Qu’ils soient pour ou contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, ils se rejoignent tous sur un point : ce territoire ultra-marin ne peut se passer de la France. À l’occasion du référendum du 4 novembre, nous avons pu interroger Jade, Alisone, Jean-Baptiste, Charles* ou encore Ernest, jeunes calédoniens, venus en métropole pour poursuivre leurs études. Pour eux, la France est, et devrait rester, un partenaire privilégié de la Nouvelle-Calédonie. L’apport de la métropole est en effet déterminant : aides aux études supérieures de la Province Sud, Passeport Mobilité, Programme Cadres Avenir… Des dispositifs mis en place pour former la jeunesse calédonienne en métropole, avant leur retour sur le Caillou pour faire bénéficier de leurs acquis.
« Je suis venue en métropole pour poursuivre mes études. »
Alisone, étudiante en 3e année de psychologie à l’Université Paul Valéry, est contre l’indépendance. « La France apporte développement, soutien et bien-être à ses habitants, même si tout n’est jamais équitable ou bien fait. » Pour elle, les étudiants sont les premiers à bénéficier du lien entre Nouvelle-Calédonie et métropole : « Les étudiants calédoniens ont la chance de pouvoir venir se spécialiser dans des branches qui ne sont pas encore développées en Nouvelle-Calédonie ». Un avis que rejoint Jade, également étudiante en psychologie. « C’est une chance d’être française, d’avoir un passeport français ainsi que les avantages que cela donne. » Ce que vient souligner Jean-Baptiste, étudiant en biologie « en termes de diversité d’enseignements supérieurs proposés, la Nouvelle-Calédonie est très loin de ce qu’il y a en France. » Pour Charles, étudiant en géographie et aménagement, lui aussi opposé à l’indépendance : « Nous sommes bien loin de l’autosuffisance alimentaire constante et l’une des seules ressources rentables que nous possédions reste le nickel. »
Ernest lui, est un jeune kanak et président de l’Association Mabelyna. Il se présente comme fervent défenseur du oui à l’indépendance, mais ne renie pas l’importance qu’à la France, bien au contraire. À Montpellier depuis septembre dernier pour préparer les concours de la fonction publique, il affirme « je suis ici grâce au dispositif Cadres Avenir, qui a vu le jour suite aux accords de Matignon et conforté par les accords de Nouméa. Il donne la possibilité aux kanaks d’accéder à des postes à responsabilités dans la fonction publique notamment. » Il ajoute « La France est un partenaire privilégié dans la formation : cela ouvre des possibilités. »
Négocier des interdépendances
Pour Ernest, ces rapports privilégiés, n’enlèvent rien à la nécessité d’enclencher le processus d’indépendance. Pour lui « Ce référendum était un galop d’essai. La Nouvelle-Calédonie est capable d’une auto-gestion, et elle doit être comme l’a expliqué le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), capable de négocier ses interdépendances. »
Pour ou contre l’indépendance, caldoches ou kanaks, avec un avis tranché ou encore mouvant, tous se sont accordés sur l’importance de la France dans cette transition qu’est en train de vivre la Nouvelle-Calédonie.
* le prénom a été modifié
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