Dans un rapport publié le 10 décembre 2014, l’organisme chargé de mesurer et de surveiller la qualité de l’air, AIR Languedoc-Roussillon, a rendu ses conclusions sur la situation de la pollution atmosphérique dans la région. Le bilan global fait part d’un faible taux de concentration de pollution à l’ozone durant l’été.
Les concentrations de 2014 sont les plus basses depuis 2005.
Résultant d’un processus chimique de transformation de polluants primaires avec l’action du soleil par exemple, l’ozone est un gaz toxique pour l’homme et la nature.
À l’instar de tout le sud de la France, la région est particulièrement exposée à ce type de pollution photochimique, due notamment au fort ensoleillement annuel et aux températures élevées une bonne partie de l’année.
Fabien Boutonnet, ingénieur d’études à AIR Languedoc-Roussillon indique que ces phénomènes météorologiques « sont des éléments déclencheurs de la pollution à l’ozone ». La baisse de concentration constatée s’explique par « un été 2014 maussade qui n’a pas favorisé le développement de la pollution ».
Des résultats à nuancer
Si de manière générale, la pollution à l’ozone est en baisse, AIR Languedoc-Roussillon note que la qualité de l’air dans la région n’est pas encore satisfaisante et notamment pour la végétation. L’organisme chargé par l’Etat de cette mission de surveillance pour la région explique que « la valeur cible pour la protection de la végétation n’est pas respectée sur une grande partie de la région ». Selon Fabien Boutonnet, « les risques pour la végétation peuvent se trouver dans une baisse du rendement de l’agriculture. Cela peut se manifester aussi par des nécroses de feuilles ».
Quant à la protection de la santé, AIR Languedoc-Roussillon note que sur la majeure partie des zones étudiées, la valeur cible est respectée cette année. Les dangers pour l’homme liés à une concentration de pollution à l’ozone trop élevée, demeurent dans des effets d’irritations des voies respiratoires et oculaires. Ils sont aussi plus nocifs pour les personnes fragiles et vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants en bas-âge, les personnes âgées ou encore les personnes atteintes de problèmes respiratoires.
Un polluant secondaire
Il ne faut cependant pas confondre l’ozone, polluant situé dans la partie basse de l’atmosphère avec l’ozone situé dans la haute atmosphère, qui protège des rayons ultraviolets et constitue la couche d’ozone.
Considéré comme un polluant secondaire, l’ozone est un gaz atmosphérique nocif. Il est présent dans l’air à la suite d’une réaction chimique entre des polluants primaires, telle que la pollution automobile, associés à des températures élevées et un ensoleillement trop important.
Il est cependant impossible de prévoir la pollution à l’ozone à l’avance. Fonction de la météo du moment et des émissions de gaz polluants, la concentration d’ozone dans l’air est l’objet d’une surveillance quotidienne. Fabien Boutonnet indique que dans le cas où « les émissions de polluants primaires seraient en baisse, la pollution à l’ozone peut effectivement diminuer. Mais cela est variable, il y a d’autres mécanismes qui entrent en compte ».
Bilan de la concentration en ozone dans l’air par zones géographiques du Languedoc-Roussillon :
Pour 2014, AIR-Languedoc Roussillon a dressé un bilan de la pollution à l’ozone en fonction de zones géographiques* de la région.
- Zone de Montpellier et Sète :
Au sein du milieu urbain, AIR Languedoc Roussillon dégage la tendance d’une moyenne pour l’été 2014 en légère hausse depuis les trois dernières années. Dans le milieu périurbain, l’organisme note que la concentration en ozone reste stable par rapport à la période estivale de 2013.
Cette zone est assez disparate concernant les résultats de la qualité de l’air. Les objectifs de qualité pour la protection de la végétation et de la santé ne sont pas respectés, tout comme la valeur cible** des deux éléments concernés. Elle est seulement en dessous du seuil dans le milieu urbain et le sud de la zone périurbaine.
- Zone du Béziers et Narbonne :
Dans les régions biterroise et narbonnaise, les concentrations en ozone dans l’air sont stables depuis 2012. AIR Languedoc relève que ces valeurs sont plus basses que sur le période précédente (2004 à 2011).
La valeur cible pour la protection de la santé humaine est respectée à l’inverse de celle relative à la protection de la végétation. Les objectifs de qualité ne sont cependant pas respectés.
- Zone de Perpignan et du sud de l’Aude :
Dans un territoire qui s’étend sur une partie des Pyrénées-Orientales et le sud de l’Aude, la concentration moyenne d’ozone en milieu urbain est relativement stable depuis 2009. A l’instar du milieu périurbain, stable sur les trois dernières années et en baisse par rapport à la période 2008-2011.
Si les objectifs de qualité ne sont pas respectés dans cette zone, la valeur cible pour la protection de la santé l’est partout.
- Zone de la Petite-Camargue :
Petit territoire rural, la Petite Camargue correspond à la pointe sud du Gard. AIR Languedoc Roussillon note que la moyenne estivale, en baisse cette année, « est la plus faible observée depuis le début des mesures en 2002 ». Cependant si les valeurs cibles sont respectées, les objectifs de qualité ne le sont pas.
- Zone ouest des Pyrénées-Orientales
La partie ouest du département des Pyrénées-Orientales voit sa moyenne de concentration en ozone diminuer par rapport aux années précédentes et constitue la plus faible moyenne depuis 2005.
Cependant, les objectifs de qualité et les valeurs cibles au sein de cette zone ne sont pas respectés.
- Zone ouest de l’Aude et de Lauragais
AIR Languedoc Roussillon estime que la moyenne est stable par rapport aux deux dernières années et relève une baisse des concentrations durant la période estivale en comparaison à la période 2008 à 2011.
Les valeurs enregistrées pour la santé et la végétation sont conformes aux seuils cibles, au contraire des objectifs de qualité.
- Zone du Nord Ouest du Bassin de Thau
La région d’Agde à Montbazin et de Caux à Portiragnes voit sa concentration moyenne d’ozone peu évoluer depuis 2004 selon l’organisme régional. Seule la valeur cible pour la protection de la santé est respectée.
- Zone du Haut-Languedoc, d’Espinouse, du Minervois et du Piémont bittérois
A cheval sur le sud ouest de l’Hérault et le nord de l’Aude, cette zone géographique bénéficie d’une stabilité par rapport à l’année précédente. Comme pour la Zone du Bassin de Thau, le concentration d’ozone dans l’air n’est pas dépassée par rapport au seuil cible pour la protection de la santé humaine.
- Zone d’Alès et d’Uzès
Dans ce territoire périurbain, les concentrations d’ozone dans l’air sont en légère augmentation d’une année sur l’autre. AIR Languedoc Roussillon relève néanmoins que ce taux est inférieur aux moyennes des étés 2010 et 2011. La concentration d’ozone n’est ici pas supérieure à la valeur cible en matière de protection de la santé humaine.
* La dénomination des territoires, issue des travaux d’AIR Languedoc Roussillon, regroupe les territoires concernés pour une station de contrôle de l’air.
** La valeur cible pour la protection de la santé humaine, au sens de l’étude d’AIR Languedoc Roussillon est entendue comme le seuil moyen d’ozone sur 8 heures ne devant être dépassé plus de 25 jours par an et en moyenne sur 3 ans.
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