L’affaire Clearstream sera-t-elle le « tremplin » nécessaire à Dominique de Villepin pour s’offrir un retour en politique ? Après les récentes déclarations de l’ancien Premier ministre à l’issue des plaidoiries, la question se pose avec une nouvelle acuité. « Je veux tourner la page et regarder vers l’avenir. Je garde la main ouverte vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Je n’ai pas de rancoeur au fond de moi et je veux servir les Français à la place qui est la mienne » déclarait ainsi M. de Villepin à sa sortie du procès. Des propos qui cachaient mal la volonté de l’ancien Premier ministre de se poser en alternative au sarkozysme.
En réunissant ses partisans mardi 27 octobre à la Maison de l’Amérique latine à Paris, Dominique de Villepin n’a fait que confirmer ses velléités. Tout en se livrant à une critique du bilan de mi-mandat de Nicolas Sarkozy, il a précisé le sens de l’alternative qu’il souhaite incarner, parlant désormais d’une « alternative républicaine ».
Devant les membres de son club politique, l’ancien Premier ministre a donc fait le choix de surfer sur la vague de contestation qui frappe le président de la République et sa majorité. Il a ainsi fustigé « une concentration du pouvoir, une personnalisation du pouvoir qui nuit à son efficacité ». S’en prenant à cet « esprit de cour » qui entoure la présidence de M. Sarkozy, M. de Villepin a appelé à un rassemblement « au-delà des clans ».
La manière dont l’ancien Ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac tente d’amorcer son retour dans la vie politique semble s’inscrire dans une certaine continuité. Dominique de Villepin a toujours affiché un regard sévère sur l’action du chef de l’Etat, allant jusqu’à parler d’un « risque révolutionnaire » en France. Depuis sa démission à la tête de Matignon au mois de mai 2007, l’ancien Premier ministre n’a ainsi eu de cesse de faire entendre ses désaccords avec la politique du président de la République. L’affaire cleartream, dont le jugement a été mis en délibéré au 28 janvier 2010, a témoigné avec force de ces rapports conflictuels qui lient les deux hommes.
Aujourd’hui, Dominique de Villepin poursuit cette offensive contre le sarkozysme, avec l’espoir que le déroulement du procès et la clémence du verdict lui offre un réel tremplin pour revenir au premier plan de la scène politique française. Avant 2012.
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