Décidément, la victoire d’Ali Bongo ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique gabonaise. Dès la proclamation de sa victoire, le principal opposant au régime, Pierre Mamboudou, a accusé Ali Bongo de fraude. Il s’en est même pris à France 24 le 09 juin dernier. Selon le candidat de l’opposition, la France aurait influencé l’opinion publique en parlant du fils de l’ancien Président comme étant le successeur de son père: «dans votre journal qui passe en boucle dans votre chaine France 24, vos analystes politiques déclarent que la succession se jouerait entre Monsieur Ali Bongo, fils du Président et Monsieur Paul Toungui, compagnon de Pascaline Bongo, fille du Président. Cette assertion qui n’engage que vous démontre l’étroitesse de votre connaissance de la situation politique du Gabon.»
Après 41 ans de règne du père, Ali Bongo, 50 ans, a accédé au pouvoir avec 41,73% des voix. Se plaçant dans la continuité de Léon Mba, premier président du Gabon, et de son père, il a pris «l’engagement de s’inspirer et défendre en toutes circonstances cet héritage précieux», consistant notamment en «l’amour de la patrie, la paix, l’entente, le dialogue et le pardon».
Le nouveau président s’est présenté comme un garant de la paix et de l’union, au-delà des clivages ethniques et politiques réapparus pendant la campagne électorale et auxquels il a fait allusion, dans son discours d’investiture. Mais Ali Bongo a surtout promis des réformes courageuses et ambitieuses afin d’opérer une véritable révolution des mentalités, évoquant la lutte contre la corruption et un meilleur partage des richesses dans un pays producteur de pétrole où le clientélisme et la corruption sont très répandus. Une bonne partie de la population gabonaise vit sous le seuil de pauvreté alors que le pays est très riche en ressources naturelles.
Guitri THEOLEY
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