Ligue 1 : Montpellier domine un Marseille bien terne

Vendredi soir, après quelques mois d’exil forcé, les Héraultais retrouvaient leur antre, le stade de la Mosson. Avec en prime une victoire convaincante (2-1) sur le leader du championnat, l’Olympique de Marseille.

La dernière fois que Montpellier s’est dressé sur la route des Marseillais, ces derniers étaient moribonds. Nous étions au mois d’août, et le premier match de l’OM avec Marcelo Bielsa aux commandes s’était soldé sur un score nul de folie (3-3) sur les terres bastiaises. Beaucoup d’observateurs s’interrogeaient alors sur la méthode de l’entraîneur argentin. Et la défaite à domicile face au MHSC ne faisait qu’amplifier les doutes. Rolland Courbis avait joué un mauvais tour à son club de cœur en venant s’imposer 2-0. Après cette déconvenue, Marseille enchaînait sur huit succès de rang.

Hier soir, le coach pailladin a de nouveau piégé le stratège olympien. Devant plus de 20 000 spectateurs, Montpellier a su faire déjouer son adversaire, comme au match aller. Le contexte était en tout point similaire. Sorti par la petite porte en Coupe de France (3-3, élimination aux tirs au but) contre les amateurs de Grenoble, les Marseillais étaient loin d’afficher une confiance à toute épreuve. Sauf qu’à la différence de la première confrontation, l’OM du « Loco » a depuis montré de quoi il était capable.


Montpellier profite des errances adverses

La première mi-temps est symbolique du comportement des deux équipes. Marseille a la gueule de bois. De nombreuses imprécisions techniques viennent perturber la machine phocéenne. Certains joueurs oublient leur football –et le collectif – au vestiaire pour s’improviser solistes sans orchestre. Symptomatiques de ces errements, Imbula, Thauvin ou encore Payet traverseront le match comme des âmes en peine.
Le MHSC montre au contraire un visage séduisant. Des prises d’initiatives, un pressing intelligent et une occupation de l’espace qui empêchent à l’OM de développer son jeu. Logiquement, les locaux se procurent la première action dangereuse. Un centre de Sanson pour Mounier qui ne trouvera pas son destinataire, après une intervention décisive de Romao (23e).
Insolite : La Mosson nostalgique de l’Agglo ?
Solides défensivement, Montpellier maîtrise les débats. C’est après une intervention rugueuse de Congré sur Dja Djédjé et une remontée de balle d’école que Kévin Bérigaud ouvre la marque (39e). Alors que le latéral ivoirien reste allongé au sol, les visiteurs auraient aimé plus de fair-play de la part de leurs homologues mais le mal est fait. Marseille quitte la pelouse la tête dans le guidon (1-0).



Gignac gâche l’offrande

Les Marseillais débutent le second acte avec de bien meilleures intentions. Le bloc équipe est plus dense, plus compact, les joueurs plus concernés. Les jeux en mouvement se multiplient, l’OM réagit. Sur une passe en retrait affreuse de Sanson vers son gardien, Gignac sent le bon coup et intercepte le ballon pour s’offrir un duel avec Ligali. Seulement, la réussite fuit l’attaquant dont la frappe sans contrôle s’envole (47e). Marseille vient déjà de laisser passer sa chance.

A l’heure de jeu, Paul Lasne double la mise suite à un excellent travail du duo Mounier-Bérigaud sur le flanc gauche (62e). La messe est quasiment dite.
Seule la réduction du score par le jeune Bilel Omrani (68e) – qui signe son premier but chez les pros – va relancer un semblant d’intérêt dans une fin de rencontre gérée de main de maître par le MHSC.

Les hommes de coach Courbis rebondissent bien après la correction reçue en Coupe de France (0-3, PSG) et deviennent cette saison la bête noire de l’OM et de l’entraîneur à la glacière, Marcelo Bielsa. Un OM dont la dernière victoire à l’extérieur remonte au 4 octobre 2014 (2-1, Caen). L’étau pourrait se resserrer en tête de la Ligue 1 en cas de résultats positifs pour Lyon et Paris.
Le MHSC, quant à lui, fait un grand pas vers le maintien. Avant de pourquoi pas viser une place d’honneur.

Ligue 1 : le bilan à la mi-saison

Alors que les joueurs font la trêve et que les entraîneurs cherchent la pièce manquante à leur effectif, il est temps de faire un bilan à la mi-saison de la Ligue 1. Où en sont les cadors ? Que sont devenus les promus ? Quelle est la surprise de ces 19 premières journées ? Voici les tops et les flops de cette première moitié du championnat de France version 2010/2011.

Les Tops

Après un début de championnat poussif, les puissants de la Ligue 1, que sont Marseille, Lille, Paris, Rennes et Lyon, ont terminé l’année en tête du classement. Lille a été sacré champion d’Automne juste devant le Paris Saint-Germain qui pointe à une longueur. A la mi-saison, quatre points séparent le premier et le sixième, l’AS Saint-Étienne, et 10 points avec le 16ème. Le championnat n’a jamais été aussi serré à mi-course…

L’Olympique de Marseille, bien qu’ayant quelques difficultés offensives, est toujours dans la course pour se succéder à lui-même en tant que champion de France. Lille propose le style de jeu le plus agréable à regarder de l’Hexagone. Quant à Paris, il semble bien loin le temps des crises à répétition et semble désormais armé comme jamais pour prétendre à une place en Ligue des Champions l’année prochaine voire, encore mieux, le titre. Par ailleurs, le Stade Rennais reste toutefois limité pour viser la première place alors que Lyon, s’il résout ses problèmes défensifs, peut retrouver son trône en fin de saison. Ce sont toutes ces équipes que l’on devrait retrouver aux premières places à l’issue de la 38ème et dernière journée. Dans quel ordre ? Là est toute la question.

