Digestion facile pour luxure noisy

Par le 26 février 2008

Et s’il ne restait plus rien à inventer dans le Rock’N’Roll? Les 2 danois de The Raveonettes sortent un 4ème album sous influences, mais franchement écoutable.

Sune Rose Wagner et Sharin Foo

Sune Rose Wagner et Sharin Foo
Non. Rien n’est original ici. Ni la pochette lounge qu’on croirait sortie d’un catalogue Ikéa, ni les guitares sur-fuzzées et sur-saturées, ni les voix éthérées qui se superposent. Même les dégaines sont déjà vues (respectivement chez Jesus & Mary Chain et Robert Smith pour Sune Rose Wagner, et chez Nico du Velvet Underground pour la chanteuse Sharin Foo ). Pourtant, on prend un certain plaisir à l’écoute.

La formule est simple. The Raveonettes propose une garage-rock très classique dans sa composition, mais très noisy dans sa facture. Les sons sont distordus à souhait, les aigus perçants, et les larsens sont utilisés comme nappe sonore quasi permanente.

Alors quand une des chansons s’intitule en plus « You want the Candy« , à qui est-ce que l’on pense? A Jesus & Mary Chains, évidemment. Tout y est, parfois à l’identique: mélodies, dynamiques, son, voix, reliefs… A partir de là, soit on considère que l’on a affaire à un odieux copié-collé, soit on se dit que l’on écoute un hommage. Il serait dommage d’opter pour la première option, car The Raveonettes, sur les meilleurs titres de l’album (Dead Sound; You want the candy; Hallucinations), montrent qu’il est possible de faire du J&MC presque mieux encore que les frangins Reid.

Passé ces quelques titres, et la chanson d’ouverture « Aly walk with me« , ballade western noise aux guitares zonardes qui laisse entrevoir des potentialités largement supérieure à ce qui suit, l’album est une pâte relativement homogène. Outre le très pénible « Expelled from love« , tout le reste se digère sans peine, mais sans que l’on n’y prête trop attention.

Alors où est le crime? Ce disque ne changera certes pas la face du rock à venir, mais l’ambition n’était pas là. The Raveonettes avec ce Lust Lust Lust, nous propose un des rares disques Shoegaze audible en fond sonore pendant l’apéro. Voilà qui devrait faire fureur à Greenwich village.

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à propos de l'auteur

Auteur : Nicolas Chapelle

J'ai 27 ans. Aprés un DUT en Carrières Sociales option Gestion Urbaine, j'ai suivi un cursus de Science Politique à l'université Montpellier 1. J'ai eu l'occasion de faire un stage à l'édition locale du journal La Marseillaise d'Aix en Provence. J'y ai créé et animé une rubrique hebdomadaire sur le thème du logement. J'ai également écrit plusieurs papiers sur l'actualité locale. Cette année, j'ai effectué un stage d'un mois et demi dans le service Documentation-enquête du journal Midi Libre. Je suis particulièrement intéressé par l'actualité Socio-Politique, l'Histoire et l'Art, notamment la Musique et la BD.