Non. Rien n’est original ici. Ni la pochette lounge qu’on croirait sortie d’un catalogue Ikéa, ni les guitares sur-fuzzées et sur-saturées, ni les voix éthérées qui se superposent. Même les dégaines sont déjà vues (respectivement chez Jesus & Mary Chain et Robert Smith pour Sune Rose Wagner, et chez Nico du Velvet Underground pour la chanteuse Sharin Foo ). Pourtant, on prend un certain plaisir à l’écoute.
La formule est simple. The Raveonettes propose une garage-rock très classique dans sa composition, mais très noisy dans sa facture. Les sons sont distordus à souhait, les aigus perçants, et les larsens sont utilisés comme nappe sonore quasi permanente.
Alors quand une des chansons s’intitule en plus « You want the Candy« , à qui est-ce que l’on pense? A Jesus & Mary Chains, évidemment. Tout y est, parfois à l’identique: mélodies, dynamiques, son, voix, reliefs… A partir de là, soit on considère que l’on a affaire à un odieux copié-collé, soit on se dit que l’on écoute un hommage. Il serait dommage d’opter pour la première option, car The Raveonettes, sur les meilleurs titres de l’album (Dead Sound; You want the candy; Hallucinations), montrent qu’il est possible de faire du J&MC presque mieux encore que les frangins Reid.
Passé ces quelques titres, et la chanson d’ouverture « Aly walk with me« , ballade western noise aux guitares zonardes qui laisse entrevoir des potentialités largement supérieure à ce qui suit, l’album est une pâte relativement homogène. Outre le très pénible « Expelled from love« , tout le reste se digère sans peine, mais sans que l’on n’y prête trop attention.
Alors où est le crime? Ce disque ne changera certes pas la face du rock à venir, mais l’ambition n’était pas là. The Raveonettes avec ce Lust Lust Lust, nous propose un des rares disques Shoegaze audible en fond sonore pendant l’apéro. Voilà qui devrait faire fureur à Greenwich village.
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