Les Chypriotes turcs veulent faire table rase sur le passé ! Leur but : effacer toutes traces du passage des Grecs dans le nord de l’île, territoire qu’ils occupent depuis 1974. Pour eux, tout doit disparaître, et les édifices culturels, historiques et religieux ne font pas exception… Dans un premier temps, il ont remplacé les noms des lieux par des toponymes turcs. Une action pourtant contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU sur Chypre. Les habitants du nord de l’île se sont ensuite occupé des lieux de culte et de recueillement. Plus de 500 églises et monastères ont déjà été pillées et saccagées. D’autres ont été transformées en mosquées, en musées, en commerces, et même en casernes militaires ! Plusieurs tombes et croix de cimetières ont été détruites et profanées. Et ce qui n’est pas démoli est laissé à l’abandon : c’est le cas de plusieurs villes préhistoriques et historiques détériorée par le temps. Et l’Armée turque ne permet pas au gouvernement chypriote, ni même à l’UNESCO, de conserver et de protéger les lieux archéologiques et culturel de la zone nord de l’île.
Tout au long de son histoire, Chypre a fait l’objet de convoitise. Elle a successivement appartenu à l’Empire de Rome, à Byzance et à l’Empire Ottoman. Elle a été sous la domination des Assyriens, des Egyptiens, des Perses, des Romains, des Francs, des Vénitiens, des Ottomans et des Anglais… Colonie britannique depuis 1925, elle a acquis son indépendance en 1960. En juillet 1974, suite à une tentative de coup d’état de la Grèce, l’intervention militaire de la Turquie entraîne la division de Chypre par la force des armes. La zone nord du pays, soit 37 % du territoire, est alors occupée par les Chypriotes turcs et rebaptisé « République Turque de Chypre du Nord » en 1983. Mais elle n’est pas reconnue par la Communauté internationale. Et la zone sud est habitée par les Chypriotes grecs. Les tensions entre les deux communautés ont engendré des milliers de morts, de disparus et des déplacements importants de populations. Mais ce ne sont pas les seules conséquences. Dans la zone turque de l’île, le patrimoine culturel disparaît peu à peu, et rien ne semble pouvoir arrêter cette course effrénée à la destruction.
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