Le Dakar 2008 partira samedi de Lisbonne et passera bien par la Mauritanie malgré l’instabilité de la région. Ces derniers jours, le pays a connu deux attaques sanglantes faisant craindre pour la sécurité des pilotes. La première date du 24 décembre avec la mort de quatre touristes français et la blessure d’un cinquième dans le sud-est du pays ; trois jours après, trois militaires Mauritaniens ont trouvé la mort dans le nord-est.
Ces deux agressions ont, semble-t-il, été commises par l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, rebaptisé Branche d’Al-Qaida au Maghreb islamique (BATMI). En France, les agences de tourismes suivent les recommandations du Quai d’Orsay et demandent aux touristes d’éviter de se rendre en Mauritanie.
Des étapes annulées en 2000 et 2004
Le directeur du rallye-raid, Étienne Lavigne, s’est rendu à Nouakchott pour analyser la situation. Il souligne que les « conditions de sécurité sont réunies » quant à la traversée de la Mauritanie du 11 au 19 janvier. Le ministère de l’intérieur local annonce que quatre mille soldats, la moitié en civil, veilleront sur les huit étapes nationales et la journée de repos attendue dans la capitale.
En 2000, l’épreuve avait été interrompue cinq jours après que la DGSE a transmis des menaces d’actes de terrorismes au Niger. Deux gros porteurs ont effectué une vingtaine de rotations pour acheminer les camions, voitures et autre matériel sans risque. En 2004, deux nouvelles étapes ont été annulées au Mali et au Burkina Faso par crainte de « mouvements de bandes difficilement contrôlables », comme indiquait la direction à l’époque. Depuis plusieurs années, le Front Polisario profère régulièrement des menaces sur le parcours du rallye, en vue de faire reconnaître internationalement la légitimité de la République -autoproclamée- arabe sahraouie démocratique. C’est peut-être pour éviter cette zone de danger que les coureurs resteront si longtemps en Mauritanie.