Deux milles personnes debout au Corum ! En tournée à Montpellier pour son dernier album, Gravity at last, Ayo a bousculé les conventions dimanche 18 janvier 2009. Ce n’était pas de l’opéra à la salle Berlioz mais un concert qui a vite pris des airs de rock.
L’entrée sur scène est feutrée. La chanteuse apparait en ombre derrière une toile blanche. Le public, attentif, est assis. Un clavier, une guitare électrique, un percussionniste, un bassiste, l’atmosphère est épurée. Les bottes en cuir de la chanteuse annoncent pourtant la couleur… Au troisième morceau, la salle comble est debout. Et la sortie, sur le succès de son premier album Joyful, «Dowm on my knees» ressemble à une fête sur fond de guitare saturée.
L’artiste allemande a su donner de la dimension à son art en s’éloignant de l’interprétation enregistrée de l’album. On reconnaît pourtant bien sa voix légèrement voilée et puissante sur des titres comme «Slow, slow» ou encore «I am not afraid». Les textes gagnent en épaisseur et l’intimité est plus grande lorsque la chanteuse offre une de ses premières compositions.
Ayo et ses musiciens étaient visiblement heureux de jouer devant un public qui le leur a bien rendu. La complicité sur scène a fait tâche d’huile. Les spectateurs, même du haut des loges se prêtent au jeu des joutes lancées par le batteur trublion. Improvisation des paroles en français, morceaux qui s’étirent sans perdre leur rythme, le groupe a démontré sa générosité. Son talent aussi. On retiendra en particulier les solos du bassiste et du guitariste. Peu d’artistes passent aussi facilement d’un univers folk épuré, à une ambiance reggae ou rock. Surprenant, on en redemande !
Catégorie(s) :