.
A l’heure de jeu, Paul Lasne double la mise suite à un excellent travail du duo Mounier-Bérigaud sur le flanc gauche (62e). La messe est quasiment dite.
Seule la réduction du score par le jeune Bilel Omrani (68e) – qui signe son premier but chez les pros – va relancer un semblant d’intérêt dans une fin de rencontre gérée de main de maître par le MHSC.
Les hommes de coach Courbis rebondissent bien après la correction reçue en Coupe de France (0-3, PSG) et deviennent cette saison la bête noire de l’OM et de l’entraîneur à la glacière, Marcelo Bielsa. Un OM dont la dernière victoire à l’extérieur remonte au 4 octobre 2014 (2-1, Caen). L’étau pourrait se resserrer en tête de la Ligue 1 en cas de résultats positifs pour Lyon et Paris.
Le MHSC, quant à lui, fait un grand pas vers le maintien. Avant de pourquoi pas viser une place d’honneur.
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