Dans les bacs #2 – Semaine du 13 octobre 2017

Vous êtes perdus chaque vendredi face à la masse de disques qui sort ? Vous ne savez pas quoi écouter ? Haut Courant vous aide à faire le tri.

Wu-Tang Clan – The Saga Continues

Les légendes ne meurent jamais. L’adage vaut pour le groupe mythique de RZA : Wu-Tang Clan. Alors que l’on pensait que A Better Tomorrow était leur dernier album, les voilà de retour avec The Saga Continues. Les fans de hip-hop seront ravis à coup sûr.
Espérons juste que le rendu final soit meilleur que leur dernier disque en date. Les premiers extraits dévoilés dont « People Say » laissent présager un bon cru.
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P!nk – Beautiful Drama

Ce vendredi 13 octobre est décidément marqué par les retours. La chanteuse P!nk revient avec son septième album, le premier depuis 5 ans. Porté par le single efficace « What About Us », Beautiful Drama est produit notamment par le faiseur de tubes Max Martin. À réserver aux amateurs de pop.
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Kalash – Mwaka Moon

C’est la grosse sortie rap français de la semaine. Kalash revient un an après son précédent opus, Kaos, qui avait été disque d’or. Autant dire que ce nouveau disque est attendu avec impatience par les fans de rap. Le rappeur s’est notamment entouré des stars montantes du genre : Damso et Niska. Vous n’avez certainement pas fini d’en entendre parler.
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Gucci Mane – Mr. Davis

Gucci Mane, le rappeur originaire d’Atlanta, propose ce vendredi son 11e album. Intitulé Mr. Davis, l’opus est composé, comme c’est souvent le cas dans le rap, de plusieurs featurings. Des invités alléchants avec, pour ne citer qu’eux : Big Sean, The Weeknd, A$ap Rocky ou encore ScHoolboy Q. Les amoureux de trap seront servis.
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Multi-interprètes – Sardou et nous…

Et un énième album de reprises. Une semaine avant le nouveau disque de Michel Sardou, les jeunes pousses de la chanson française reprennent les plus grands tubes du chanteur. On retrouve notamment les membres des Kids United. Au programme : En chantant, Les lacs du Connemara, Je vole ou encore La maladie d’amour. Une occasion de faire connaître aux plus jeunes ces monuments de la variété française.
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X-Factor : Première étape à Montpellier

Samedi 6 novembre, devant un hôtel proche de la place de la Comédie, des centaines de candidats patientaient dès 9h pour la présélection du télé-crochet musical X-Factor. Montpellier est une des onze villes étapes du casting de la seconde saison de l’émission de télé-réalité.

Jean-Pierre Lauthia, un sosie de Johnny imprégné de la rock’n’roll attitude

Depuis vingt-deux ans, Jean-Pierre Lauthia chante le répertoire de Johnny. Même s’il assure ne pas cultiver la ressemblance, la similitude est troublante.

Il ne se considère jamais comme un sosie. Pourtant, Jean-Pierre Lauthia ressemble éperdument à Johnny Hallyday, comme deux goûtes d’eau pourrait-il dire. En plus, il reprend les titres de l’idole des jeunes et en a fait son drôle de métier. « De toute façon, avec mon visage, quoi ma gueule, pourrait-il dire, je n’ai pas le choix ».

La chanson est une de ses deux passions. L’autre, le foot, la conduit jusqu’aux sélections cadettes, mais il a eu un problème physique. Dès lors, sa vraie vie va commencer. Il chante pourtant depuis ses plus tendres années de l’enfance avant d’entamer sa carrière dans les bals et quelques groupes. Et depuis vingt-deux ans, il est imprégné de la rock’n’roll attitude. Le succès l’a conduit sur la route des États-Unis, du Canada, d’Europe. Il joue souvent en première partie, comme une fois devant 50 000 personnes venues voir Motörhead ou encore avant les shows d’Herbert Léonard, Stone et Charden et Umberto Tozzi.

Il chante aussi des titres méconnus

À vrai dire, Jean-Pierre Lauthia ne se considère pas comme un fan de Johnny. « J’aime aussi des artistes comme Queen, Scorpions ou Charles Aznavour. » Vaste registre mais pour Jean-Pierre, l’important, ce sont les voix.

Lors des spectacles, Jean-Pierre Lauthia chante bien sûr les « incontournables », car « le public les aime ». En fait, il souhaite sans doute faire chavirer les foules. Une chose est certaine, ce qu’il sait, c’est qu’il veut « rendre les gens heureux », rallumer le feu de leur cœur, en somme.

