Les 10 séries à retenir de 2016

Par le 31 décembre 2016

Pour finir 2016 avec l’assurance de ne pas s’ennuyer en 2017, Haut Courant vous offre une sélection des meilleures séries de l’année. Garantie 100% sans spoilers.

Luke Cage : gros bras et culture noire à Harlem

Troisième série issue de l’univers cinématographique Marvel (Captain America, Iron Man et compagnie) et produite par Netflix, Luke Cage est la première à mettre en scène un protagoniste noir. Le héros éponyme est un homme à la peau indestructible et à la force surhumaine, qui se cache de son passé trouble et mystérieux dans le quartier de Harlem. Entrainé dans une spirale de violence où se mêlent trafic d’armes et de drogue, corruption et fantômes du passé, Luke Cage est obligé d’utiliser la force pour protéger son quartier et ses proches, quitte à exposer ses pouvoirs.

Dans la veine de Daredevil et Jessica Jones, Luke Cage séduit par la profondeur de ses personnages, parfaitement interprétés par un casting sans superstars mais aux choix justes. Les questions de gentrification, de racisme et de relations entre la communauté noire et la police ancrent l’intrigue dans le réel, et donnent à Luke Cage cette épaisseur supplémentaire qui distingue les séries Marvel/Netflix des autres productions super-héroïques.

Westworld : western métaphysique

L’adaptation du film éponyme de 1973 est sans doute la meilleure série de science-fiction de l’année. Westworld est un parc de loisirs où tout est permis, y compris violer et tuer. Les hôtes du parc sont des robots de chair et de sang, qui ne peuvent pas blesser les visiteurs et ne sortent jamais de leur rôle. Suite à une mise à jour, certains hôtes adoptent un comportement ne correspondant pas à leur programmation, sans que les gestionnaires du parc ne parviennent à l’expliquer ni à en trouver l’origine.

Westworld est autant un plaisir pour les yeux qu’une source de réflexion pour l’esprit. Servie des acteurs impeccables dans un décor époustouflant, la série est visuellement irréprochable, qualité faisant trop souvent défaut aux séries de science-fiction. Westworld soulève aussi des profondes questions : est-ce que je peux faire le mal si je sais qu’il n’y aura pas de conséquences, que c’est « pour de faux » ? À partir du moment où des robots sont programmés pour ressentir la douleur, est-ce acceptable d’être violent envers eux, même s’ils oublient et n’ont pas de séquelles ? Une série qui rend fier d’être amateur de science-fiction, et qui incite les novices à s’intéresser à ce genre trop souvent méprisé.

Stranger Things : un patchwork geeko-nostalgique réussi

Dans une petite ville tranquille de l’Indiana, Will, 12 ans, disparait. Pendant que la police le recherche, ses amis Lucas, Mike et Dustin rencontrent Eleven, une petite fille taiseuse aux pouvoirs psychokinétiques. Avec son aide, ils découvrent que Will a basculé dans une dimension parallèle peuplée par un monstre anthropophage. Des manifestations de ce monde apparaissent à Joyce, la mère de Will, ainsi qu’à Nancy, sœur ainée de Mike. La source de ces phénomènes effrayants semble être un laboratoire secret du Département de l’énergie situé à l’extérieur de la ville.

Stranger Things est un régal du début à la fin. Tous les ingrédients d’une série accrocheuse qui donne envie de voir le prochain épisode tout de suite sont présents. Du suspense, de l’horreur, de la tension, une théorie du complot, un flic taciturne, des enfants attachants, des ados maladroits, un monstre terrifiant… Sans lenteurs, l’intrigue plaira aux amateurs d’histoires haletantes comme aux geeks fan des années 80. L’ambiance rétro séduit et les hommages à la période sont nombreux, au point de voir ses détracteurs accuser la série d’être un ensemble de copier-coller. Sans être la série la plus originale de l’année, Stranger Things n’en est pas moins un excellent divertissement qui mérite d’être regardé.