Les Flops

Étant donné le resserrement que l’on peut observer entre toutes les équipes, il est difficile de sortir une ou deux équipes qui ont véritablement déçu. Cependant, le promu Arles-Avignon et son effectif changé à plus de 50% en début de saison, n’a pas réussi à répondre aux attentes et aux exigences de la Ligue 1. L’AS Monaco peut être rangée dans la catégorie des flops. Première équipe non relégable, L’équipe de Guy Lacombe restait sur sept matchs sans victoire avant la 19ème journée. En ce qui concerne Caen et Lens, même si elles ne sont pas encore en Ligue 2, la deuxième partie de la saison va être extrêmement difficile.

L’équipe

Pendant que Caen et Arles se battent pour ne pas redescendre en L2, la surprise nous vient de Brest, le troisième promus, qui pointe à une septième place bien méritée. Malgré un effectif réduit, les protégés d’Alex Dupont proposent un jeu fluide et débridé, porté constamment vers l’avant. Brest se permet même de devancer, à la trêve, des clubs comme Bordeaux, Toulouse ou Montpellier. Une réussite qui s’appuie sur une solidité défensive et un jeune attaquant plein de promesses, Nolan Roux.

Le joueur

Le milieu offensif gauche du Paris Saint Germain, Nenê, recruté cet été pour 8 millions d’euros, est actuellement le meilleur joueur du championnat. Avec 13 buts au compteur, il est le principal artisan des bonnes performances du club de la capitale. Décisif à de très nombreuses reprises et auteurs de buts somptueux, il se doit de rester à ce niveau pour mener son club vers les sommets.

La seconde partie du championnat reprend les 15 et 16 janvier avec le choc entre Bordeaux et Marseille. Une affiche qui pourrait déjà se transformer en tournant en cas de défaite pour l’un ou l’autre. Bordeaux s’éloignerait des places européennes et Marseille pourrait être détaché du peloton de tête.
Avant la fin du mois de mai, épilogue de cette saison, beaucoup de matchs vont se dérouler. Notamment la Coupe de France qui démarre dès ce week-end pour les clubs professionnels ou bien les huitièmes de finale de la Ligue des champions en février pour Marseille et Lyon.

Qui terminera champion ? Qui accompagnera Arles-Avignon, quasiment condamné, en Ligue 2 ? Qui jouera la coupe d’Europe ? Qui sera désigné meilleur joueur du championnat ? Les réponses le dimanche 29 mai prochain aux alentours de 23h, ou peut-être avant…

Ligue des Champions (4e journée) : l’OM force 7 !

Ces mardi 2 et mercredi 3 novembre 2010 ont vibré au rythme de la douce musique de la Champion’s League. La 4ème journée a dans l’ensemble été positive pour les trois clubs français engagés avec une victoire historique de Marseille (7-0 à Zilina) et les premiers points obtenus par Auxerre face à Amsterdam (2-1).

Un premier constat après quatre journées, tous les clubs français peuvent encore espérer disputer les 1/8e de finale de la Ligue des Champions. Pour deux d’entre eux, cela passait impérativement par un succès ce mercredi. Et les choses ont été bien faites, surtout pour le champion de France marseillais qui s’est fait plaisir en l’emportant sur un score historique de 7 buts à 0.

– L’OM au septième ciel –

La victime expiatoire des Marseillais se nomme Zilina, modeste champion de Slovaquie. La victoire étant impérative, les Olympiens n’ont pas trainé en route : 4 à 0 à la mi-temps grâce à un André-Pierre Gignac retrouvé, un Benoit Cheyrou dans tous les bons coups (3 passes décisives) et un réalisme bluffant. L’OM continue son show en deuxième mi-temps, Lucho Gonzalez y va de son doublé, permettant à Marseille de remporter sa plus large victoire en Coupe d’Europe. Les hommes de Didier Deschamps sont au « septième ciel », d’autant plus que dans l’autre rencontre, Chelsea a fait sauter le Spartak Moscou 4 à 1.
La Une de L'Equipe de ce jeudi 4/11/2010

La qualification se jouera donc en terre moscovite pour l’OM : une victoire 1-0 leur assurerait presque a coup sûr de disputer le prochain tour grâce à une différence de but bien soignée en Slovaquie. Tous les voyants sont donc au vert pour les Phocéens… mais restent au rouge pour l’AJ Auxerre.

– La première d’Auxerre, Lyon toujours en stand-by –

En ne remportant aucun point lors des trois premiers matchs, les Auxerrois jouaient leur dernière carte à domicile face à l’Ajax Amsterdam. Avec une belle victoire 2 à 1, tout reste possible car dans le même temps, le Milan AC et le Real Madrid se sont neutralisés à San Siro (2-2). L’AJA reste lanterne rouge de sa poule, mais ne pointe qu’à deux points du Milan, second. Les deux derniers matchs promettent d’être compliqués, mais Auxerre peut encore rêver d’Europe…

La semaine continentale aurait pu être parfaite pour les clubs de l’Hexagone, mais Lyon qui devait seulement obtenir un point face au Benfica Lisbonne pour se qualifier a vécu un trou noir pendant les trois-quarts du match. Menés 3-0 à la mi-temps, puis 4-0, les Lyonnais cumulent les erreurs et ne sont clairement pas au niveau pendant 70 minutes. L’OL a beau se réveiller grâce à un sursaut louable (buts de Gourcuff, Gomis et Lovren), le mal est fait, Lyon s’incline 4 à 3 en terre lisboète et devra obtenir un résultat à Schalke 04 lors de la prochaine journée pour se mettre enfin à l’abri.

