Agressions envers les agents de la Tam : « Elles sont moins nombreuses qu’il y a dix ans »

Par le 18 novembre 2018

Le 5 novembre dernier, une nouvelle agression envers une agent de la Tam s’est déroulée à l’arrêt de bus de la Gare Saint-Roch. Une femme de 37 ans, déjà connue des services de police et sans titre de transport s’en est pris violemment à une chauffeuse.
L’occasion de faire un point sur ces incivilités courantes avec Olivier Carnet, délégué syndical CGT pour la société de transport montpelliéraine.

Des sanctions plus lourdes ont entraîné la baisse des incivilités dans les transports.

Quelle est la fréquence de ces violences dans les transports en commun de la ville ?

Nous enregistrons presque tous les jours différents cas d’incivilités dans les transports, allant de l’insulte à la grossière infraction. Les chauffeurs de bus sont les plus vulnérables face à ce genre de situation puisqu’ils sont seuls. Toutefois, il faut savoir que les fraudes ont beaucoup diminué à Montpellier depuis 2011 lorsque nous avons mis les moyens pour lutter contre. Il y a dix ans de cela, l’activité au niveau des agressions était beaucoup plus importante. La hausse des sanctions et l’augmentation de la fréquence des contrôles ont poussé davantage d’usagers à prendre des abonnements.

Quelles sont les agressions les plus graves que vous avez pu constater ?

Personnellement, je ne minimise aucune agression car selon moi une insulte est aussi difficile à encaisser qu’un coup de poing. D’ailleurs, dans les cas que j’ai rencontrés, souvent un crachat a été plus difficile à supporter qu’un coup. Au moment où cela arrive, beaucoup de questions se posent dans la tête des agents alors qu’une gifle c’est instantané et peut-être
moins marquant psychologiquement. C’est aussi pour cela qu’avec les syndicats, nous avons interpellé le procureur pour que chaque affaire de violence envers un agent puisse être sanctionnée plus sévèrement et fasse également l’objet d’une médiatisation.

Comment les agents sont-ils formés pour faire face à cela ?

Dès leur formation initiale, ils sont entraînés à gérer les différentes problématiques de qu’ils vont rencontrer avec des usagers violents. Aussi, au cours de leur carrière, des stages de recyclage vont leur être proposé pour leur rappeler comment réagir dans les cas critiques. Ce qu’on leur demande surtout est de garder leur sang froid pour ne pas faire dégénérer les
choses, ce qui est très difficile notamment pour les plus anciens beaucoup plus touchés par la fatigue psychologique.

Chauffeurs et contrôleurs sont-ils sensibilisés de la même manière ?

Chacun a une formation spécifique pour la simple et bonne raison que ce n’est pas le même mode de fonctionnement. Les contrôleurs sont vus comme la police car ils interviennent temporairement lors d’un trajet et surtout ils travaillent toujours en équipe. Ils représentent aussi le côté répressif. Du côté des chauffeurs, la proximité est plus importante avec les usagers mais étant seuls ils sont vulnérables. Généralement il leur est demandé d’éviter de se mettre en avant lors d’une altercation et de bien rester en sécurité derrière les vitres anti-agression. Ils disposent également d’un boîtier leur permettant de prévenir instantanément les équipes de contrôleurs en cas de refus de paiement du titre de transport de la part d’un individu.

Qu’en est-il de la prévention contre les violences envers les agents de la Tam ?

Nous nous efforçons d’intervenir dans les écoles surtout car nous estimons que la prévention doit se faire dès le plus jeune âge. Il y a surtout un travail réaliser pour rappeler qu’un contrôleur ou un chauffeur de bus est avant tout un humain qui fait son travail et non pas une machine présente pour délivrer des sanctions. Lors de ces occasions, nous rappelons les
démarches à suivre pour utiliser tranquillement les transports comme monter à l’avant ou présenter son titre de transport.

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à propos de l'auteur

Auteur : Ludovic Clotagatide

De la Réunion à Montpellier en passant par la Belgique, l’intérêt de ce jeune créole pour le journalisme s’est renforcé tout au long de son parcours. Bercé par les voix de Thierry Roland ou encore Thierry Gilardi durant son enfance, c’est à 21 ans qu’il décide de s’envoler pour l’Europe, avec pour principal objectif, devenir journaliste sportif. C’est pourtant vers la presse écrite qu’il souhaite se diriger préférant l’écriture aux caméras et micros et après un stage concluant au JIR à Saint-Denis. C’est en intégrant la rédaction d’Haut-Courant qu’il souhaite aujourd’hui franchir un nouveau palier dans sa jeune carrière.