Dans les bacs #1 – Semaine du 6 octobre 2017

Vous êtes perdus chaque vendredi face à la masse de disques qui sort ? Vous ne savez pas quoi écouter ? Haut Courant vous aide à faire le tri.

Liam Gallagher – As you Were

Les fans d’Oasis sont gâtés en cette fin d’année 2017. L’ex-chanteur du groupe sort son premier album solo. Son frère, Noel Gallagher, sort son troisième opus avec son groupe High Flying Birds le 24 novembre prochain. As you Were est sans conteste LA grosse sortie de ce vendredi. La grosse majorité des critiques sont enthousiastes face à ce premier rendu solo de Liam Gallagher. L’album comprend 12 morceaux dans sa version standard. L’édition deluxe comporte 3 morceaux bonus pour ceux qui voudront prolonger le plaisir de ces 40 minutes de son rock. En attendant un hypothétique retour du groupe mythique des deux frères de Manchester.
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Marilyn Manson – Heaven Upside Down

Ce vendredi est aussi la date de sortie du dixième album de Marilyn Manson. Heaven Upside Down est inspiré par la mort du père du chanteur durant la production du disque. Porté par le single « We Know Where You Fucking Live », l’opus reste dans la veine de ce que propose le chanteur avec ses provocations. Blessé pendant un concert, le rockeur a dû annuler ses concerts entre le 2 octobre et le 15 octobre aux Etats-Unis. La promotion ne démarre donc pas sous les meilleurs auspices.
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Ayo – Ayo

La chanteuse allemande de R&B et soul revient avec son cinquième album studio. Le disque est porté notamment par le morceau « Paname » qui lui permet de rendre un hommage à la capitale. L’artiste montre une fois de plus sa voix pleine de douceur et de sensibilité. Elle a d’ailleurs décrit au micro de LCI son opus comme étant « très intime ». À découvrir.
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Cunninlynguists – Rose Azura Njano

Cunninlynguists est un groupe de hip-hop originaire d’Atlanta. Il n’est pas vraiment connu du grand public. C’est avant tout les fans de rap qui connaissent cette bande de rappeurs aux albums souvent de très bonne qualité et dont les critiques sont unanimes. Rose Azura Njano est leur 6e album.
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De l’âge d’or du rock : les 10 meilleurs artistes des 70’s.

Retrouvez chaque semaine le Top 10 des artistes les plus influents et prolifiques d’une décennie. Des premiers groupes mythiques, à l’arrivée du rock progressif : découvrez ceux et celles qui ont fait danser et rêver la jeunesse de 1970 à 1980.

De la « surf music » aux premières expérimentations : Les 10 meilleurs artistes des 60’s

Retrouvez chaque semaine le Top 10 des artistes les plus influents et prolifiques d’une décennie. Surf music, rock’n’roll et hippies : découvrez ceux et celles qui ont fait danser et rêver la jeunesse de 1960 à 1970.

Sorties de la semaine n°4 : Wu Lyf et Neil Young

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine – et feront peut-être l’histoire demain. Aujourd’hui, HautCourant a choisi Wu Lyf et Neil Young. En bonus, un concert à emporter de Thurston Moore.

Sorties de la semaine n°3 : Thurston Moore, Efrim Menück et Herman Düne

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine – et feront peut-être l’histoire demain. Aujourd’hui, HautCourant a choisi Thurston Moore, Herman Düne et Efrim Menück.

Sorties de la semaine n°2 : Gang Gang Dance et AC/DC

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine, et feront peut-être l’histoire demain. Cette semaine, HautCourant sélectionne Gang Gang Dance et AC/DC. En bonus, Twin Shadow et Mickaël Miro.

Tandis que Johnny n’a même plus la cote, nos mains rendues moites par la chaleur étouffante de ce weekend quasi-estival passent en revue les nouveaux albums de la semaine. Deux solutions sont à envisager : que ceux qui veulent continuer à siroter leur Mojito tout en plongeant dans l’extatique se laissent aller sur Gang Gang Dance, pendant que les autres feront du « headbanging » en écoutant les plus très chevelus AC/DC. Troisième voie, se marrer devant une vidéo de Mickaël Miro, nouvel avatar de la variété made in France.