Guillaume DE STORDEUR

Ligue des Champions (3e J) : Lyon confirme, l’OM décolle

La Ligue des Champions a animé le milieu de semaine sur le Vieux Continent. Lyon réalise un sans-faute, l’Olympique de Marseille retrouve l’espoir d’une qualification et Auxerre poursuit son chemin de croix… Bilan après trois journées.

Dans un groupe largement à sa portée en tant que tête de série, l’Olympique Lyonnais n’a pas tremblé avec une troisième victoire en autant de journées. Face l’adversaire le plus difficile en théorie, le Benfica Lisbonne, les Lyonnais ont glané une belle victoire 2 à 0 avec des buts de Jimmy Briand et Lisandro Lopez. « Du beau, du bon, du Lyon » résume L’Equipe à sa Une ! Pas trop d’inquiétudes donc pour l’OL… En revanche, pour qu’un second club l’accompagne en 1/8e de finale, la route reste longue.

L’OM ouvre son compteur

Le club le mieux placé, Marseille, s’est relancé dans sa poule avec une première victoire face aux slovaques de Zilina (1-0) au Vélodrome grâce à un but sur corner de Diawara en début de seconde mi-temps. La victoire de Chelsea à Moscou (0-2) fait les affaires de l’OM mais le niveau de jeu de l’équipe phocéenne reste inquiétant. La défense semble avoir retrouvé sa solidité mais l’attaque pêche dans l’animation offensive avec un Gignac moyen et en manque de repères. Ces trois points doivent être bonifiés lors de la prochaine journée en Slovaquie et la qualif’ devrait se jouer face au Spartak dans le froid moscovite… dure tâche pour les Olympiens !

…Auxerre presque éliminé

En revanche pour le troisième club français engagé en Champion’s League, l’AJ Auxerre, la situation est très compromise. Dans le « groupe de la mort » comprenant le Real Madrid, le Milan AC et l’Ajax, l’AJA reste scotché au sol avec 0 point et même la 3e place, synonyme d’Europa League, va être dure à accrocher. La défaite de mardi à Amsterdam 2 à 1 compromet fortement les chances d’Auxerre qui laisse beaucoup de plumes sur la scène européenne et qui doit aussi combiner avec une situation difficile en championnat.

Logo de la Ligue des Champions

En bref dans les autres rencontres, les gros bras européens ont sorti les muscles. Dans le choc de la 3ème journée, le Real a battu le Milan AC 2 à 0 ; même score pour l’ennemi juré de Madrid, le FC Barcelone qui a vaincu Copenhague dans la douleur. Les Anglais ne sont pas en reste avec les Londoniens d’Arsenal qui continuent leur promenade de santé avec une victoire 5 à 1 face au club ukrainien de Donetsk. Manchester United, dans une période difficile avec l’épisode Wayne Rooney, l’emporte à la minimale face aux modestes turcs de Bursaspor (1 à 0). A noter enfin la victoire du champion d’Europe intériste 4 à 3 face à Tottenham après avoir mené 4-0 à la mi-temps !

Guillaume De Stordeur

UN MATCH OLYMPIQUE !

Le sommet de la 13è journée de Ligue 1 entre l’OM et l’OL a débouché hier dimanche 8 novembre à Lyon sur un match nul d’anthologie, qui va marquer l’histoire de football français tant pour la charge émotionnelle qu’il a offert au public que par son score final improbable : 5-5!

Le 4-4 hallucinant entre Liverpool et Chelsea en quart de finale de la Ligue des Champions l’an passé a hérité hier soir d’un petit frère français. C’est bien la Ligue 1 et non la glorieuse Premier League anglaise qui a produit ces 90 minutes de ballon rond complètement dingues!

Après un tel match, les deux Olympiques pourront autant méditer sur leurs insuffisances défensives que sur leurs capacités de réaction. On ne s’attendait pas à ça! Dans les matchs au sommet, la L1 a souvent la fâcheuse tendance à donner des prestations vides, opposant des formations qui ne veulent surtout pas perdre. En témoigne le mortel Lyon-Marseille de décembre 2008 (0-0). Alors qu’hier, non seulement Marseille et Lyon ne voulaient pas laisser trois points à l’adversaire, mais tous les deux sont allés bien au-delà, ne se laissant respectivement aucun répit pendant la totalité du match!

Lyon veut son trône

Relancés dans le championnat par les trois points ramenés de Saint-Etienne samedi dernier (1-0), les Lyonnais savaient qu’après la défaite de Bordeaux ce week-end, en cas de victoire contre Marseille, ils passeraient seuls en tête du championnat. Il n’a pas fallu longtemps pour vérifier que l’OL avait bien l’intention de saisir cette occasion.

pjanic.jpgÀ la 3è, sur une mauvaise relance de la tête du Brésilien Hilton, Pjanic contrôle de la poitrine, décroche une frappe en demi-volée sous la barre de Mandanda et marque le premier but pour Lyon. Magnifique! Tout juste entamé, le match est déjà plein de promesses. La tendance se confirme à peine dix minutes plus tard, avec l’égalisation de la tête par Diawara, sur corner. En un instant, Marseille sème un froid dans les virages de Gerland, où les Lyonnais s’aperçoivent qu’une fois de plus, les supporteurs phocéens sont venus nombreux. 1-1 à la 11è minute. Les hostilités sont bien lancées, et les défenses ont déjà démontré leurs limites du soir.

govou_2.jpgDans la foulée, contre toute attente, Lyon ne s’arrête pas et se relance aussitôt vers le but phocéen. Et de nouveau, les Gones ne mettent que trois minutes à concrétiser, grâce à Govou. Parti de son camp, auteur d’une course individuelle remarquable, l’ancien capitaine de l’équipe voyant qu’il n’est pas attaqué entre dans la surface et frappe lourdement du gauche! Mandanda est de nouveau battu. 2-1 à la 14è minute. Gerland ne le sait pas encore, mais l’intensité va monter crescendo!

