Comment donner des organes de son vivant ?

Pas besoin d’être mort pour donner certains tissus et organes. Si le don du sang est le plus répandu, il en existe d’autres comme le don de moelle osseuse que l’on peut faire de son vivant.

Comment se déroule le don du sang ?

Il est de loin le plus connu. Pour donner son sang, il suffit de se rendre dans les points de collecte proches de chez vous, répertoriés sur le site de l’établissement français du sang. Le don du sang est volontaire et gratuit. Il nécessite d’être majeur et de peser plus de 50 kg. Après un court entretien médical, 450 ml de sang sont prélevés durant une dizaine de minutes. On peut aussi donner son plasma et ses plaquettes. Il faut pour cela être âgé entre de 18 à 65 ans et prendre rendez-vous auprès de l’établissement français du sang. Le prélèvement dure environ une heure pour le plasma et deux heures pour les plaquettes.

Qu’est-ce que le don de moelle osseuse ?

Pour donner sa moelle osseuse, il faut avoir entre 18 et 50 ans, et passer un examen médical. À l’issue de cette visite, le donneur est inscrit sur le registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse. La moelle que l’on retrouve dans les os du corps sert à fabriquer les cellules du sang (globules blancs, rouges, plaquettes). Comme elle se renouvelle rapidement, elle peut être récupérée au même titre que le sang. La greffe de moelle osseuse sert aux personnes atteintes de maladies du sang, dont la moelle ne fonctionne plus ou est infectée par des cellules cancéreuses. Le donneur volontaire sera appelé en cas de compatibilité avec un malade. La chance d’une compatibilité est très faible, puisqu’elle est évaluée à une sur un million. « On peut être volontaire pendant des années et ne jamais être appelé. Moi j’ai été inscrit pendant 20 ans sur les registres et on ne m’a jamais contacté » partage Pierre Noir, vice-président de la fédération des Associations pour le don d’organes et de tissus humains. Le prélèvement de moelle osseuse s’effectue sous anesthésie générale par plusieurs ponctions au niveau des os du bassin. Il faut prévoir un arrêt de travail de quelques jours et une hospitalisation de deux jours. Tous les frais sont pris en charge. Pour éviter l’anesthésie, le médecin greffeur peut avoir recours à l’aphérèse, une technique de prélèvement de certains composants du sang. Le patient est alors relié à une machine qui trie les cellules à récupérer et restitue les autres cellules sanguines au patient.

Le don de sang de cordon ombilical, une alternative à la moelle osseuse ?

Il est possible pour une femme enceinte de donner le sang du cordon ombilical de son enfant ou son placenta. Elle doit pour cela prévenir son gynécologue qui inscrira son choix dans son dossier médical. Une infirmière chargée de récupérer le cordon ou le placenta sera présente lors de l’accouchement. La greffe de sang de cordon ombilical est une bonne alternative à la greffe de moelle osseuse. Elle permet de soigner les malades pour lesquels il n’y a pas de compatibilité dans les fichiers de volontaires au don de moelle osseuse.

Peut-on donner des organes de son vivant ?

Oui, mais seulement un rein et du lobe hépatique (une partie du foie). Le don s’effectue dans le cercle de la famille élargie et, depuis la loi de bioéthique de 2011, celui des amis. Le donneur doit être majeur et avoir pris connaissance des risques que comporte un tel don.

Quelles sont les principales étapes pour donner un organe ?

Donner un organe de son vivant n’est pas un acte anodin.  « Il ne faut pas agir sur un coup de cœur. On ne peut pas revenir en arrière si le rein restant tombe malade » met en garde Pierre Noir.  Ce don repose sur quatre étapes afin de vérifier que la personne est apte à donner et qu’elle n’est victime d’aucune pression. Le patient suit un important bilan médical constitué d’examens cliniques, radiologiques et biologiques afin de garantir la compatibilité entre le donneur et le receveur. Le patient est également informé de tous les risques et conséquences d’un tel prélèvement par l’équipe médicale. Le donneur doit ensuite exprimer son consentement par écrit et devant un magistrat au tribunal de grande instance pour vérifier que son choix est libre et conforme à la loi. Un comité d’experts indépendants reçoit enfin le donneur et valide ou non sa démarche. En cas d’autorisation de prélèvement, tous les frais sont pris en charge. Le patient dispose d’un suivi médical sur le long terme à l’issue de l’opération.

La pollution à l’ozone dans le Languedoc-Roussillon est en baisse

La région Languedoc-Roussillon a connu une pollution à l’ozone limitée en 2014. Les concentrations mesurées sont les plus faibles, en moyenne, depuis les dix dernières années.
Comment expliquer cette tendance ? Faut-il se réjouir de ces résultats ? Explications.