Gang Gang Dance – Eye Contact

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«I can hear everything» est la phrase d’ouverture d’un disque bien barré, concocté par des New Yorkais amateurs de synthés et de percussions. S’en suit un premier morceau de onze minutes, Glass Jar, au commencement bruitiste, avant que viennent s’ajouter, par couches successives et suggestives, chaque instrument, puis la voix étonnante de Lizzi Bougatsos. Déjà, après ça, on est scotché. La suite de l’album ne déçoit pas, offrant une musique expérimentale, psychédélique et contemplative. Avant d’être totalement happés dans les limbes, Gang Gang Dance nous ramène à la vie et nous offre, en guise de clôture, un second morceau d’anthologie, Thru and Thru, dont les percussions achèvent de nous rendre zinzins, sans énergie mais prêt à recommencer le voyage. Ci-dessous, le morceau en question, Thru and Thru :

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AC/DC – Live at River Plate

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D’accord, AC/DC, c’est un peu répétitif. D’accord, ça fait quelques années qu’ils nous vendent le même concert-spectacle rôdé au millimètre près. D’accord, mais AC/DC est un monument dédié au dieu Rock & Roll ! Dès lors, peut-on décemment snober la sortie d’un CD-DVD live exhibant les rafales de riffs d’Angus Young ? Pas sûr. Et cette fois, le dispositif est impressionnant : pas moins de 32 caméras HD pour filmer le show des Australiens à Buenos Aires en décembre 2009. Au menu, les classiques du groupe, Highway to hell, Hells Bells, Let There be rock, T.N.T., Rock N roll train… Et voici Thunderstruck, juste pour le plaisir d’avoir l’air bête en gigotant devant son écran d’ordinateur :

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À noter que le groupe a prévu de ressortir en juin 2011 leur live mythique, Let There be Rock, issu d’un concert enregistré en 1979 à Paris, deux jours avant la mort du premier chanteur Bon Scott. Les fans aiguisent leur chéquier…

Bonus – Twin Shadow et Mickaël Miro

On commence par une vidéo de Twin Shadow, dont l’album Forget, sorti fin 2010, est un véritable hommage à la New Wave. Avec sa coupe de cheveux improbable, Twin Shadow, de son vrai nom George Lewis Jr., redonne ses lettres de noblesse à un courant musical trop souvent ringardisé. Ici, il interprète I can’t Wait lors de l’émission Late Night with Jimmy Fallon, sur NBC :

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Enfin, puisqu’il faut bien rire un peu, nous n’avons pas pu ne pas voir Mickaël Miro, dont l’album sort cette semaine. Juste comme ça est son titre. Sur la fiche Amazon de l’artiste, la promotion du disque fait déjà sourire : «Un monde que Mickael Miro grave pour la première fois sur un single « L’horloge tourne », séduisant immédiatement un public avide d’artiste authentique. Mickael Miro enchaîne les premières parties d’artistes comme : «Florent Pagny, Calogero, Stanislas» où son single fait chavirer de bonheur un public conquis !» Rien que ça. Avec une jaquette digne des meilleurs Frédéric François – Mickaël est-il miro pour avoir laisser passer ça ? – et des chansons aux titres évocateurs, tels Laisse moi m’en aller ou Mon amour de dictateur, on croirait presque à un canular. Non, il s’agit d’un « artiste authentique ». Pour preuve, cette reprise de No Woman No Cry en version acoustique – original non ? – suivie d’un de ses titres, Ma scandaleuse. Le défi est lancé : ne pas sourire. Essayez, « Juste comme ça » :

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L’Inglorious Bar: la bière, Tarantino et le rock américain

Stéphane et Salvatore sont des tenanciers fatigués, mais heureux. Ils ont ouvert, il y a désormais deux mois, l’Inglorious Bar dans le centre de Montpellier. Depuis, de 18h à 1h du matin, leur superbe bar ne désemplit pas. Pourquoi parler d’un bar en particulier alors que Montpellier n’en manque pas? Parce que celui-ci est une perle rare.

