Publié le 24 janvier 2009, le premier tome d’une série sur L’Affaire des affaires met en images son parcours: son passage à Libé, avant, son enquête, ses difficultés à se faire publier, après.
« L’argent invisible » se termine à la veille d’un rendez-vous avec le fameux informateur de la « banque des banques », qui donnera à son enquête le ressort qu’on lui connaît aujourd’hui.
L’objectif: « toucher le plus grand nombre de personnes. Et les informer« , déclare Denis Robert à Dominique Bry, rédacteur du blog « Comic Strip » sur Mediapart. La BD « s’est imposée comme une évidence« .
Et en terme de 9ème Art, le dénonciateur de la « domination » s’est bien entouré : le dessin noir et blanc est de Laurent Astier, le storyboard signé par Yan Lindingre.
Il y a peu, Denis Robert essuyait plusieurs condamnations pour diffamation, dont trois le 16 octobre 2008 par la cour d’appel de Paris pour deux essais, Révélations et La Boite Noire et un film, Les Dissimulateurs. Tous trois portaient sur le même thème. Un thème sur lequel le journaliste a été très prolifique, usant de tous les médiums possibles.
Il s’essaie donc à la bande dessinée, après le roman, l’essai, le documentaire, l’exposition d’art contemporain et le livre d’art … Huit mois à peine après avoir déclaré sur son blog : « Je jette l’éponge ».
Le 10 juin 2008, il s’engageait alors en ces termes: « Ce texte est ma dernière intervention publique à propos de Clearstream. J’ai pris la décision de refuser toute interview liée à la chambre de compensation luxembourgeoise et de ne plus l’évoquer sur Internet, dans les journaux, à la radio, à la télévision. […] Au bout d’un moment, cela n’a plus de sens, sinon, celui de donner du travail à l’avocat et aux juristes de Clearstream. »
Il est vrai qu’il n’avait pas mentionné la BD. Et que le premier tome se referme avant que n’éclate le scandale qui éclaboussera jusqu’à l’actuel chef de l’Etat, affaire dite « Cleastream II ». Deux, voire trois autres volumes devraient suivre.