Surtout lorsque l’on se permet de détourner la mémoire à son profit comme l’a fait le Président de la République. Se rendre à Colombey, déposer une gerbe sur la tombe du général, d’accord, cela fait partie de la fonction. Mais utiliser de Gaulle pour justifier sa politique, comparer implicitement la réforme des retraites aux grandes heures de la résistance, insinuer que l’on a héroïquement compris avant tout le monde où réside l’intérêt et l’honneur de la France… L’outrance frise le ridicule. Encore une énième manipulation de l’histoire par le politique. Ah! Guy Moquet…
D’autant que nous parlons bien du Président qui n’a gardé du gaullisme que le pouvoir de la fonction, qui a rompu avec l’idée d’une droite sociale et la volonté d’indépendance internationale de la France. Qui nous parle de l’échec du modèle français? Qui nous sommes de copier nos voisins européens? Qui a réintégré le commandement intégré de l’ O.T.A.N? Mais si la gauche s’y met aussi! Le P.S qui rend hommage à de Gaulle. Et à quel de Gaulle d’ailleurs, celui de 1940 ou celui du coup d’état permanent dont parlait François Mitterrand?
Alors de Gaulle, parlons-en, il fait partie de notre histoire. Mais parlons-en avec distance, avec complexité. Quarante ans après, on peut se le permettre. Il n’existe pas un mais plusieurs de Gaulle, regardons les tous, celui de la résistance comme celui de l’Algérie. Mais l’auto-célébration ou la niaiserie qui consiste, comme on a pu parfois le lire dans la presse, à recueillir « les confidences du curé de Colombey », non merci!
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