Des affiches américaines sur les murs d’une belle salle voûtée, du rock, du vrai, sortant de baffles suspendues, des tables rondes et hautes et, au fond, à l’ombre de la lumière rouge, un comptoir où s’affairent deux hommes au crâne rasé et à la barbe noire. C’est le nouveau bar dont tout le monde parle en ce moment. Stéphane tenait à Montpellier le Kill Beer jusqu’à il y a encore peu. Lorsqu’il a décidé, avec Salvatore de rouvrir un bar, il ne pouvait que réitérer son hommage au réalisateur Quentin Tarantino. L’Inglorious Bar fait référence au dernier film du réalisateur, le très burlesque  »Inglorious Basterds ».  »On a fait le bar dans lequel on aurait aimé aller en tant que clients » confie Stéphane, le plus grand des deux. Le concept est simple: dans cet établissement, on y va pour boire des bières entre amis, mais aussi pour écouter du vrai rock, pas du ‘‘rock FM’’, comme le dit Salvatore.  »Il y a des gens de 50 ans qui viennent ici et qui sont contents d’écouter du Johny Cash, du Elvis, du Janis Joplin », continue-t-il.

Le groupe Mudweiser inaugure la saison de concerts

Inglorious2.jpg Mais les deux barmans ne font pas que passer de la bonne musique. Ils programment également des concerts. Pour l’anniversaire des deux mois du bar, c’est le groupe Mudweiser qui va venir faire un live dans la salle aménagée du sous sol. Le groupe de rock, qui comprend Reuno, ancien chanteur de Lofofora, jouera le 18 novembre à l’Inglorious Bar. Pour Salvatore,  »l’âme du bar, ce soir là, ce sera eux ». Plus tard, en janvier, ils accueilleront les Barbiches Tourneurs, qui reprennent avec talent des grands standards du rock comme ‘‘Take a walk on the wild side’’ de Lou Reed ou ‘‘Sweet Dreams’’ de Eurythmics.

Lorsqu’on leur demande de faire le bilan de ces deux derniers mois d’ouverture, ils répondent en coeur que tout a été ‘‘parfait’’.  »Au delà de toutes nos espérances », termine Stéphane. Même si leur succès est déjà important, il est toujours bon de saluer ces bars montpelliérains qui veillent à ce que la scène rock soit toujours préservée et célébrée.

Lucie Delorme

Deep Purple en 2010, Deep Purple quand même ?

Le Zénith Sud de Montpellier risque de trembler fort samedi soir, à l’occasion de la venue des pionniers du hard rock : Deep Purple. Mais le groupe n’est plus tout jeune, et certains membres historiques ont quitté le vaisseau. De plus, le billet n’est pas donné. Est-ce grave docteur ?

C’est un événement. La venue d’une telle formation à Montpellier ne peut être qu’un événement. Pour ceux qui n’ont pas vécu sur la même planète ces quarante dernières années, rappelons que Deep Purple, aux côtés de Led Zeppelin et de Black Sabbath, a contribué à l’émergence du hard rock dès le milieu des années 60. En effet, en pleine vague psychédélique, saturer les guitares à fond, monter le son et chanter comme un eunuque n’allaient pas forcément de soi. Eux l’ont faits.

Adulés pour des qualités techniques proches de la virtuosité et pour leur talent d’improvisation, le quintet est entré dans l’histoire de la musique grâce à des disques comme In Rock et Machine Head, ce dernier contenant d’ailleurs l’hymne Smoke on the water. Mêlant l’orgue tantôt classique et tantôt jazz de Jon Lord, les déluges de notes saturées de Ritchie Blackmore à la guitare et la voix parfois suraigüe de Ian Gillan, Deep Purple est sans contestation possible un monument du rock.
Deep Purple

Un billet cher pour un Deep Purple « discount »

Mais il y a une objection de taille : c’était il y a quarante ans tout ça. Et c’est peut-être là que le bas blesse. Car du line up historique ne restent que Ian Gillan, Ian Paice et Roger Glover, respectivement chanteur, batteur et bassiste. Exit Blackmore et Lord, pourtant indispensables au son Deep Purple.
Faut-il pour autant bouder son plaisir ? A pas moins de 45€ la place, on est en droit de se poser la question.

