Les 9 membres du CSA sont nommés pour 6 ans. Ils sont nommés par tiers par le président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale et le Président du Sénat. Michel Boyon a été nommé président le 24 janvier 2007 par Nicolas Sarkozy. Il est le premier président du CSA depuis sa création il y a 20 ans a ne pas être journaliste de formation (après Jacques Boutet, 1989–1995, Hervé Bourges, 1995–2001 et Dominique Baudis, 2001–2007). De nombreuses critiques s’étaient déjà élevées alors contre cette nomination apparue comme politique, Boyon ayant fait carrière au sein de plusieurs cabinets ministériels de droite. Il a été directeur de cabinet du Premier ministre Jean Pierre Raffarin mais également au Ministère de la Culture sous François Léotard. Depuis sa nomination, il enchaîne les déclarations pro-Sarkozy, défendant même la dernière loi sur l’audiovisuel public qui enlève pourtant au CSA une grosse partie de son pouvoir.
Les critiques se multiplient
Depuis le début de l’année, l’institution s’est effectivement vue privée de son pouvoir de nomination des présidents des sociétés de l’audiovisuel public en faveur du président de la république lui même. Catherine Tasca, ministre chargée de la communication à sa création il y a 20 ans, l’accuse aujourd’hui de ne s’acquitter « que timidement de la garantie du pluralisme » au moment même où les pouvoirs sont concentrés en un seul parti politique. Michèle Cotta (ancienne présidente de la Haute autorité de l’audiovisuel) et Hervé Bourges (ancien président du CSA) ont signé une tribune dans le Monde pour dénoncer cette « régression démocratique ». Au début du mois dans les colonnes du Figaro, Michel Boyon précise face aux attaques que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel possède un droit de véto face aux choix du Président de la République.
Autre point de critique à l’encontre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel : la non comptabilisation du temps de parole de Nicolas Sarkozy dans les médias depuis son accession à l’Élysée. Une requête avait en effet été déposée au CSA en septembre dernier par le parti Socialiste, soucieux de l’omniprésence du Président dans les médias. Au nom de son parti, François Hollande craignait alors que la surexposition de Nicolas Sarkozy (224 passages aux JT de TF1 et France 2 de mai à août 2007) ne s’oppose avec le principe de pluralisme de l’information. Cette demande avait été débouté immédiatement par Michel Boyon.
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