Pendant tous le reste de la première mi-temps, les hommes de Claude Puel pensent regagner les vestiaires en laissant leur public sur cette image de Govou marquant en force. L’OL est leader au classement! Mais Marseille va pousser avant la pause.

lloris.jpgÀ la 44è minute, la mécanique lyonnais va finalement se gripper là où personne ne l’attendait. Sur une frappe lointaine et flottante de Benoît Cheyrou, Hugo Lloris se loupe! Le plus sûr de tous les Lyonnais cette année apprécie mal la trajectoire du ballon et le repousse dans ses propres buts! 2-2.

Marseille y tient beaucoup

niang.jpgSur ce score de parité à la mi-temps, les Phocéens commencent sans doute à se dire qu’avec un Lloris qui doute en face et un jour de repos de plus que les Lyonnais cette semaine, il doivent forcer encore un peu le destin en deuxième mi-temps. Et ils n’ont pas tord! Dès la 47è minute, Baky Koné reprend un centre d’Abriel en le déviant somptueusement de l’extérieur du droit et le ballon finit en lucarne. Quelle entrée! Les Marseillais passent d’emblée devant au score, par 3 buts à 2!

C’est à l’OL de courir pendant la deuxième mi-temps, et à l’OM de dérouler. Marseille a plusieurs occasions de faire le break, et ne va pas toutes les rater. Il faut quand même attendre la 80è minute et un corner d’Abriel pour voir Brandao s’imposer et marquer un quatrième but marseillais: 2-4 pour l’OM à Gerland! Cette fois la messe semble dite. Le banc marseillais est en joie. À ce moment, Marseille est le grand revenant du haut du classement, et peut se satisfaire de sa capacité retrouvée à marquer, cinq jours après avoir déjà concrétisé six buts contre Zurich.

Ces réjouissances ne durent pas longtemps. Pas plus d’une minute. En deux temps trois mouvements, Lisandro se retrouve dès l’engagement lancé vers Mandanda (81). Il résiste à la charge d’Hilton et pique son ballon au-dessus du portier phocéen. But! 3-4! Le public est galvanisé! Neuf minutes restantes, Gerland n’attend plus qu’une chose, qu’un dénouement possible et imaginable. Le public veut l’égalisation à 4-4! Les joueurs aussi…

L’apothéose

lisandro.jpgUne fois de plus, Gerland n’a pas à attendre trois minutes. À la 84è, corner de Bastos: main de Heinze dans la surface, et penalty! C’est Lisandro qui prend ses responsabilités. Il le marque, égalise et fait exploser de fureur le stade entier! Après le but arraché au dernier moment contre Liverpool mercredi, l’Argentin marque encore le match de son emprunte: le sang froid. Lisandro fascine littéralement Gerland et ses co-équipiers!

kal.jpgD’ailleurs il reste encore six minutes à jouer et l’heure n’est pas encore aux réjouissances! En tribune et sur le terrain, les Lyonnais n’ont plus du tout envie de se contenter d’un match nul. Ils veulent en découdre! Les encouragements ne cessent plus, la fin du match est complètement folle! Jusqu’à la 90è, et un nouveau but de… Bastos pour Lyon. Une action collective parfaitement dosée. Un but d’école. À l’arrivée, le Brésilien, sélectionné cette semaine pour la première fois en Seleçao, offre au public Lyonnais l’apothéose qu’il attendait: la victoire contre l’OM et la tête du classement de L1! Phénoménal!

Mais ce match ne s’arrête plus! Alors que Gerland fête la victoire imminente, pendant ce temps Marseille repart en avant. Au forcing, au mental, au culot, les Phocéens jettent leurs dernières forces pour aller arracher le 5è but dans les arrêts de jeu. Et sur un ballon détourné par Toulalan contre son camp, ils le font! 5-5! Cette fois, le score ne bougera plus: 5-5… Monumental! Olympique!

5-5.jpgAu final, le résultat ne change pas grand chose au classement mais l’affrontement d’hier a offert à Marseille et Lyon un sentiment de proximité inédit. Les deux Olympiques ont fourni l’une de ces prestations au sommet qui peuvent fonder l’histoire commune de deux clubs. Il ne peut qu’en ressortir une rivalité savoureuse, faite de respect mutuel et d’envie de se surpasser. Après le match, les joueurs des deux camps se sont attardés pour saluer leur public respectif ensemble sous les applaudissements venant de partout dans le stade. Le public a applaudi la prestation d’ensemble! Décidément la Ligue 1 surprend son monde cette année.

Classement de Ligue 1 après 13 journées :

1. Bordeaux – 25 pts / 2. Lyon – 24 pts / 3. Auxerre – 23 pts / 4. Monaco – 22 pts / 5. Lorient – 21 pts / 6. Montpellier – 21 pts / 7. Valenciennes – 20 pts / 8. Marseille – 19 pts (-1)

Ligue 1 : le point avant la reprise

La première partie de la saison 2008-2009 nous a réservé quelques surprises et certaines déceptions : un Lyon fébrile, des Girondins solides, un Paris qui retrouve les sommets, des Marseillais incertains, un surprenant Stade Rennais et des Stéphanois dépassés. Revue et analyse avant le début des matches retours.