Dans un rapport publié le 10 décembre 2014, l’organisme chargé de mesurer et de surveiller la qualité de l’air, AIR Languedoc-Roussillon, a rendu ses conclusions sur la situation de la pollution atmosphérique dans la région. Le bilan global fait part d’un faible taux de concentration de pollution à l’ozone durant l’été.
Les concentrations de 2014 sont les plus basses depuis 2005.
Résultant d’un processus chimique de transformation de polluants primaires avec l’action du soleil par exemple, l’ozone est un gaz toxique pour l’homme et la nature.
À l’instar de tout le sud de la France, la région est particulièrement exposée à ce type de pollution photochimique, due notamment au fort ensoleillement annuel et aux températures élevées une bonne partie de l’année.
Fabien Boutonnet, ingénieur d’études à AIR Languedoc-Roussillon indique que ces phénomènes météorologiques « sont des éléments déclencheurs de la pollution à l’ozone ». La baisse de concentration constatée s’explique par « un été 2014 maussade qui n’a pas favorisé le développement de la pollution ».

Des résultats à nuancer

Si de manière générale, la pollution à l’ozone est en baisse, AIR Languedoc-Roussillon note que la qualité de l’air dans la région n’est pas encore satisfaisante et notamment pour la végétation. L’organisme chargé par l’Etat de cette mission de surveillance pour la région explique que « la valeur cible pour la protection de la végétation n’est pas respectée sur une grande partie de la région ». Selon Fabien Boutonnet, « les risques pour la végétation peuvent se trouver dans une baisse du rendement de l’agriculture. Cela peut se manifester aussi par des nécroses de feuilles ». Instantané : Maximum d'ozone relevé dans le Languedoc-Roussillon le 19 août 2014
Quant à la protection de la santé, AIR Languedoc-Roussillon note que sur la majeure partie des zones étudiées, la valeur cible est respectée cette année. Les dangers pour l’homme liés à une concentration de pollution à l’ozone trop élevée, demeurent dans des effets d’irritations des voies respiratoires et oculaires. Ils sont aussi plus nocifs pour les personnes fragiles et vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants en bas-âge, les personnes âgées ou encore les personnes atteintes de problèmes respiratoires.

Un polluant secondaire

Il ne faut cependant pas confondre l’ozone, polluant situé dans la partie basse de l’atmosphère avec l’ozone situé dans la haute atmosphère, qui protège des rayons ultraviolets et constitue la couche d’ozone.
Considéré comme un polluant secondaire, l’ozone est un gaz atmosphérique nocif. Il est présent dans l’air à la suite d’une réaction chimique entre des polluants primaires, telle que la pollution automobile, associés à des températures élevées et un ensoleillement trop important.

Il est cependant impossible de prévoir la pollution à l’ozone à l’avance. Fonction de la météo du moment et des émissions de gaz polluants, la concentration d’ozone dans l’air est l’objet d’une surveillance quotidienne. Fabien Boutonnet indique que dans le cas où « les émissions de polluants primaires seraient en baisse, la pollution à l’ozone peut effectivement diminuer. Mais cela est variable, il y a d’autres mécanismes qui entrent en compte ».

Bilan de la concentration en ozone dans l’air par zones géographiques du Languedoc-Roussillon :

Pour 2014, AIR-Languedoc Roussillon a dressé un bilan de la pollution à l’ozone en fonction de zones géographiques* de la région.

  • Zone de Montpellier et Sète :

Au sein du milieu urbain, AIR Languedoc Roussillon dégage la tendance d’une moyenne pour l’été 2014 en légère hausse depuis les trois dernières années. Dans le milieu périurbain, l’organisme note que la concentration en ozone reste stable par rapport à la période estivale de 2013.
Cette zone est assez disparate concernant les résultats de la qualité de l’air. Les objectifs de qualité pour la protection de la végétation et de la santé ne sont pas respectés, tout comme la valeur cible** des deux éléments concernés. Elle est seulement en dessous du seuil dans le milieu urbain et le sud de la zone périurbaine.

  • Zone du Béziers et Narbonne :

Dans les régions biterroise et narbonnaise, les concentrations en ozone dans l’air sont stables depuis 2012. AIR Languedoc relève que ces valeurs sont plus basses que sur le période précédente (2004 à 2011).
La valeur cible pour la protection de la santé humaine est respectée à l’inverse de celle relative à la protection de la végétation. Les objectifs de qualité ne sont cependant pas respectés.

  • Zone de Perpignan et du sud de l’Aude :

Dans un territoire qui s’étend sur une partie des Pyrénées-Orientales et le sud de l’Aude, la concentration moyenne d’ozone en milieu urbain est relativement stable depuis 2009. A l’instar du milieu périurbain, stable sur les trois dernières années et en baisse par rapport à la période 2008-2011.
Si les objectifs de qualité ne sont pas respectés dans cette zone, la valeur cible pour la protection de la santé l’est partout.

  • Zone de la Petite-Camargue :

Petit territoire rural, la Petite Camargue correspond à la pointe sud du Gard. AIR Languedoc Roussillon note que la moyenne estivale, en baisse cette année, « est la plus faible observée depuis le début des mesures en 2002 ». Cependant si les valeurs cibles sont respectées, les objectifs de qualité ne le sont pas.

