« Centre-ville paupérisé, insécurité, prostitution, taux de chômage élevé… » sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des biterrois pour décrire leur ville. Mais qu’arrive-t-il à Béziers ? On dit la ville en difficulté, pourtant la commune multiplie les projets d’urbanisation pour reconquérir le cœur de ses habitants. La ville serait-elle victime de sa mauvaise réputation ? En effet, Béziers s’illustre quotidiennement par une multitude de faits divers et de petite délinquance en tout genre : vols, agressions, incivilités, escroqueries et la ville a la réputation d’être une plaque tournante de la drogue. Conséquence : un grand nombre d’habitants a déserté le centre ville. Un déclin marqué par le ralentissement des activités économiques et le déplacement de la population du centre ville vers les communes périphériques.
Une ville en pleine mutation
Aujourd’hui, la ville entend bien reconquérir son centre de ville. L’objectif : redynamiser et repeupler le centre, le rendre plus attractif en implantant de nouveaux commerces, réhabiliter les espaces publics, rénover les bâtiments vétustes, adopter des normes énergétiques plus performantes et éradiquer l’habitat insalubre. A cet effet, la municipalité compte investir 18,5 millions d’euros avant 2014.
En 2010, la commune a pris un nouveau visage en inaugurant un immense centre commercial à ciel ouvert, « le Polygone – Rive Gauche », à proximité de la gare. La zone est devenue commerciale mais également administrative et propose de nombreux logements. Le projet a cependant été très mal accueilli par les commerçants du centre qui accusent le maire, Raymond Couderc, d’avoir déplacé le centre ville. « Le Polygone offre une multitude d’activités : magasins de prêt à porter, cafés, restaurants, bowling, espace détente, un supermarché…Si bien que les biterrois et les touristes ont déserté le centre ville. C’est dramatique pour les commerçants du centre » confie Thierry, responsable d’un restaurant sur les allées Paul Riquet. Mais le centre commercial semble déjà être en perte de vitesse et certaines enseignes de luxe ferment leurs portes par manque de rentabilité. « Béziers ne laisse pas la place au luxe ! Nombreux sont les biterrois aux moyens modestes » affirme Sarah, responsable d’un magasin du centre Polygone. La municipalité souhaite tout de même étendre la zone qui comprend d’importants aménagements de voiries sous les regards impuissants et désespérés des commerçants du centre.
Préserver le patrimoine historique pour redynamiser le centre
Riche de son histoire, la ville de Béziers attire les férus d’architecture. Son patrimoine est associé à une esthétique particulière que les touristes viennent admirer par milliers chaque année, sillonnant les rues du plan de la cathédrale Saint-Nazaire jusqu’au site des neuf écluses, embarqués à bord d’un petit train touristique. Cependant, les atouts de charme de cette architecture biterroise se transforment en problème pour les riverains du cœur de la cité. Les ensembles immobiliers sont vétustes et leur étroitesse répond mal aux exigences de la modernité. La municipalité à l’intention de faire renaître son vieux centre en multipliant les projets de rénovation.
C’est en 1995, date à laquelle Raymond Couderc signe son premier mandat en tant que maire de Béziers, que la priorité de la ville est devenue de concilier la sauvegarde patrimoniale, tout en menant des actions de rénovation de l’habitat et d’aménagement des espaces urbains. La ville est alors repensée en profondeur pour que naissent de cette politique les projets de développement liés à la modernité et au tourisme. Si bien que « le vivre ensemble » est une question qui se réactualise en permanence pour les habitants qui assistent aux transformations, bon gré ou mal gré, au fil des ans. La ville de Béziers serait-elle sur le point de se réveiller ?
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