« Tout d’un coup, d’un geste fluide, Christian balaie tous les papiers de son bureau, me soulève et m’allonge dessus. »[[Extrait de Cinquante nuances de Grey, E. L. James]]. Alors que la barre des trois millions de chômeurs fait la une des médias et que le mot « crise » est dans toutes les bouches, les femmes préfèrent se plonger dans le fantasme pour oublier ces temps difficiles.
Avec 40 millions d’exemplaires vendus à travers le monde Cinquante nuances de Grey, premier volet de la trilogie érotique de E. L. James, n’est qu’un exemple parmi d’autres. Malgré un accueil critique : absence de qualités littéraires, pratiques sexuelles impliquant la servitude de la femme et le sadisme de l’homme ; cet ouvrage à tendance « pornographique » a fait le buzz lors de sa sortie en France, le 17 octobre dernier.
Aujourd’hui, plus d’inhibition pour ces dames qui n’échangeraient pour rien au monde leur dernier numéro de la presse féminine contre un discours politique répétitif et truffé de fausses promesses.
Oubliés la crise de l’euro, le chômage et la baisse du pouvoir d’achat, l’important aujourd’hui est de s’informer sur « Quel plaisir d’être moi ! Comment s’aimer et s’assumer »[[Biba, novembre 2012]], ou encore de connaître les « 12 pistes pour s’éclater (encore plus) au lit ». Pour relancer la consommation, François Hollande devrait plus souvent aborder le thème de la lingerie coquine « Made in France » et des nouveaux magasins de charme, qui remplacent les bons vieux sex-shop glauques [[http://www.hautcourant.com/Le-sex-shop-est-mort-vive-le,1669]].
Le sexe une alternative à une économie défaillante et à une politique stérile ? Cela ne reste qu’un fantasme, mais après tout, en ce temps de crise, il n’y a pas de mal à se faire du bien.
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