  • Zone ouest des Pyrénées-Orientales

La partie ouest du département des Pyrénées-Orientales voit sa moyenne de concentration en ozone diminuer par rapport aux années précédentes et constitue la plus faible moyenne depuis 2005.
Cependant, les objectifs de qualité et les valeurs cibles au sein de cette zone ne sont pas respectés.

  • Zone ouest de l’Aude et de Lauragais

AIR Languedoc Roussillon estime que la moyenne est stable par rapport aux deux dernières années et relève une baisse des concentrations durant la période estivale en comparaison à la période 2008 à 2011.
Les valeurs enregistrées pour la santé et la végétation sont conformes aux seuils cibles, au contraire des objectifs de qualité.

  • Zone du Nord Ouest du Bassin de Thau

La région d’Agde à Montbazin et de Caux à Portiragnes voit sa concentration moyenne d’ozone peu évoluer depuis 2004 selon l’organisme régional. Seule la valeur cible pour la protection de la santé est respectée.

  • Zone du Haut-Languedoc, d’Espinouse, du Minervois et du Piémont bittérois

A cheval sur le sud ouest de l’Hérault et le nord de l’Aude, cette zone géographique bénéficie d’une stabilité par rapport à l’année précédente. Comme pour la Zone du Bassin de Thau, le concentration d’ozone dans l’air n’est pas dépassée par rapport au seuil cible pour la protection de la santé humaine.

  • Zone d’Alès et d’Uzès

Dans ce territoire périurbain, les concentrations d’ozone dans l’air sont en légère augmentation d’une année sur l’autre. AIR Languedoc Roussillon relève néanmoins que ce taux est inférieur aux moyennes des étés 2010 et 2011. La concentration d’ozone n’est ici pas supérieure à la valeur cible en matière de protection de la santé humaine.

* La dénomination des territoires, issue des travaux d’AIR Languedoc Roussillon, regroupe les territoires concernés pour une station de contrôle de l’air.

** La valeur cible pour la protection de la santé humaine, au sens de l’étude d’AIR Languedoc Roussillon est entendue comme le seuil moyen d’ozone sur 8 heures ne devant être dépassé plus de 25 jours par an et en moyenne sur 3 ans.

Scandale des pilules de 3e et 4e génération : retour sur la déferlante médiatique

Depuis le début du mois de décembre, les médias se sont faits l’écho des victimes des pilules de troisième et quatrième génération. En cause : les risques d’embolies pulmonaires de ces pilules.

Un emballement médiatique…

« Alerte sur la pilule » titre le Monde, « Faut-il avoir peur de la pilule ? » s’interroge Europe1.fr, « La pilule troisième génération en accusation » répond l’Express. Les termes sont effrayants et les articles parfois alarmistes. Des récits poignants aux actions en justice, les victimes des pilules de troisième et quatrième génération sortent du silence suite à la médiatisation de l’affaire. Trente femmes devraient déposer plainte contre les laboratoires Bayer, Merck et Pfizer dans les jours qui viennent. Sur le site internet de l’Association des Victimes d’Embolie Pulmonaire (AVEP), on dénombre onze témoignages déposés entre mai et novembre 2012. Depuis le 14 décembre – date du dépôt de la plainte de Marion Larat, victime d’un AVC, contre le laboratoire Bayer – 31 témoignages sont venus s’y ajouter. Séverine Oriol, médecin au planning familial du Rhône, note une véritable inquiétude de ses patientes : « Au quotidien, ce que cet emballement médiatique change pour moi, c’est le nombre d’appels de patientes paniquées ». Même constat du service AlloContraception – numéro d’information sur la contraception, basé dans l’Hérault – « que ce soit lors des interventions ou au centre d’appel, les femmes nous posent énormément de questions ».

… qui suscite l’inquiétude des praticiens

De nombreux professionnels soulignent le danger d’une telle campagne médiatique. Dans un communiqué, le planning familial invite les patientes à ne pas céder à la panique et à poursuivre leur contraception. L’association s’inquiète : d’abord parce qu’il s’agit d’un moyen de contraception peu contraignant, essentiel à la liberté des femmes mais aussi pour le risque qu’une telle diabolisation représente. Déjà en 1995 en Angleterre, les effets indésirables des pilules de troisième génération avaient créé un émoi collectif, conduisant à l’arrêt brutal de la contraception de centaines de femmes. Cette pill scare [[Littéralement: peur de la pilule. Terme apparu à la suite du scandale de 1995 en Angleterre pour désigner l’affolement autour du contraceptif]] avait vu augmenter de 11 % les IVG en moins d’un an.
Le 2 janvier, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, appelait au calme : « Il faut éviter de donner le sentiment que la pilule serait un danger. ». Bernard Hédon, président du collège national des gynécologues obstétriciens français, rappelle que le risque de thrombose veineuse est plus élevé lors de la grossesse (0,06 %) et davantage encore lors de l’accouchement (0,1 %). Pour lui, il est essentiel d’éviter les réactions émotionnelles et « les interruptions brutales de contraception qui seraient pire que tout. ». Si la pilule comporte des risques qu’il ne faut pas négliger lors de la prescription, la balance bénéfice/risque du contraceptif invite à la plus grande mesure dans le traitement qui est fait de l’affaire.

