Ils étaient nombreux les montpelliérains ce samedi soir à affluer vers les jardins du Peyrou pour écouter l’icône de la folk américaine, Joan Baez. Dans les files d’attente interminables, trois générations de fans se côtoient. On y retrouve des nostalgiques du mouvement hippie, des adolescents qui ont l‘habitude d‘écouter les vinyles de leurs parents, ou simplement des curieux venus à l’ultime rendez-vous des Internationales de la guitare de Montpellier. Petit à petit, la foule franchit les grilles du Peyrou, les enfants courent, certains grimpent dans les arbres, un vent d’insouciance et de liberté souffle sur Montpellier.
C’est à 20 heures qu’une silhouette d’ange apparaît sur la scène. Joan Baez, fine et élégante, se présente en français à une foule déjà conquise. La chanteuse commence son concert a capella et le temps semble suspendu. Sa folk fragile et intense se poursuit avec les titres de son dernier album Gone from danger. Avec son groupe composé de son fils Gabriel Harris aux percussions, John Doyle à la guitare, Dirk Powel au clavier et Tod Philips à la contrebasse, Joan Baez chante la paix, le respect et l’espoir.
Joan Baez nous transporte dans le temps, au fil des chansons de son nouvel album mais aussi de ses reprises : Suzanne, la célèbre chanson de Leonard Cohen ou encore Blowin’ in the wind, empruntée à Bob Dylan. A 68 ans, Joan Baez est toujours aussi intrépide et se risque même, dans un français parfaitement maîtrisé, à entonner un étonnant Manhattan Kaboul, chanson écrite par le politiquement incorrect Renaud.
Ce fut donc un grand moment de musique offert aux montpelliérains hier soir par Joan Baez. Chacun à pu découvrir ou redécouvrir cette voix symbole de la contestation politique et d’un mythique festival, tenu à Bethel aux Etats-Unis il y a déjà quarante ans : Woodstock.