La chasse au Lyon est ouverte

2122950257_7be4776751.jpg

Avec 38 points au compteur, Lyon a été sacré champion d’automne à Caen pour la cinquième année consécutive. 38 points, mais aussi 17 blessés, dont 8 graves et 4 encore indisponibles (Réveillère, Clerc, Bodmer et Pjanic). Si par les autres années, l’OL pouvait compter sur son banc, sur ses jeunes, le Lyon version 2008-2009 s’est montré souvent fébrile, exceptionnellement talentueux. Des défaites à Paris, Rennes et Nantes, des 0-0 insipides à Gerland contre Marseille et Valenciennes, une attaque en panne hormis Benzema (avec 23 buts, seulement la huitième attaque de L1), le temps doré des Essien-Diarra-Tiago-Abidal-Malouda paraît révolu. Même si la longue liste des blessés peut s’avérer une excuse légitime à ce début de saison mi-figue mi-raisin, notamment en défense (graves blessures de François Clerc et d’Anthony Réveillère), il n’empêche que le jeu déployé n’encourage pas aux tempéraments les plus optimistes. Hormis quelques coups d’éclats à Florence, contre Bordeaux, et la deuxième mi-temps de Munich, l’OL de Puel a maîtrisé des victoires, courtes, assurées, ternes. Sans panache.

Mais dans ce ciel brûmeux, un coin d’éclaircie semble soulever une part de pessimisme. Des promesses, quelques lueurs, un je-ne-sais-quoi rhonalpin, une folie de Benzema, un coup de patte de Juninho, un Toulalan infatigable. Une étincelle. Lyon reste la seule équipe du championnat français à jouer mal, à virer en tête avant les fêtes, et à se qualifier pour les huitièmes finales de la Ligue des Champions. L’OL possède cette capacité à s’extirper des moments de doute sans encombres. Jean-Michel Aulas, pour la première fois depuis sept ans, a promis de privilégier les résultats sportifs aux résultats financiers, lesquels sont largement positifs. En clair, il a promis de l’audace. Et de l’espoir. L’espoir que le plus grand club français actuel n’ait pas peur de tirer le Fc Barcelone en Coupe d’Europe, l’espoir qu’après sept ans de règne sans partage, le roi Lyon soit prêt à prendre des risques, quitte à laisser sa couronne pour de glorieuses campagnes européennes.

Bordeaux veut y croire

3141449638_3d356fcc62.jpg

L’équipe dirigée par Laurent Blanc finit la mi-saison à la deuxième place du championnat avec 35 points, à trois longueurs du leader Lyonnais. Bordeaux joue bien, l’équipe est en place, grâce à un Yohann Gourcuff en état de grâce. Le joueur prêté par le Milan A.C. est « la » révélation de ce début de championnat. Le milieu de terrain auteur de 5 buts en club depuis le début de saison toute compétition confondue, a ébloui de sa technique balle au pied une Ligue 1 souvent bien fade. Gourcuff semble indispensable et c’est bien ici le problème. Quand le breton ne dirige pas le jeu bordelais, l’équipe marche moins bien. On le sait à Bordeaux et du coup il est le deuxième joueur le plus utilisé dans l’effectif avec Souleymane Diawara, jouant 18 des 19 matchs disputés par les Girondins de Bordeaux depuis le début de la saison (0-0 à Sochaux). A la vue des prestations de l’ancien Rennais, Bordeaux ne semble pas en mesure de lever en fin de saison l’option d’achat de 15 millions d’euros qui plane au dessus du jeune joueur. Les dirigeants du Milan A.C. par l’intermédiaire de l’entraîneur Galliani, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils souhaitaient récupérer Gourcuff dès la saison prochaine.
L’autre pilier de l’effectif bordelais est sans aucun doute l’argentin Fernando Cavenaghi. Deuxième meilleur buteur de Ligue 1 avec 11 réalisations, El Torito est parvenu à débloquer des situations compliquées, notamment en inscrivant le but de l’espoir en ligue des champions face à Chelsea et le but victorieux face à Monaco.

Deuxième meilleure attaque avec 31 buts inscrits, Bordeaux semble pêcher par excès de confiance en défense, 7ème avec 19 buts encaissés et quatre défaites à l’extérieur. Une défense un peu faible pour pouvoir titiller Lyon mais également pour contrer les formations qui aspirent au titre et au podium. Eliminé de la Ligue des champions et de la Coupe de France, Bordeaux sent pourtant que l’année 2009 est peut être celle de la passation de pouvoir et la fin du monopole lyonnais. Qualifié pour les 16ème de finale de la Coupe de l’UEFA, l’objectif de la saison semble pourtant ailleurs. Dauphin de Lyon depuis la saison dernière, l’entame du championnat a lancé quelques signes encourageants. Victorieux du trophée des Champions aux tirs au but, les Bordelais ont eu à deux reprises l’occasion de passer leader et l’ont même été virtuellement après la démonstration 4-0 face au Havre. Puis il y a le dernier match avant la trêve, sûrement celui de référence. Menée 3-0 face à Monaco à Louis II, l’équipe de Laurent Blanc, au terme d’un match somptueux, est parvenu à renverser la tendance en s’imposant 3-4. En plus de bons joueurs, cette équipe a du caractère, du coffre et un moral. Reste à le démontrer dès dimanche à Chaban Delmas pour la réception d’un Paris Saint Germain, qui semble avoir retrouvé de sa superbe.