L’hôpital public de Montpellier : une machine grippée ?

L’intersyndicale du Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) montpelliérain a lancé le 14 décembre un appel à la grève. En cause : un manque de moyens qui empêche l’accueil dans de bonnes conditions des usagers. Reportage au cœur de Lapeyronie, un des hôpitaux du complexe, où le personnel soignant tente de maintenir son rôle de service public.

Le Conseil régional : mode d’emploi

Dans quelques semaines, les 7 et 14 mars 2010, les électeurs éliront leurs 67 conseillers régionaux. Mais peu d’entre nous savent ce que fait exactement la Région dans notre vie quotidienne. L’occasion de faire un rappel sur les compétences du Conseil régional, son fonctionnement et son rôle accru au fil des réformes de décentralisation.

Les compétences du Conseil régional

Développement économique et emploi

La Région coordonne sur le territoire les actions mises en œuvre en faveur du développement économique. Elle a un rôle d’accompagnement pour la création, la reprise et la transmission d’entreprises. Le CR (Conseil Régional) exerce une gestion des fonds européens sous forme de prêts ou micro- crédits comme soutien financier. Il veille à la mise en place de parcs régionaux d’activités économiques comme moteur d’emploi, mais aussi d’actions de renforcement de filières (du type bois, logistiques et transports, ou agroalimentaire) en forme de contrats de filière, et d’accompagnement global.
Le tourisme est un secteur clé de l’action régionale. Il fait objet d’un soutien particulier par le biais du Comité régional du tourisme

Santé

La Région peut accorder une aide financière, directe ou indirecte, aux établissements hospitaliers, aux équipements qui accueillent des personnes âgées ou des handicapés. Elle peut aussi favoriser le développement d’observatoires de la santé ou de services de soins sans hospitalisation.

Education

La Région assure la construction, la rénovation, l’entretien et le fonctionnement des lycées. Le Conseil régional intervient également pour la formation professionnelle au travers de la proposition de formation continue et d’apprentissage.

Culture

Parmi les actions de la politique culturelle plusieurs programmes ont été mis au point en Languedoc-Roussillon. La programmation de festival en fait partie tout comme l’attribution de subventions. C’est ainsi que sont soutenues la création artistique, la préservation et la valorisation du patrimoine et l’accessibilité à la culture.

L’aménagement du territoire et la planification

Un Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire (SRADT) est mis en place par la région tous les cinq ans. Il donne les objectifs en matière d’aménagements et de développement durable.
La Région signe avec l’Etat des contrats de projets qui recensent les actions qu’ils s’engagent à mener ensemble.
L’aménagement, l’entretien et la gestion des aérodromes civils et des structures portuaires reviennent à la Région.
La Région doit aussi élaborer un schéma régional des infrastructures et des transports (transports routiers et transports ferroviaires).

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Le CESR : Conseil Economique et Social Régional

Le CESR est une assemblée consultative qui émet des avis. Il délibère sur les affaires courantes liées à la Région. Son avis est obligatoire sur les projets concernant le budget de la Région.

Le CESR comprend 89 membres en Languedoc-Roussillon issus de quatre catégories socioprofessionnelles: les entreprises et activités non salariées, les organisations syndicales de salariés, les organismes participant à la vie collective de la région, et des personnalités qualifiées participant au développement régional. Ces représentants sont désignés pour six ans.

Le fonctionnement du Conseil régional

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Dates clefs des attributions de compétences aux Conseils régionaux

5 juillet 1972 : une loi créée les conseils régionaux alors appelés établissements publics régionaux

1982 : développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique et aménagement du territoire

1983 : formation continue et apprentissage

1986 : enseignement secondaire (lycées), élection des conseillers régionaux pour 6 ans au suffrage universel direct

1993 : formation professionnelle des jeunes

2002 : transports régionaux de voyageurs

2004 : compétences renforcées [[le CR définit le régime des aides économiques aux entreprises et décide de leur attribution; préparation d’un plan régional des infrastructures et des transports; propriété immobilière des lycées, recrutement et gestion des personnels des lycées, définition et mise en place de la politique régionale d’apprentissage et de formation professionnelle continue; responsabilité du recensement du patrimoine culturel et possibilité d’exercer des activités de vaccination, de lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les infections sexuellement transmissibles]]

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

 » Ce n’est pas le VIH qui tue mais plutôt les autres « 

A l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, mardi 1er décembre, la Maison de la prévention santé de Montpellier a accueilli une conférence-débat. Animée par Franck Marcé, coordinateur régional de Sida Info Service, elle portait sur les résultats d’une enquête faite auprès des séropositifs sur les discriminations qu’ils subissent.