Ash vs Evil Dead : sex & gore & rock’n’roll

30 ans après Evil Dead, Ash Williams a de nouveau affronté le Necronomicon. Il s’est finalement réfugié à Jacksonville avec ses amis Kelly et Pablo, où il passe le temps à draguer tout ce qui bouge et boire tout ce qui est liquide. Jusqu’au soir où le Livre des morts revient une nouvelle fois lui pourrir la vie. Ash et ses compagnons prennent alors la route pour Elk Grove, ville natale d’Ash où il a rencontré pour la première le Necronomicon il y a 30 ans et massacré ses amis possédés par des démons. Une fois de plus, Ash va devoir le détruire.

Débranchez vos cerveaux et laissez le bon goût à la porte, Ash vs Evil Dead poursuit avec la même recette de jeux de mots salaces, démons échappés de l’enfer et gorefest gratuit. Après une saison de lancement inégale, la première partie de cette deuxième saison passe au cran supérieur dans l’hémoglobine et les coups de tronçonneuse. La deuxième moitié est légèrement différente, délaissant quelque peu le gore pour reprendre provisoirement des trames de films d’horreur : épisode-bouteille, asile de fous désaffecté ou « le tueur est parmi nous ». Ash vs Evil Dead reste une série amusante, peu originale mais qui plaira certainement aux amateurs de nanars et de série B.

11.22.63 : et si vous pouviez empêcher l’assassinat de JFK ?

Jake Epping est prof d’anglais dans une petite ville du Maine, au nord-est des États-Unis. Un soir, son ami Al Templeton lui apprend qu’il souffre d’un cancer et lui confie une mission : empêcher l’assassinat de Kennedy grâce à un portail temporel caché dans un placard. Jake accepte et se retrouve en 1960, trois ans avant l’évènement. Il enquête sur Lee Harvey Oswald, l’assassin de JFK, mais le Temps tente de l’en empêcher en provoquant des accidents sur son parcours.

Adaptée du roman éponyme de Stephen King, cette production reprend les codes visuels et narratifs du cinéma avec succès. Après visionnage, reste l’impression d’un long film divisé en huit chapitres plutôt que d’une série. Une sensation renforcée par la bonne performance de James Franco dans le rôle du protagoniste. Les décors sont remarquables, plongeant pleinement le spectateur dans l’ambiance des États-Unis des années 1960, entre Guerre froide et explosion de la consommation. Une série pour les amateurs d’histoire et de voyage dans le temps, mais qui n’oublie pas de donner de la profondeur à ses personnages et intrigues secondaires réussis.

Trapped : polar insulaire et enneigé

Un cadavre sans tête est retrouvé dans le port de Seyðisfjörður, village tranquille du nord-est de l’Islande, juste après l’arrivée d’un ferry en provenance du Danemark. Une tempête de neige bloque la seule route d’accès menant au village et le fjord n’est pas navigable. Les renforts de Reykjavik ne peuvent se rendre sur place. Andri, le chef de la police du village, doit mener l’enquête seul.

Ce huis-clos est une ode à la lenteur, pour développer les personnages, approfondir l’intrigue et nouer des histoires secondaires importantes pour la profondeur de la série. L’ensemble crée un suspense intense, mais qui laisse le temps au spectateur de réfléchir et de s’impliquer dans l’enquête d’Andri. Les montagnes enneigées encerclant le village créent une tension et une ambiance mystérieuse, à la limite du surnaturel. La série est sublimée par les paysages islandais. Dans Trapped, la météo est un personnage à part entière.

The Night Of : descente aux enfers judiciaires

Nasir Khan est un timide étudiant new-yorkais d’originaire pakistanaise. Alors qu’il emprunte le taxi de son père sans sa permission pour se rendre à une fête, il rencontre Andrea. Peu après, tous deux se retrouvent chez elle pour une soirée de drogues et de sexe. Lorsque que Nasir se réveille, il retrouve Andrea poignardée à mort et aucun souvenir des dernières heures. Rapidement arrêté et incarcéré, il entame une descente aux enfers judiciaires américains.