Dans la multitude de chansons du vrai Johnny, « il y en a un millier », Jean-Pierre n’ose pas trop choisir sa préférée. En fait, ce qu’il aime, c’est surtout les années de collaborations avec Michel Mallory. Dans le lot, il restera sans doute Requiem pour un fou. D’ailleurs, Jean-Pierre laisse une chance à une dizaine de titres méconnus du grand public.

Pour découvrir ou redécouvrir les chansons de l’artiste.

Il s’appelle Bernard Bruel et il chante Jacques Brel

Toute l’année, Bernard Bruel rend hommage à Jacques Brel. Lors de chaque spectacle, il aime s’entourer de groupes ou chorales locaux pour encore plus imprégner le public du génie d’un chanteur de légende.

À chaque fois, c’est pareil. Bernard Bruel joue avec des formations locales. « Mon pianiste Sébastien Jaudon et mon accordéoniste Jean-François Baez font un gros travail pour s’adapter ». Sans fausse modestie, Bernard avoue que cinquante pour cent des spectateurs viennent voir les musiciens et choristes du coin. Et l’autre moitié n’est là que pour Brel !

Jeune, Bernard Bruel jouait dans un petit groupe. Il découvre le maître il y a quarante ans quand un ami de service militaire l’emmène le voir sur scène entre Lyon et Saint-Étienne. Aujourd’hui, Bernard est fier de pouvoir dire : « j’y étais ». À la fin des spectacles, Brel aimait saluer le public. « J’avais vingt ans, j’étais trop impressionné et timide pour aller lui parler. J’ai de suite eu trop de respect pour lui. »
Puis, vingt ans plus tard, tout commence réellement à Saint-Pierre-de-Chartreuse. Bernard Bruel chante pour la première édition du festival Brel – il y avait une maison de vacances. Présents, France Brel, la fille du chanteur et Jean Corti, son accordéoniste, tombent sous le charme du show de Bernard.

Brel est universel

Depuis, le sang de Brel coule dans les veines de Bernard. Les spectateurs s’accordent pour souligner qu’il ne s’agit pas d’une simple imitation, ils avouent, toujours subjugués : « on a retrouvé Brel, mais c’était quand même vous ».

Après quatre à six cents spectacles – il ne les compte même plus, Bernard se passionne toujours pour son idole. « Je suis admiratif de l’artiste, mais pas forcément fan de l’homme » précise-t-il avec franchise. « Il est hors norme dans le métier, comme la Callas ou Johnny. Ces gens-là ont une vraie capacité à transmettre les émotions, ils ne sont presque plus humains, à la limite du génie. »
Bernard Bruel reconnaît en Gilbert Bécaud la qualité d’être « presque l’égal de Brel sur scène », et a déjà joué un spectacle sur « les autres grands de l’époque », Bécaud, Ferré, Montand, Reggiani…

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Signe de l’« universalité de Brel », Bernard s’est produit en Belgique, évidemment, mais aussi en Allemagne, au Japon, en Afrique du Sud, Géorgie et Ukraine. En octobre, pour les trente de la disparition de l’artiste, Bernard et ses musiciens joueront avec un comédien une pièce musicale sur les amitiés du chanteur.

Sûr de lui, Bernard Bruel prévoit que Brel est comme Mozart ou Beethoven. « On le jouera jusqu’à la fin des temps. »

Etienne Daho « Je suis un électron libre. »

Etienne Daho est en tournée avec son nouvel album, « L’invitation », récompensé aux Victoires de la musique.