Les discriminations à l’encontre des personnes séropositives sont toujours d’actualité. C’est ce que montrent les résultats de la quatrième enquête faite par Sida Info Service sur ses lignes d’écoute. Celle-ci s’est principalement intéressée cette année aux discriminations dans les milieux de santé et du travail. Franck Marcé souligne que sous le terme « discrimination » se dégage deux aspects : la discrimination ressentie et la discrimination reconnue par la loi. Par exemple, si l’accès à la santé, à un travail ou au logement est refusé à une personne pour des raisons de sexe, d’âge ou d’origine ethnique, le recours à la loi est possible. Mais peu de victimes engagent des démarches juridiques. Ce, pour trois raisons principales : la méconnaissance de leurs droits, la peur des représailles ou encore parce qu’elles n’en ont pas la force physique et morale ou n’en voient pas l’intérêt.

70% des personnes interrogées estiment avoir déjà été discriminées. Les domaines pointés du doigt sont nombreux : amis (42%), famille (38%), assurances et banques (29%), conjoint (18%), etc. Mais l’enquête a mis en avant deux secteurs particulièrement discriminants : la santé et le monde du travail.

Le plus étonnant est de constater qu’un appelant sur deux s’est senti discriminé dans le milieu médical. « Ce qui constitue un vrai problème » selon Franck Marcé. En effet, une personne sur trois incrimine les spécialistes : gynécologues et dentistes en tête de liste. Cette « peur irrationnelle » de professionnels pourtant les mieux formés au sujet de la maladie et de sa transmission est un paradoxe. Le témoignage d’un des sondés illustre cette inquiétude :  » Après m’avoir soigné, mon dentiste m’a fait cracher mon sang à l’extérieur de son cabinet par peur d’être contaminé « . Certains séropositifs se voient donc contraints à cacher leur maladie pour accéder normalement aux soins.

Dans le milieu professionnel, la grande majorité des discriminations sont le fait de collègues (20%) plus que des patrons (15%). Ces derniers redoutent une baisse des performances due à la maladie. Une personne interrogée sur quatre a été discriminé sur son lieu de travail. Ce sont le plus souvent des stratégies de harcèlement, de mise au placard et de mauvaise ambiance. Ce qui engendre un fort sentiment de rejet. Ces situations qui touchent à la question du droit du travail sont difficiles à prouver. Un homme de l’assistance témoigne :  » Quand mon patron a appris ma séropositivité, il n’a pas renouvelé mon contrat. Je n’ai jamais pu le prouver. D’ailleurs, je n’avais pas la force physique de me battre pour faire respecter mes droits « . Pour Franck Marcé, la discrimination professionnelle n’est donc  » pas une histoire ancienne et reste un fait d’actualité « .

A noter également que les discriminations sont multiples. A celles dues au VIH (virus de l’immunodéficience humaine), s’ajoutent celles dues au sexe, au handicap, à l’ethnie ou encore à l’homosexualité. Pour faire évoluer les mentalités, le chemin à parcourir est encore long.

Fini le working-blues, voici les tickets-psy

Stress au boulot? Portefeuille trop léger pour aller consulter ? Les tickets-psy entrent en scène. Sur le modèle du ticket-resto ou des chèques vacances, certaines entreprises proposent la prise en charge de séances chez un professionnel. Une idée originale pour lutter contre les tensions liées au travail.

Le patron est beau prince : il rend malade mais offre la thérapie. Le concept du ticket-psy est lancé. Une idée d’ A.S.P Entreprises, une société de conseil et d’expertise spécialisée dans le développement des conditions de qualité de vie au travail. Parue dans le journal Libération du 21 janvier, l’information témoigne d’une avancée en matière de prévention de la santé au travail.

Franchir le pas

Comme les tickets-resto, les tickets-psy se présentent sous forme de carnets. Cinq à dix séances financées à 100% par l’entreprise. Afin de préserver l’anonymat, c’est la médecine du travail qui les délivre aux salariés intéressés avec une liste de psychothérapeutes partenaires. Des professionnels choisis selon un critère de proximité avec le lieu de travail pour plus de facilité d’accès. Le ticket-psy est légitimement distribué pour tout problème psychologique qu’il soit lié ou non au travail. L’initiative va-t-elle permettre aux salariés de franchir le pas plus facilement ?
La prise en charge financière des consultations est un argument sérieux, le coût des séances restant encore aujourd’hui un véritable frein pour de nombreux employés. Certaines entreprises, notamment dans le secteur des banques, des transports de fond ou de l’informatique se sont déjà laissées séduire et de nombreux psychothérapeutes ont répondu présent. Clairement affichée comme une démarche médicale, la consultation se démocratise aussi, peu à peu. La mise en place de ce système témoigne de la reconnaissance des tensions au travail comme facteur de risques pour la santé. Une importance donnée à ces problèmes psychologiques qui n’a pas toujours été évidente.