Surprenants Rennais


RENNES_PAGIS_190608.jpg

La vraie surprise de ce début de championnat reste incontestablement le Stade Rennais. Surprenant 3ème à mi parcours, les bretons devancent notamment Paris et Marseille, deux des plus sérieux prétendants au titre de champion de France. La force des joueurs de Guy Lacombe : La régularité. Après 19 matches, Rennes ne compte qu’une seule défaite à son compteur, concédée en août sur la pelouse du stade des Alpes à Grenoble. Depuis, les Rennais ont su se maintenir au contact des leaders en multipliant les coups d’éclats contre les grosses écuries. Déjà lors de la 1ère journée, Rennes met en échec la fringante équipe de l’OM dans un match fou clôturé sur le score fleuve de 4 – 4. Grâce à l’œuvre de Mickaël Pagis qui s’est offert un hat-trick, les bretons ont ensuite infligé leur plus sévère défaite de la saison aux leaders lyonnais (3 – 0)[[Il faut remonter à octobre 2007 et la défaite de l’OL face aux Glasgow rangers en tour préliminaire de la ligue des Champions pour retrouver un tel écart de buts]]. Pour finir, les hommes de Guy Lacombe se sont défaits d’un PSG en bonne forme (1 – 0) et ils sont allés chercher le nul (1 – 1) sur la pelouse des girondins de Bordeaux. Bilan à mi-saison : le Stade Rennais cumule 34 points, à quatre longueurs de l’OL et il se hisse à la deuxième place du classement des meilleures défenses avec seulement 13 buts encaissés.

Toutefois une question reste en suspens : les Rennais pourront t-ils tenir le rythme jusqu’à la fin ? S’ils n’ont encore rien accompli les hommes de Guy Lacombe ont tout de même de très sérieux atouts. Ils maintiennent une défense solide notamment grâce au travail de Peter Hansson et Rod Fanni et à la puissance du sénégalais Kader Mangane. Devant, les bretons s’assurent l’expérience et l’habileté de deux tauliers du championnat, Jérôme Leroy et Mickaël Pagis accompagnés par la fraicheur de la nouvelle génération incarnée par Jimmy Briand. Ce dernier qui, à l’instar de son coéquipier Rod Fanni, a obtenu les faveurs de Raymond Domenech en étant sélectionné en équipe de France. Autre preuve s’il en ai, de la vitalité du club d’Ille-et-Vilaine. Avec une équipe qui allie puissance et technique, Rennes se montre donc comme un dangereux outsider capable d’inquiéter sérieusement ses concurrents dans la course au titre. Les grands clubs sont prévenus, il faudra compter avec les Rennais.

Paris enfin !

2978482838_a2f52e0a73.jpg

Cette saison a été longtemps attendue par les supporters du club de la capitale. Début janvier, le club est encore en course sur quatre tableaux. En championnat, il est quatrième à 5 points de Lyon, en Coupes (de France, de la Ligue et de l’Uefa ), il est qualifié pour les 16ème de finale.

Paul Le Guen, qui avait demandé quelques saisons avant de ramener le club à son réel niveau, est donc en passe de réussir son pari. Avec lui, Charles Villeneuve, quelque peu décrié à son arrivée, se délecte des fruits de ses choix judicieux en matière de transfert. Claude Makelele s’est imposé comme le taulier de la défense, Stephane Sessegnon comme meneur de jeu en réussite (il est troisième ex-aequo au classement des passeurs décisifs) et Giuly assume pleinement son rôle de feu follet de l’attaque et développe un belle entente avec Hoarau. Seul Kezman est encore en déça de son rendement espéré, mais sa petite forme a permis à Peggy Luyindula de retrouver un excellent niveau.
Depuis le début de la saison, le PSG régale (enfin) les amateurs de football. Son jeu collectif est rodé et son attaque, grand problème des dernières saisons, s’est réveillée. Paris n’est plus l’équipe qui végétait en fin de classement depuis deux saisons, luttant contre la relégation. Elle développe aujourd’hui un jeu attractif et bien équilibré et s’appuie sur une équipe-type en Ligue Un (Landreau, Ceara, Camara, Traoré, Armand en défense, Makelele, Sessegnon, Rothen et Clément au milieu et Hoarau et Giuly en attaque ) mais aussi sur un banc de qualité ( Luyindula, Kezman ou encore Sakho pour ne citer qu’eux). Le coach parisien a innové, en faisant jouer Giuly en pointe et en faisant confiance à Traoré, qui se transcende en défense ces derniers temps. En Coupes, les remaniements plus ou moins audacieux et surtout maintes fois décriés ont finalement participé au bon rendement global des parisiens.

La mayonnaise prend, et Paris se pose en sérieux prétendant au podium, voir au titre.
Preuve de cette dynamique retrouvée, le mercato s’annonce tranquille pour le club, qui a vu la piste Ronaldo tomber à l’eau fin décembre 2008. Le seul souci du coach à l’heure actuelle est de conserver son groupe et de l’emmener le plus loin possible sur tous les tableaux.

L’OM compte ses troupes


235038852_8c1c7abffa.jpg

Après un recrutement cohérent et un bon début de saison, l’Olympique de Marseille, 5ème avec 32 points, a montré de sérieuses limites dans les semaines précédant la trêve. Conséquences : le bilan à mi-championnat est très mitigé et l’avenir incertain.

