À chaque fois, c’est pareil. Bernard Bruel joue avec des formations locales. « Mon pianiste Sébastien Jaudon et mon accordéoniste Jean-François Baez font un gros travail pour s’adapter ». Sans fausse modestie, Bernard avoue que cinquante pour cent des spectateurs viennent voir les musiciens et choristes du coin. Et l’autre moitié n’est là que pour Brel !
Jeune, Bernard Bruel jouait dans un petit groupe. Il découvre le maître il y a quarante ans quand un ami de service militaire l’emmène le voir sur scène entre Lyon et Saint-Étienne. Aujourd’hui, Bernard est fier de pouvoir dire : « j’y étais ». À la fin des spectacles, Brel aimait saluer le public. « J’avais vingt ans, j’étais trop impressionné et timide pour aller lui parler. J’ai de suite eu trop de respect pour lui. »
Puis, vingt ans plus tard, tout commence réellement à Saint-Pierre-de-Chartreuse. Bernard Bruel chante pour la première édition du festival Brel – il y avait une maison de vacances. Présents, France Brel, la fille du chanteur et Jean Corti, son accordéoniste, tombent sous le charme du show de Bernard.
Brel est universel
Depuis, le sang de Brel coule dans les veines de Bernard. Les spectateurs s’accordent pour souligner qu’il ne s’agit pas d’une simple imitation, ils avouent, toujours subjugués : « on a retrouvé Brel, mais c’était quand même vous ».
Après quatre à six cents spectacles – il ne les compte même plus, Bernard se passionne toujours pour son idole. « Je suis admiratif de l’artiste, mais pas forcément fan de l’homme » précise-t-il avec franchise. « Il est hors norme dans le métier, comme la Callas ou Johnny. Ces gens-là ont une vraie capacité à transmettre les émotions, ils ne sont presque plus humains, à la limite du génie. »
Bernard Bruel reconnaît en Gilbert Bécaud la qualité d’être « presque l’égal de Brel sur scène », et a déjà joué un spectacle sur « les autres grands de l’époque », Bécaud, Ferré, Montand, Reggiani…
Signe de l’« universalité de Brel », Bernard s’est produit en Belgique, évidemment, mais aussi en Allemagne, au Japon, en Afrique du Sud, Géorgie et Ukraine. En octobre, pour les trente de la disparition de l’artiste, Bernard et ses musiciens joueront avec un comédien une pièce musicale sur les amitiés du chanteur.
Sûr de lui, Bernard Bruel prévoit que Brel est comme Mozart ou Beethoven. « On le jouera jusqu’à la fin des temps. »
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