Un nom à la douleur

La loi de modernisation sociale de 2002 impose l’obligation pour l’employeur de s’occuper de la santé physique et mentale de ses salariés. Le lien entre le visible et l’invisible est fait : la santé psychique du travailleur est désormais considérée. Stress, harcèlement moral, incivilités, agressions verbales, mal-être au travail ne sont plus relégués au placard. Ils sont désormais perçus comme des blessures qui peuvent avoir un impact sur le physique, déclencher des maladies ou encore pousser au suicide. Sujets d’abord tabous, inconsidérés, ces troubles ont aujourd’hui un nom : on parle de risques psycho-sociaux. Un terme nouveau pour des problèmes qui ne le sont pas selon J-B Sahler qui travaille pour l’Agence Nationale pour l’Amélioration des conditions de travail. Un professionnel qui annonce que le chemin vers la prévention est encore long :  » Le constat partagé c’est que la prévention des risques psycho-sociaux est, en France, encore très insuffisante. Mais ça progresse. »

Déplacement du problème

Quelques bémols cependant. Les tickets ne s’adressent pas aux personnes ayant consulté ou étant déjà suivies. Les carnets sont renouvelables mais la prise en charge est fixée à un maximum de 10 séances. L’idée étant de proposer au salarié une possibilité de prendre de la distance avec ses soucis liés à l’entreprise. Si la thérapie s’avère plus longue, elle sera aux frais du salarié. « Ce volume de séances permet de prendre suffisamment de recul » explique un représentant de l’ A.S.P.
Pour Patrick Légeron, psychiatre, spécialiste du stress interrogé sur Europe 1[[Egalement auteur de l’ouvrage « Le stress au travail, éditions Odile Jacob, 2001]],  » Le risque est de déplacer le problème vers le salarié alors qu’il peut venir du management de l’entreprise. » Un point de vue qui trouve un écho chez certains spécialistes. Les tickets-psy pourraient servir à éviter une remise en question de l’organisation du travail dans l’entreprise.
L’initiative est encore trop neuve pour pouvoir en dresser le bilan mais il faudra peut-être s’habituer s’entendre dire à son médecin: «  Vous acceptez les tickets-psy ? »

Pour plus infos sur les risques psycho-sociaux: Cliquez ici.

Des praticiens hospitaliers en grève administrative

Depuis la fin mai, 300 praticiens hospitaliers exerçant une activité libérale sont en grève administrative à la suite d’un décret augmentant la redevance qu’ils doivent verser à l’hôpital. En toile de fond, le risque de fuite des praticiens vers le secteur privé, plus lucratif. C’est la question de la place de l’activité libérale au sein de l’hôpital public qui est en jeu.

– Que change le décret publié le 15 mai ?

Ce décret fixe la redevance payée par les praticiens hospitaliers (PH) à l’hôpital public afin de rémunérer l’utilisation du matériel public à des fins privées. Auparavant, cette redevance était fixée sur le tarif des actes remboursés par la sécurité sociale et ne s’appliquait ainsi pas aux dépassements d’honoraires. Le nouveau texte prévoit de porter la redevance à 40 % pour les actes « techniques » en CHU et à 30 % pour les simples consultations. Elle est désormais perçue sur la totalité des honoraires, dépassements compris. Selon le syndicat national de défense de l’exercice libéral de la médecine à l’hôpital (SNDELMH), minoritaire, cela constitue « une majoration de 500 à 1 500 % ». Mais cette position est loin d’être partagée par tous les syndicats de médecins.

– Qui sont les praticiens en grèves ?

Les médecins réellement concernés sont ceux qui pratiquent d’importants dépassements d’honoraires, soit une minorité. Sur 40 000 praticiens hospitaliers en France, seuls 4 300 exercent une activité libérale, qui est réglementée (ils ne doivent pas y consacrer plus de 20 % de leur temps de travail, soit 2 demi-journées). Et 61 % d’entre eux pratiquent, lors de leur activité libérale, les tarifs de la Sécurité sociale (secteur 1). Pour eux, la nouvelle redevance ne change rien. Sont ainsi touchés les 1 600 praticiens qui pratiquent des dépassements d’honoraires. À la suite de l’appel du SNDELMH, le mouvement revendique 1 000 signataires de leur pétition et 330 praticiens grévistes à Paris. Leur action consiste à ne pas communiquer le codage de leurs activités. Codage qui permet le financement de l’hôpital public par l’assurance-maladie.

– Quelles sont les conséquences de cette grève ?

La rétention du codage des actes n’entraîne pas de pertes pour l’hôpital. « Ce ne sont que des pertes théoriques qui vont finalement être rattrapées une fois le mouvement fini », explique-t-on à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris. De son côté, le gouvernement a légèrement infléchi sa position, en discutant avec les syndicats représentatifs. Il a ainsi été proposé une baisse des taux de la redevance (40 à 30 % en CHU, 25 à 20 % pour les consultations en centres hospitaliers). Un nouveau décret sera présenté en septembre au cours des discussions sur la loi « Patients, Santé et Territoires ».