Adaptée d’une série britannique éponyme, The Night Of est une découverte lancinante du système judiciaire américain, de la patrouille de police à la prison en passant par les juges. The Night Of brise le schéma binaire classique de la série policière ou judiciaire, victime contre coupable, procureur contre avocat, policier contre criminel. La vie des différents personnages ne s’arrête pas au crime ou à sa résolution, mais s’étend aux conséquences personnelles, familiales et médiatiques. L’intrigue prend le temps de montrer les personnages dans leur environnement et leurs relations professionnelles, un luxe suffisamment rare pour être souligné.

The Night Manager : un James Bond subtil et réaliste

Jonathan Pine, ancien soldat devenu directeur de nuit d’un hôtel de luxe, est recruté par Angela Burr, directrice d’une petite agence de renseignement britannique. Pine doit infiltrer le cercle de proches du marchand d’armes Richard Roper, que Burr suspecte d’être protégé par des relations au sein des gouvernements américain et britannique.

Comme The Night Of, The Night Manager est plus proche du cinéma que d’une série classique. Son casting est digne du septième art. Tom Hiddleston (Loki dans l’univers cinématographique Marvel) interprète Pine, Hugh Laurie (Dr House) est glaçant en trafiquant d’armes sans scrupules et Olivia Colman (Broadchurch) est toujours aussi intense dans le rôle d’Angela Burr. Commençant lentement mais de manière accrocheuse, l’intrigue se développe rapidement au fur et à mesure que l’enquête de Jonathan Pine progresse. Les prises de vues, la musique discrète mais bien présente et les longs plans généraux laissent le souvenir d’un film en 6 chapitres d’une heure, mais qui n’oublie pas de garder du rythme.

Le Bureau des légendes : espionnage à la française

Plusieurs mois après avoir été pris au piège par la CIA, Guillaume Debailly est toujours au Bureau des légendes de la DGSE où il a été promu directeur adjoint. Il est toujours animé par l’espoir de retrouver Nadia El Mansour, détenue en Syrie. Avec le service, il doit aussi gérer la mission de Marina Loiseau en Iran et affronter un djihadiste de l’organisation État islamique qui nargue la France sur les réseaux sociaux.

Après une première saison à l’intrigue et au suspense parfaitement maitrisés, Le Bureau des légendes reprend avec succès la même formule. Malgré son rythme calme, la série installe rapidement une tension qui donne envie de regarder la suite, et de comprendre la partie qui est en train de se jouer entre les différents gouvernements et leurs espions. Attention, ici, pas de bagarre à tous les coins de rues et de complot pour dominer le monde mais des alliés qui n’en sont pas vraiment et des ennemis mouvants. Ancrée dans la véracité géopolitique et diplomatique du monde contemporain, la série séduit par son approche moderne et réaliste de l’espionnage.

Brooklyn Nine-Nine : un peu d’humour pour conclure

Brooklyn Nine-Nine est un sitcom qui vient d’atteindre sa quatrième saison, donc le résumé importe peu mais le voici quand même si vous y tenez. La série suit une équipe du commissariat n°99 de Brooklyn, où essaient de travailler ensemble un détective brillant mais coincé dans son adolescence, une psychorigide de la procédure, un obsédé de la gastronomie, une détective à la sensibilité émotionnelle proche d’un vase en terre cuite, deux incapables estomacs sur pattes, un sergent bodybuildé et un capitaine froid et impassible. Des péripéties donnent lieu à des gags.

Brooklyn Nine-Nine continue à faire rire au bout de quatre saisons. Contrairement à la plupart des sitcoms, elle sort les personnages de leurs zones de confort et de leurs routines. Rien d’original, mais suffisamment pour donner lieu à de nouveaux jeux de mots, de nouvelles situations et de nouveaux gags. Les personnages et leurs relations se développent sans prendre le pas sur l’humour, qui reste le premier objectif de Brooklyn Nine-Nine. Pour cette quatrième saison, mission accomplie.

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