La Croix-Rouge de Montpellier fourmille d’idées

Par le 5 janvier 2008

L’hiver est là et facilite encore moins la vie des plus démunis. A Montpellier, la délégation locale de la Croix-Rouge se bat pour eux à «coups de poing».
Elle accueille une vingtaine de personnes en situation précaire, chaque soir, dans sa halte de nuit. Située boulevard Henri IV, elle est ouverte de 22 heures 30 à 8 heures, du mois de novembre au mois de mars.

Ici pas de lit pour passer la nuit. « Certaines personnes ne veulent pas aller dans les foyers d’urgence donc elles viennent chez nous pour se réchauffer, prendre un en-cas ou un café », observe Charbel Charles Khoury, jeune président de la délégation locale de Montpellier. Ceci explique que les sans-abri ne représentent que 10 à 15% des gens qui s’arrêtent ici. La journée, le local est un centre d’accueil où chacun peut utiliser les sanitaires ou laver ses vêtements. M. Khoury remarque que de plus en plus de « travailleurs pauvres » viennent au centre. Les femmes et les étudiants sont également plus nombreux.

En fin d’année, au niveau national, de nombreuses associations, comme le Secours catholique ou les Enfants de Don Quichotte, ont dénoncé « les promesses non tenues par le gouvernement ». Pour le président de la Croix-Rouge montpelliéraine, la loi sur le Droit au logement opposable (Dalo), votée l’an dernier, ne sert à rien. Il dénonce une « hypocrisie générale ». « C’est trop long et les tribunaux sont surchargés. A Montpellier, il faudrait attendre douze ans avant que le tribunal ne fasse appliquer la loi ». Concernant la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), votée en 2000, la ville de Montpellier fait partie des bons élèves. Les 20% de logements sociaux sont respectés mais on pourrait mieux faire. « Ce serait plus intéressant d’aménager des immeubles avec 20% de logements sociaux à l’intérieur plutôt que de faire des ghettos ».

La Croix-Rouge de Montpellier, avec ses 183 volontaires, ne fait pas que dénoncer ce qui ne va pas. Pour interpeller le public, ses membres organisent des opérations « coups de poing » sur la place de la Comédie ou des rassemblements à but informatif dans ses locaux. Ils aident également le Samu social dans ses actions de nuit.

Un centre d’informatique pour tous. M. Khoury est fier de son engagement et de son équipe. « Pratiquement tous les cadres ont moins de trente ans. Nous, on montre que les jeunes ont des idées ». En avril 2007, le bureau local de Montpellier a été le premier, en Europe, à créer un centre informatique où tout le monde peut se rendre gratuitement. De même, la halte de nuit est une idée de la délégation locale. Et les projets se multiplient pour 2012 : concevoir un centre d’accueil pour les malades d’Alzheimer, créer une épicerie solidaire pour que les personnes apprennent à faire un repas équilibré, développer une action de prévention des risques…

Mais tout ne peut pas venir des associations ou des pouvoirs publics. Le président de l’association rappelle que « la solidarité vient d’en bas. En France, on ne connaît même pas son voisin. Il faut travailler le lien social, c’est important ».

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