Dépigmentation de la peau : au-delà du complexe, des raisons…complexes

Les crèmes pour éclaircir la peau connaissent un essor inquiétant en Afrique. Des produits utilisés en médecine pour traiter des cas graves d’allergies, de chocs hémorragiques… Mais ayant découvert qu’ils dépigmentent, les gens en font un usage abusif, dangereux pour leur santé : problèmes dermatologiques, maladies graves…On suspecte aujourd’hui des conséquences gynécologiques pour les femmes. Le Docteur Fatimata Ly, présidente de l’association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (AIIDA), a organisé une journée de sensibilisation le 17 mai dernier au Sénégal et fait le point sur Afrik.com. Une pratique qui malgré les dangers prend de l’ampleur et dont les causes demeurent complexes.

On suspecte fortement les corticoïdes, présentes dans les produits éclaircissants, d’entraîner des accouchements de bébés avec un plus petit poids de naissance, des risques de stérilité… Fatimata Ly reste néanmoins prudente. Selon elle, il faudrait réaliser d’autres études pour prouver les conséquences gynécologiques. En tout cas, les dangers pour la santé sont multiples (hypertension, diabète, problèmes osseux, cécité…). Selon une étude réalisée en 2004, par une équipe de dermatologues à Bobo-Dioulasso, au Burkina-Faso, sur 100 femmes, 50 utilisent des produits dépigmentants. « Le phénomène a pris tellement d’ampleur qu’il est devenu le troisième problème de santé publique dans ce pays, après le paludisme et les maladies respiratoires », affirme le Docteur Andonaba.

Quant à Mulumba wa Tshita, chimiste au Service de toxicologie à l’Institut national des recherches biologiques en RD Congo, ce dernier a affirmé le 29 mai à l’agence Panafricaine de presse (PANA) : « les utilisateurs des produits de dépigmentation, nombreux en RD Congo, s’exposent à plusieurs complications dermatologiques, dont le cancer de la peau et d’autres tumeurs. » Plus choc encore : « sur 250 personnes qui se dépigmentent, il a été enregistré 5 cas de décès. La dépigmentation tue », a lâché le Docteur Thierno Dieng, de l’Hôpital le Dantec à Dakar (Sénégal) le 17 mai, à l’occasion de la conférence nationale sur le sujet.

crédit photo : www.congoforum.be

Filières parallèles

Au-delà de ces maladies, la peau déguste : acné, brûlures, mycoses, eczéma… Les femmes souffrent de cicatrisations difficiles. Et voient leur peau décliner en plusieurs teintes au gré des agressions solaires. Devenue trop fragile, elle se couvre de taches noires, et rend difficile une intervention chirurgicale au cas où la personne a un problème. Et dans certains cas, les allergies entraînent le pire. La pathologie dermatologique est la deuxième cause de mortalité après le paludisme au Sénégal. Les femmes pratiquant la dépigmentation utilisent des produits contenant de l’hydroquinone (substance qui colorie la peau) à forte concentration. La dose à usage médical ne doit pas dépassée 2 %. Certains produits vont jusqu’à 22 %. Un arrêt à temps peut éviter certaines conséquences lointaines et minimiser les séquelles déjà installées sur la peau, sans les supprimer totalement. Interdite dans l’Union européenne depuis février 2001 (elle provoquerait le cancer), on trouverait pourtant à Paris, dans certains marchés, des produits contenant de l’hydroquinone.

Au Sénégal, la dépigmentation est interdite chez les élèves des cours élémentaire, primaire et secondaire. Mais rien n’est fait contre la vente des produits à base d’hydroquinone. Les spécialistes sénégalais de la peau ont appelé en 2000 déjà, le gouvernement à interdire l’importation des produits éclaircissants (en provenance de Grande Bretagne, des Etats Unis, du Nigeria, du Pakistan…). Une mesure de ce type a été prise en 1995 en Gambie et en 1992 en Afrique du Sud. Les résultats restent mitigés car des filières parallèles d’approvisionnement se développent. « En RD Congo, le ministère de la Santé publique a déjà interdit la vente et l’usage de produits à base d’hydroquinone sur les marchés, voire même la publicité de ces produits à la télévision. Mais les fabricants et les médias font la sourde oreille », déplore le chimiste Mulumba wa Tshita.

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Eau de javel

La dépigmentation de la peau daterait de la seconde guerre mondiale selon Togosite.com. Les militaires noirs américains, basés en Asie du Sud, ont découvert que les femmes asiatiques utilisaient des produits pour obtenir un teint laiteux et plus clair. Ils auraient « rapporté ces crèmes dans leurs bagages pour leurs sœurs, mères ou épouses en quête de nouveautés cosmétiques ». Les noires américaines auraient vite emboîté le pas aux Asiatiques, notamment pour éliminer des problèmes de résidus d’acné, de cicatrices, de taches ou pour unifier leur teint. Pas de débats sur la dépigmentation en Amérique, car l’usage de ces crèmes ne sert apparemment pas en général, à camoufler un problème d’identité. Sauf l’exemple de Michael Jackson, mais ce cas relève d’une « pathologie personnelle ».

