Cet événement historique sert de point de départ au cinéaste français d’origine arménienne, Robert Guédiguian. Un devoir de mémoire et un engagement personnel pour le cinéaste. Une volonté de marquer de son empreinte le récit d’une des pires pages de l’histoire. Malgré une intention louable, le film sonne faux.
Son scénario originel laissait présager un projet ambitieux, pédagogique et émotionnel. Ambitieux dans sa manière d’aborder les conséquences du génocide à l’échelle d’une famille marseillaise des années 70. Pédagogique par la nécessité de parler d’un événement historique peu enseigné et pas encore reconnu à l’échelle internationale. Et émotionnel par sa dimension humaine.
Il n’accouche malheureusement que d’une version scolaire, maladroite et ampoulée. Dans la plupart des films de Guédiguian, la mise en scène se distingue rarement par son inventivité. Mais ce qui n’est qu’un simple classicisme dans ses précédents films, pose ici un réel problème. L’absence de souffle romanesque et d’ampleur se font ressentir dans ses images. Il y a comme un manque, pendant plus de deux heures, qui empêche d’être emporté et concerné par l’histoire.
La direction catastrophique des acteurs rend la lecture du film plus difficile et empêche qu’on le prenne au sérieux. À l’exception d’Ariane Ascaride, qu’il a dirigé pendant plus de trente ans, aucun acteur n’est juste dans son interprétation. Grégoire Leprince-Ringuet en tête, est constamment dans la surenchère. Cette justesse de ton fait défaut à cette Histoire de fou, dans laquelle on ne croit réellement jamais et qui manque cruellement de folie.
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