Jacques-Olivier Teyssier, concepteur du site montpellierjournal.fr , s’est lancé un pari : vivre de son travail de journaliste. L’objectif ? Réunir 400 abonnés. Ainsi, fixés à 60 € par an, les abonnements lui rapporteraient l’équivalent d’un SMIC mensuel.
Un nouveau défi à relever pour ce « militant de l’information »
En 2008, quand il lance son site d’informations locales, Jacques-Olivier Teyssier compte pourtant sur les dons. Mais, ils n’ont « jamais été suffisants, alors soit j’arrêtais soit je passais à l’abonnement. Au début je n’étais pas favorable au payant, mais je n’avais pas le choix et il était hors de question d’avoir recours à de la publicité sur mon site. » Ayant suivi une formation à l’Ecole des métiers de l’information à Paris, en 2004, il lui a fallu le temps d’un été pour mettre sur pied son nouveau projet.
Il n’est pas le premier à parier sur une information locale et payante en ligne. Dans ce milieu, dijOnscOpe , site d’information « indépendante en Bourgogne », fait figure de modèle.[voir l’article de haucourant [ici]] Leur leitmotiv est similaire à celui de Jacques Olivier Teyssier qui prône une « information indépendante, différente et plus incisive, en s’affranchissant de la publicité ! » Mais, contrairement à la rédaction de dijOnscOpe, Jacques-Olivier Teyssier est seul. Et bien que certains noms [[Parmi eux, on peut citer les dessinateurs de presse Aurel et Chimulus ou encore le photographe Xavier Malafosse.]] collaborent avec lui de temps à autres , il cumule les casquettes : chef de publication, rédacteur en chef, administrateur du site. Bref, il se décrit comme un « petit artisan de l’information qui travaille avec de faibles moyens ».
S’il s’attaque aux sujets politiques, sociaux, environnementaux et sécuritaires qui touchent Montpellier, il n’oublie pas de tacler les médias locaux « quand il le faut ». Selon lui, «les journalistes sont des salariés ou des patrons comme les autres ; on se doit d’écrire sur eux aussi. D’autant plus qu’ils occupent une place centrale dans le fonctionnement démocratique ». Une chose est sûre : Montpellier Journal est loin de faire l’unanimité parmi les journalistes de la région. Ceci dit, son initiative est à observer. Alors que la presse papier subit de plein fouet une crise économique sans fin, la voie du web peut potentiellement s’ouvrir aux journalistes de demain.
Le pari est lancé. Les premiers résultats seront dévoilés en décembre. Et d’ici là, Jacques-Olivier Teyssier ne baisse pas sa garde et se donne jusqu’en juin 2013 pour réussir son opération.
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