Sur le continent africain, paradoxalement dans les pays où le concept de négritude est le plus exacerbé, la dépigmentation est devenue plus problématique. Surtout en Afrique francophone, au Sénégal et au Congo (où beaucoup d’hommes s’éclaircissent la peau également). Le phénomène de dépigmentation est apparu en Afrique à la fin des années 60. L’éclaircissement de la peau par différents procédés est désormais pratiqué dans plusieurs régions (Togo, Mali, Afrique du Sud). C’est par les hôtesses de l’air puis des femmes d’affaires qui ont séjourné aux Etats-Unis, que les éclaircissants ont d’abord été introduits en Afrique, auprès d’une classe sociale privilégiée.

Initialement citadine, la dépigmentation s’est répandue dans les campagnes. Ce qui soulève un autre problème. Les produits cosmétiques à base d’hydroquinone, sont les moins chers donc beaucoup plus utilisés par celles qui n’ont pas de grands moyens. Et selon le Dr Andonaba, leur utilisation requiert une préparation préalable de la peau pour accélérer l’éclaircissement et obtenir un teint uniforme. Pour cela, les plus démunies élaborent des mixtures pour le moins « décapantes ». Les femmes utilisent de l’eau de javel pour se frotter la peau dans le but d’éliminer la mélanine [[Cellules qui produisent du pigment noir et protègent la peau contre les rayons solaires et les cancers de la peau]] qui se trouve en surface, avant d’appliquer le produit qui se chargera de la destruction de la mélanine en profondeur.

« Etre plus clair comme les métis oui, comme les blancs, non. »

Naomi Campbell, le modèle...

Les causes de cette pratique n’ont pas pu être définies exactement. Pourtant, Ferdinand Ezembe, psychologue à Paris spécialisé dans la psychologie des communautés africaines, l’affirme : « cette attitude des noires par rapport à la couleur de leur peau, procède d’un profond traumatisme post-colonial. Le blanc reste inconsciemment un modèle supérieur. Pas étonnant dans ces conditions qu’un teint clair s’inscrive effectivement comme un puissant critère de valeur dans la majeure partie des sociétés africaines ». Le site Grioo.com [[Créé en 2002, Grioo.com est un site qui traite à la fois de l’actualité de la communauté afro mais aussi de son Histoire. Il propose des brèves, des articles et des forums de discussion sur le continent et les communautés d’origine africaine dans le monde]] va très loin. « Toute personne de race noire qui se dépigmente la peau est un grand complexé, qui a complètement honte d’être né noir. Il serait vraiment temps que les africains et particulièrement nos sœurs africaines se reprennent et soient fières de leur peau afin de mieux revendiquer leur identité culturelle. Si cela n’est pas, nous nous acheminons vers une auto-extermination de la race noire. Tous nos actes et pensées sont singés, mimés sur l’Occident et l’Amérique. Pour tout dire, la dépigmentation de la peau soit-elle à outrance ou pas est une véritable aliénation culturelle ».

Grioo.com cite pourtant le Dr Fatimata Ly, toujours nuancée, qui souligne de son côté que si la principale motivation des femmes est d’ordre purement esthétique avec 89 % des cas, 11 % des femmes ont recours à cette pratique dans un but thérapeutique. Et 41 % des femmes sont souvent guidées par « un suivi de la mode ainsi que par l’imitation des relations ». Pour la présidente d’AIIDA, « les arguments souvent brandis comme l’acculturation ne sauraient être considérés comme des explications plausibles ». Les femmes interrogées déclarent s’adonner à la pratique de l’éclaircissement et non au blanchissement. L’image du blanc comme modèle à suivre, est souvent réfutée par les adeptes de ces produits blanchissants, souligne Togosite.com dans un article mettant en garde contre la dépigmentation. Mais qui date déjà de 2006. « Etre plus clair comme les métis oui, comme les blancs, non. Quand tu es claire de peau, les hommes t’apprécient », témoigne Nabou. Angèle réfute l’accusation d’aliénation : « Je le fais un peu car ma peau n’est pas nette, tout simplement ».

Alors souci d’esthétisme, suivisme, méconnaissance ? Dans tous les cas, la dépigmentation volontaire ne concerne pas seulement la femme africaine même si elle est très répandue chez elle. Les asiatiques, les indiennes, les magrhébines, les afro-américaines et certaines antillaises la pratiquent également. Et nous, européens qui voulons à tout prix nous bronzer, nous transformant en lézards de plage, nous exposant dangereusement aux rayons et aux coups de soleil. Pour certains, crèmes auto-bronzantes ou monoï toutes ! Voir séances d’UV. Le monde à l’envers.