31 ans après l’officialisation internationale de la journée des femmes par les Nations Unies, le 8 mars reste un symbole chargé de revendications. Cette année, le thème est dédié au combat pour la délivrance d’Ingrid Betancourt. L’exigence de libération de cette victime des FARC est chargée de sens. Maltraitée parce que venue déranger des conflits masculins par son action politique pacificatrice, la figure féminine d’Ingrid incarne l’injustice faites aux femmes qui s’engagent là où ça dérange. Les autres militantes ne sont pas oubliées : Benazir Bhutto, Clara Rojas ou encore Katoucha Niane.
Toutes ont livré un combat déterminé par leur féminité, en faveur de la justice ou de la paix. Où en est la France à l’heure du bilan annuel relatif aux droits de la femme au pays des droits de l’homme? A compter des élections municipales et cantonales de mars 2008, l’harmonisation de la parité en matière d’accès aux fonctions électives devrait être rendue effective par la loi du 31 janvier 2007, qui impose une stricte alternance homme/femme sur les listes électorales. Alors que la France peut se féliciter de cette avancée non négligeable sur le plan juridique, la parole d’une femme en Arabie Saoudite équivaut toujours à la moitié de la parole d’un homme du point de vue de la législation du royaume.
Mais l’hexagone n’est toujours pas un modèle dans la façon dont les femmes sont traitées. Le rapport 2006 de la police nationale française et de la gendarmerie alarme encore, au-delà des associations féministes : en moyenne, une femme meurt tous les trois jours à la suite de violences conjugales. Les associations et les centres d’hébergement pour les victimes féminines ne cessent de se multiplier, témoignant ainsi de la difficulté à réparer une injustice vieille comme le monde. Le nombre croissant de campagnes de prévention contre la maltraitance des femmes en est témoin.
Femmes et violences conjugales en France
Au fil des années, la journée internationale des femmes en France s’est progressivement transformée en semaine de la femme. A Montpellier, comme un peu partout dans l’hexagone, les associations et Maisons pour tous proposeront diverses animations autour de la thématique de la femme. Permettant la sensibilisation des plus jeunes quant aux discriminations spécifiquement liées à la féminité, l’opération demeure nécessaire aussi bien au niveau local qu’au niveau international.
Le 8 mars reste donc une journée de manifestions à travers le monde entier, une journée de lutte pour l’égalité, pour le droit et la protection de la condition féminine et donc du même coup de la condition humaine.