L’invitation parle d’amour, des ruptures sentimentales, mais aussi de l’apaisement. Vous vous inspirez de votre vie personnelle?
Je ne me suis jamais planqué. Toutes mes chansons renvoient à des personnes précises. J’ai vécu trois années très intenses, et j’avais beaucoup de choses à raconter dans cet album.
Le titre Boulevard des Capucines est un des morceaux les plus intimes…
C’est une lettre de mon père que j’ai adaptée. Il est venu me voir en 1986 à l’Olympia, pour la sortie de Pop Satori. À ce moment-là, je n’ai pas voulu le voir, je n’y étais pas préparé après tant d’années d’absence. J’ai fêté les 20 ans de l’album en 2006. Deux jours après le concert, j’ai reçu des lettres de mon père que je n’avais jamais lues, dont une qui évoquait l’Olympia. Ça m’a tellement remué que j’en ai fait une chanson. Il y en a qui remettent en place les choses. Celle-ci parle de pardon, de réparation. C’est délicat, parce que quand on parle de soi, on parle des autres. J’ai encore une mère qui est très secrète…
Dans quel courant musical se situe cet album?
Je suis un électron libre. L’invitation est un disque intemporel, il est différent de ce qui se fait aujourd’hui. J’essaie toujours de choisir des singles qui ne sont pas formatés. Je ne veux pas être mêlé à quelque chose de consensuel, et être rattaché à un courant particulier.
Plusieurs tendances ressortent de vos chansons. Qu’est-ce qui les unit?
Ce disque, c’est comme la vie, tous les coups sont permis. L’invitationa un côté flamenco, L’Adorer ou Obsession sont des titres plus soul. En fait, c’est moi qui fais la cohésion entre tous ces univers!
Pourquoi l’avoir enregistré dans plusieurs villes?
Je suis allé à Barcelone pour écrire, j’avais besoin d’isolement. À Ibiza, on a enregistré les voix. C’était un moment très apaisant, en petit comité. On a ensuite été chez moi, à Paris. Ma maison est tout en bois, elle sonne mieux qu’un studio. Et on a terminé par Londres, pour le côté Hollywood.
Vous avez choisi Brigitte Fontaine pour écrire la seule chanson qui n’est pas de vous, Toi, jamais toujours.
C’est une amie. Elle m’a raconté une anecdote qui m’a fait rire. Quand elle a rencontré son compagnon, la première chose qu’elle lui a dit, c’est «Toi, jamais». Et ils sont ensemble depuis 40 ans! Le texte qu’elle a écrit est surréaliste, poétique et très poignant.
Comment vous accueillent les gens à vos concerts?
Chaleureusement. Les gens sont tout aussi réactifs aux anciennes qu’aux nouvelles chansons, c’est une grande satisfaction. Rester coincé dans les tubes des années 80, ça aurait été un peu chiant…
Est-ce toujours facile de se renouveler?
Il faut imposer le renouvellement, et ça prend du temps. Le public adore les tubes, il y reste scotché. Mais moi, je suis trop mobile. Si je reste en place, je meurs!

Article paru dans le Midi libre du 26.04.08

Murat, amour et chevalerie

Jean-Louis Murat sort son nouvel album, « Tristan », chez Universal.

Il ne perd pas de temps. Jean-Louis Murat fait son retour avec Tristan, son neuvième album en sept ans. Après s’être attaqué à des inédits de Léo Ferré sur des textes de Baudelaire dans Charles et Léo, son précédent disque, le troubadour auvergnat s’inspire de la passion tragique de Tristan et Iseut.

« J’aime la chanson intemporelle. Je n’écris pas sur le contemporain, je m’en fous un peu car ça ne suscite rien d’extrêmement poétique« , déclare le poète aux yeux bleus.

Murat bascule dans l’univers chevaleresque du XIIe siècle, et se plonge dans le mythe celtique de Tristan, ce chevalier breton épris de la belle Iseut, la princesse irlandaise promise à son oncle.

Murat souhaite ainsi « retourner aux sources de la chanson française. » « On est le pays de la courtoisie, de la chevalerie, et la chanson française, c’est essentiellement des chansons d’amour. ‘Ne me quitte pas’ ou ‘Je suis venu te dire que je m’en vais’, ce sont des chants de Tristan « .

Selon l’artiste âgé de 56 ans, l’histoire de Tristan et Iseut a aussi une dimension éducative. « Elle avait été écrite pour mettre en garde les classes dirigeantes contre les dangers de la passion. Notre société fonctionne encore là-dessus« .

Passion, désir, dépendance et tourments amoureux : autant de thèmes qui nourrissent les 10 titres folk de ce nouvel album. Le chanteur artisan écrit et compose tous ses morceaux. Il joue lui-même de la plupart des instruments (batterie, basse, piano, percussions).

L’artiste donne la sérénade sur des échos mélodiques remplis de grâce. Alternant ballades méditatives (le single Tel est pris) et compositions plus rythmées (Mousse Noire, Les voyageurs perdus et Marlène), le musicien signe une œuvre d’inspiration moyenâgeuse.

Des refrains entêtants, « Tel est pris au bonheur, tel est pris au malheur, tel est pris au bonheur… d’aimer« , se gravent dans la mémoire.

Tel un cavalier seul, il s’est retiré en terre auvergnate pour enregistrer Tristan aux côtés du fidèle Aymeric Létoquart, à l’automne 2007. Murat était prêt à se déplacer jusqu’en Irlande, patrie d’Iseut. Ce projet a finalement été compromis suite au rachat du label indépendant V2 par la maison de disque Universal.

L’intrépide Murat prendra la route, seul, en octobre 2008 et montera sur scène à Paris puis en province.

Paru dans le Midi Libre du 21.04.08