Si Eric Gerets avait joué au magicien la saison dernière, les premiers responsables des résultats restent les joueurs. Or, de ce côté-là, les satisfactions se font rares. Ben Harfa a déçu, voire excédé, sur le terrain comme en dehors, et donné raison à ceux qui lui préféraient Gourcuff pendant le marché estival. Hilton n’est que l’ombre du chef de défense qu’il était à Lens tandis que Zubar, après un léger mieux depuis le match retour face à Liverpool, a rappelé à tout le monde dimanche dernier face à Besançon qu’il était toujours capable du pire. Bonnart, Cheyrou, Cana ou encore Valbuena n’ont plus le précieux rendement qui était le leur lors de la deuxième partie du précédent exercice. Devant, Koné est déconcertant d’inefficacité alors que Samassa n’a pas le niveau requis pour jouer dans un club comme l’OM. Seuls Taïwo, qui a pris une nouvelle dimension dans son couloir gauche, Niang, qui, son absence en témoigne, est absolument indispensable aux avants postes, et à un degré moindre Mandanda, ont réellement convaincu après 19 journées de championnat.

Mais Marseille a des solutions pour rectifier le tir. D’abord au sein même de son effectif. Gaël Givet, qui ne pourrait qu’améliorer une charnière centrale aux abois, peut constituer une solution si toutefois Eric Gerets cesse de l’ignorer obstinément. Le retour de son ancien co-équipier à Monaco, Julien Rodriguez, dimanche dernier en coupe, est également un motif d’espoir dans la perspective de retrouver une assise défensive qui sera indispensable à l’OM pour jouer les premiers rôles à la fin du championnat. D’autre part, un voire deux renforts offensifs viendront compléter l’effectif et soulager un Mamadou Niang trop esseulé en attaque. La piste Larsson finalement abandonnée, il faut espérer que les dirigeants sauront faire le bon choix. De celui-ci dépendra, en partie, le comportement de l’OM en coupe de l’UEFA et son classement au soir de la 38ème journée.

Décevants Stéphanois

SAINTETIENNE_GOMIS_170508.jpg

Après avoir fini le championnat 2007-2008 à la cinquième place du classement, l’AS Saint Etienne espérait rester dans le top 5 cette saison. Mais après cette première moitié de saison, les Verts occupent seulement la dix-septième place, à quatre points d’avance sur le premier relégable, Valenciennes. Pire, les Stéphanois ont même été lanterne rouge du championnat à l’occasion de la 15e journée. Grosse déception aussi à cause de Pascal Feindouno qui a rejoint le Qatar au mois de septembre, attiré par les pétrodollars. Le départ du maître de jeu des Verts a laissé un trou dans l’attaque stéphanoise qui a inscrit seulement 15 buts pour le moment.

Les supporters attendaient aussi beaucoup de l’entraîneur Laurent Roussey qui a réussi à ramener le club en Coupe d’Europe l’an dernier, surtout que l’ASSE conserve cette saison la totalité des joueurs cadres. Mais le coach n’a jamais réussi a créer une bonne entente dans le groupe, surtout au moment où les blessures des titulaires se sont multipliées.
Ces blessures qui ont criblé l’effectif stéphanois auront au moins eu pour avantage d’ouvrir le terrain à une nouvelle génération de joueur issu du centre de formation de la ville comme Yoann Andreu, 19 ans, qui a brillé contre le FC Valence. Le remplacement de Roussey le 11 novembre par Alain Perrin ne sera donc une surprise pour personne. Après l’arrivée de l’ancien coach lyonnais, l’équipe a sorti la tête de l’eau au mois de décembre en gagnant trois matches sur 4 en championnat.

Dans le brouillard de cette première partie de saison, les Verts sont tout de même de retour dans les compétitions internationales après 26 longues années. Toujours invaincus en 6 rencontres contre Tel Aviv à deux reprises puis contre Copenhague, Rosenborg, Bruges et Valence. L’aventure européenne se poursuit en février contre l’Olympiakos pour les 16e de finales.

« Zubar est-il vraiment défenseur? »

Sur sa fiche technique, le poste du joueur de l’Olympique de Marseille semble clairement défini : défenseur central. Sur le terrain pourtant, Ronald Zubar ne défend rien du tout.

Noël avant l’heure. Au moment de poser ses valises à Marseille en provenance du Stade Malherbe de Caen en 2006, Ronald Zubar était présenté comme un grand espoir du football français. Hier soir, le seul vrai espoir des supporters olympiens, c’était surtout de ne plus le revoir sous leur maillot fétiche. Car une fois de plus, le Guadeloupéen s’est fendu d’une énorme bourde, en délivrant une magnifique passe décisive de la tête…au Lillois Bastos, à peine surpris du cadeau de l’ami Ronald, qui n’attend jamais Noël pour faire plaisir aux attaquants adverses.

Les « zubarades ». Des boulettes si fréquentes d’ailleurs que le journaliste du quotidien « La Provence » Mario Albano n’hésite plus à les qualifier de « zubarades ». Ne vous détrompez pas pour autant, la palette technique de l’ancien international espoir ne se limite pas à une série d’erreurs grossières. En plus, il dispose en effet de relances catastrophiques, d’un placement souvent douteux et d’un timing totalement improbable, qui lui a permis hier soir de feinter son gardien Steve Mandanda sur le premier but Lillois.

Ronald et ses complices. Il faut cependant relativiser l’abattage de Ronald Zubar. Car ce dernier bénéficie de l’apport indispensable de quelques complices. D’abord ses co-équipiers Hilton ou Erbate qui, s’ils ne suivent pas systématiquement son exemple, s’appliquent au moins à le laisser mijoter ses « zubarades » en toute quiétude. Mais aussi et surtout son entraîneur Eric Gerets qui, en plus de ne pouvoir s’empêcher de l’aligner tous les week-end ou presque, prend sa défense en donnant du « vous avez tort de le siffler » ou encore « c’est un futur grand joueur de ce championnat ». Peut-être parce que Zubar le fait rire. A croire que quand on s’appelle Ronald, on est forcément un clown.

