Il a sorti un match énorme dimanche dernier contre les Espagnols de Leon. Avec 7 buts marqués, «sur 8 tentatives» tient-il à préciser, Joël Abati a été l’homme du match. Et pourtant depuis le début de la saison, on le voyait peu jouer. Dimanche dernier, il a su prouver à son équipe et au coach Patrice Canayer que, malgré ses 38 ans, il était toujours dans la course. Rencontre avec ce sportif généreux qui a déjà derrière lui une longue carrière au cours de laquelle il a remporté de nombreux titres. Le dernier en date : celui de champion olympique cet été avec l’équipe de France de handball. « C’était l’aboutissement, une reconnaissance pour notre travail », explique-t-il.
Avant de venir à Montpellier, vous étiez dans un club allemand. Pouvez-vous nous en parler ?
Joël Abati : J’ai passé 10 ans dans un club d’Allemagne de l’Est à Magdeburg. Là-bas, il y avait tout pour plaire aux handballeurs. C’est LA ville du hand. J’ai tout gagné là-bas, ça m’a été très profitable. Le métier que je faisais était enfin reconnu, un peu comme à Montpellier. En Allemagne, il y a une culture du sport en général qui est très présente. Chaque titre qu’on gagnait, c’était le titre de tous, les gens se l’appropriaient, c’était une vraie fierté pour eux. Un an avant d’arriver à Montpellier, on a même gagné la Ligue des Champions.
Pourquoi avoir choisi Montpellier, il y a un an ?
Je voulais revenir en France pour préparer ma reconversion. J’ai 38 ans et je dois y penser. Cependant je voulais intégrer un club français qui avait un haut niveau. Je ne voulais pas aller dans n’importe quel club. Montpellier me semblait la bonne équipe. Et puis j’avais déjà des contacts avec Patrice et le club alors ça s’est fait d’une volonté commune.
En début de saison, cette année, Patrice Canayer vous utilisait peu. Comment avez-vous vécu ce statut de remplaçant ?
C’était une frustration quand même. Mais en aucun cas je n’ai douté. Je savais de quoi j’étais capable et qu’avec du travail il me referait confiance. Le travail ça paye toujours.
Vous en avez parlé avec le coach?
Oui, nous en avons parlé avec Patrice. Mais il a toujours été rassurant. Il m’a dit d’être patient, que mon temps arriverait et qu’il ne fallait pas que je m’en fasse.
Finalement vous avez été récompensé de vos efforts en signant un gros match face à Leon dimanche dernier.
J’adore de genre de matchs. Il y avait une pression énorme. Il fallait être présent et qu’on le gagne, on avait pas d’autre alternative. J’ai essayé de tout donner. A partir du moment où Patrice m’a fait entrer sur le terrain et m’a fait confiance, je ne pouvais pas le décevoir.
Pensez-vous que le MAHB a encore une chance d’intégrer les quarts de finale de la Ligue des Champions ?
Honnêtement on attend un miracle. Mais il faut rester optimiste et je le suis. Dans le groupe qu’on aura il faudra qu’on batte tout le monde, pas le choix. En espérant que les équipes n’aient pas trop de points d’avance. De toute façon on ne peut pas savoir avant le 25 novembre. C’est là que les groupes seront annoncés et on verra avec qui on tombe. Mais on ne perd pas de vue non plus le championnat. On reste concentré. Pour le moment on est premier et il ne faudrait pas qu’on se rate en décembre. Ça va être un mois décisif, surtout qu’on reçoit Chambéry à la maison le 16.
Quelles sont vos ambitions personnelles pour la suite de la saison et à l’avenir ?
Conserver le titre de Champion de France. Puis pour le reste je prépare ma reconversion. Je passe un brevet d’Etat pour être entraîneur. Je pourrais revenir à ma profession de prothésiste dentaire que j’ai exercé deux, trois ans, mais le handball m’a tellement apporté que je voudrais rester dans ce milieu. C’est important de transmettre aux jeunes générations son savoir et son expérience. Et pourquoi pas du côté de Montpellier…?
Propos recueillis par Fanny Bessière
Note : Dernier match du premier tour de la Ligue des champions : Montpellier – Bregenz, 17h à Bougnol.
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