A l’instar des Guns N’Roses qui tournent sans leur guitariste mythique Slash, ou bien de Queen reprenant du service sans Freddy Mercury, Deep Purple fait partie de ces groupes qui, malgré une formation amputée, ont su exploiter la manne financière qu’offrait le renouveau de popularité de leur musique chez les jeunes d’aujourd’hui. A la clé, l’organisation de grandes tournées, parfois sans nouveau disque à défendre, à des prix souvent exorbitants.

Sans doute est-ce mieux que rien. Ce concert donnera l’occasion à des milliers de fans de découvrir Deep Purple sur scène. Et si l’on en croit les critiques glanées ça et sur la toile, la formation semble avoir encore la patate.

Mais la question douloureuse du prix de la culture est ici saillante. Combien de fans n’auront pas les moyens d’assister à cet événement ? Est-il acceptable, en particulier en matière de culture dite alternative, de payer 45€ (minimum) pour un concert ? Non, mais quand la logique commerciale a finalement tout emporté, plus rien n’est surprenant.

Rock en stock : la Frêche mania enflamme le Comptoir du Disque

Depuis une dizaine de jours, le Comptoir du Disque est aux couleurs du Languedoc Roussillon.

Depuis des années, Alain Boucher met subtilement en scène les vitrines de son magasin. Sous les yeux des passants médusés, les variations sont multiples : car, au gré de l’actualité, les collections et anthologies sont régulièrement renouvelées. Aujourd’hui, cette véritable muséographie fait parler d’elle : derrière les parois vitrées, s’offrent un drapeau de la région Languedoc Roussillon, une lithographie de Georges Frêche en Elvis Presley et des albums de Martine, célèbre petite héroïne des éditions Casterman.

Le 11 Mars, lorsque Martine Aubry s’est rendu salle Pétrarque pour soutenir la candidature d’Hélène Mandroux, la nuée de journalistes, qui n’avaient d’yeux que pour la Première secrétaire du PS, est passée sans égards devant cette caricature chatoyante.

Quelques jours plus tard, des albums de Martine au zoo et Martine en avion venaient garnir la fameuse vitrine et tenir compagnie au fringant Georges américanisé. La saynète est cocasse, il paraît d’ailleurs qu’elle fait glousser la Septimanie. Martine_en_avion.jpg

Cette impertinence a germé dans la tête d’Alain Boucher en pleine campagne des Régionales : « ces élections n’ont pas franchement passionné les Français, sauf en Languedoc Roussillon. Je suis l’actualité et je voulais faire une vitrine sur ce thème. Georges Frêche n’ayant pas sorti de disque à ce jour, j’ai fait éditer cette carte postale. Évidemment, il y a un peu de provoc, j’aime bien interpeller. »

L’illustration respire la « rOCk attitude » chère à tous les rebelles : chevalière à l’index et ceinturon frappée de la croix occitane, le King de Roussillon arbore aussi le micro à portée de bouche pour chanter les louanges de ses adversaires.

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A ce titre, « Mr Frêche est un rocker ! » Certes, le clin d’œil est excentrique mais l’évidence de la formule frappe de justesse : populaire et effronté, le politique en question bénéficie aujourd’hui de l’aura d’une vedette.

En janvier 2010, l’imagination foisonnante de l’antiquaire du disque avait déjà frappée puisque la carte de vœux du magasin, adaptée de la pochette de l’album Sergent Pepper des Beatles, avait statufié Frêche dans le marbre, au côté du personnel du magasin et des habitués du quartier.

Inspiré, Alain explique :  » en fait, ça fait longtemps que je voulais faire ça. Et, si ce n’était que moi, je sortirai ce genre de carte tous les jours. Pour cette dernière, j’avais aussi pensé à la « Frêche attitude »…bref, mes idées fusent dans tous les sens parfois ».

Ainsi, l’antre discographique de la place Pétrarque ressemble à un musée, où chaque note distillée fait mouche.