Transferts, Ça se durcit encore entre clubs et joueurs

La mode est partie du football, sport précurseur en matière d’escalades : quand un joueur souhaite quitter un club, il durcit le ton, exerce un chantage qui contrebalance une drôle d’exception sportive: celle qui le prive d’une véritable liberté de circulation.

En cette période de transferts, le problème est d’actualité. Il gagne même un sport comme le volley-ball où l’international Antonin Rouzier a claqué la porte du Montpellier Volley Université Club, sans demander la moindre autorisation. Etat des lieux et des règles en vigueur.

Au football, tous les coups sont permis

Depuis quelques années, le bras de fer à l’inter saison est devenu le sport favori des « footeux » dès lors qu’ils ne gambadent pas derrière un ballon.
Et les exemples ne manquent pas… Essien, Abidal à Lyon, Ribéry à Marseille ou plus récemment encore Kone à Nice et Briand à Rennes. A chaque fois, la méthode est simple comme une prolongation de contrat généralement signée… trois semaines auparavant. Pour obtenir un bon de sortie, le joueur refuse de s’entraîner, convoque la presse et, poussé par un agent alléché par la commission mise en jeu, fustige ses dirigeants en les accusant de vouloir freiner sa belle ascension.Pape Diouf, président de l'OM a du batailler dur pour obtenir Kone et Ben Arfa
Heureusement, le chantage ne marche pas à tous les coups. En 2006, malgré sa « brillante » intervention au journal de 20 heures, Franck Ribéry n’avait pas fait plier le président de l’OM, Pape Diouf, et s’était ensuite rangé à la décision de son club. Hier, c’est le président de Rennes, Frédéric de Saint-Sernin, qui a cloué le bec et la porte à double tour à Jimmy Briand, son attaquant, attiré par le PSG.
Les solutions existent-elles ? A l’évidence oui. Elles consisteraient à contraindre les joueurs à ne signer que des contrats de deux ans, avec obligation de les honorer. La mesure s’étendrait aux clubs, évidemment…

En rugby, un « gentleman’s agreement » qui préserve

Les rugbymen ne font jamais les choses comme les autres. Malgré les dérives financières, il reste la « famille »de l’Ovalie. Où l’on lave le linge sale. En dehors de quelques jours de tension on se souvient des cas Nyanga lorsqu’il quitta Béziers et Ouedraogo, un moment tenté par l’Usap la saison passée, les crispations s’enveniment rarement au moment des mutations. « Lorsqu’un joueur veut partir pour des raisons valables, eh bien le club doit faire contre mauvaise fortune bon cœur et lui offrir son bon de sortie. C’est un « gentleman’s agreement » explique Didier Nourault, manager général de Montpellier. Après, il y a le cas du joueur qui veut partir mais que le club veut à tout prix retenir parce que c’est une pièce essentielle. Comme il n’y a pas de rachat d’années de contrat en rugby, le club est décideur. »A l’exception des internationaux, qu’il est difficile de retenir contre leur gré, tout se règle au cas par cas. Et souvent en bonne intelligence. « Au rugby, il y a des échanges fréquents entre présidents et entraîneurs. Le joueur est choisi par le coach qui le connaît bien. Il y a de la reconnaissance. Ça évite les surprises et ça réduit les frictions. Le risque, aujourd’hui, peut venir des dérives financières » observe l’Audois Jean-François Beltran, ex-entraîneur de Narbonne, Perpignan, Castres et Bayonne. Et puis, en Ovalie, la durée moyenne des contrats est de 2 à 3 ans et on n’a pas à racheter les années signées. «La Ligue nationale est par ailleurs suffisamment responsable pour mettre des garde-fous à ces dérives », ajoute Didier Nourault. La « famille », on vous dit…

Une première inquiétante dans le volley-ball

Le Montpellier Volley Université Club se serait bien passé de cette affaire. Arrivé l’an dernier, le « pointu » international Antonin Rouzier, a tenté d’imiter ses collègues footeux. Sans préavis, il a donné sa lettre de démission au club alors qu’il devait encore un an de contrat. Une situation « surréaliste » pour le club qui avait même envisagé une prolongation de contrat. Arnaud Josserand, entraîneur du MVUC, n’en revient toujours pas : « On a appris par des bruits de couloir qu’Antonin avait pris contact avec un agent pour casser son contrat et partir en Belgique (à Roeselare). S’en est suivie une valse entre les avocats.»Le problème se trouve désormais entre les mains de la justice pour un litige en droit des contrats. De son côté, le club demande des indemnités de transfert en raison du préjudice subi. L’international, qui n’a pas souhaité s’exprimer, ne pourra donc pas jouer à l’étranger tant que Montpellier n’aura pas signé son « billet de sortie ».Antonin Rouzier ne jouera plus pour le Montpellier Volley

« La réunion de conciliation qui a eu lieu le 6 juillet à la Ligue n’a rien donné. Dans la foulée, le joueur a déclaré ne plus faire parti du MVUC. Aujourd’hui, la situation est bloquée » déclare l’entraîneur montpelliérain, qui craint une montée brutale du professionnalisme dans son sport. « Avant il suffisait d’une poignée de main pour respecter un contrat. Aujourd’hui il y a toujours un avocat qui sort une clause, un joueur qui pète un plomb, les agents qui se mettent par-dessus, ça devient n’importe quoi