The Casual Vacancy : la magie de JKR n’opère pas

Par le 1 novembre 2012

C’est l’histoire d’un mec qui meurt. Et puis rien d’autre.

C’est l’histoire du petit village de Pagford, dans le sud de l’Angleterre. Une bourgade comme tant d’autres, avec ses fortes-têtes, ses clans et ses rumeurs. Ses drames aussi. Barry Fairbrother, un membre du conseil municipal, est foudroyé par une crise cardiaque sur un parking. Ses amis le pleurent, ses opposants se réjouissent – en privé, évidemment.

C’est l’histoire d’une opposition sociale, des méchants conservateurs contre les pauvres oubliés des quartiers. Les riches contre les drogués. Les bien-pensants contre les mal-logés.

C’est l’histoire de Krystal. Celle de Fats, celle d’Andrew. C’est le récit de déboires adolescentes, d’espoirs, d’envies, crûment relatés.

C’est l’histoire de Kay. Celle de Cubby, celle de Parminder. Des chamailleries d’adultes, des considérations politiques, des on-dit, des non-dits.

Avec The Casual Vacancy (Une Place à prendre en français) J.K. Rowling, qui signe son premier livre pour adulte, est loin, très loin de l’univers magique d’Harry Potter. Le monde qu’elle raconte est sombre, désespéré, embourbé dans le vice et l’apathie. C’est un roman au ralenti, aux descriptions lourdes. Les multiples changements de point de vue sèment la confusion. Trop de personnages, trop peu creusés s’enlisent dans un cadre qui stagne.

Au final, ce livre ressemble à l’exutoire d’une auteure soulagée d’avoir émergé d’un milieu défavorisé. Une thérapie incontournable ? Allez, la prochaine fois sera la bonne.

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à propos de l'auteur

Auteur : Pauline Chabanis

En 1988, alors qu’Etienne Chatiliez racontait sur grand écran l’histoire trépidante des familles Groseille et Le Quesnoy, je vivais les premières minutes d’une vie qui n’aurait rien d’un long fleuve tranquille. En réalité, de Lyon à Montpellier, en passant par Cannes, j’ai plutôt ricoché. D’un naturel pragmatique et rigoureux, je me tournai très vite vers une filière scientifique, jonglant avec les chiffres, jouant avec les équations. J’étais le Fred de la fonction affine, le Jamy de la masse molaire et je n’y trouvais vraiment rien de sorcier. Puis je me suis rendue compte que les expériences les plus enrichissantes ne se faisaient pas dans des laboratoires mais à travers des rencontres et un partage d’informations. Je n’ai pas eu d’appel, de vocation ; le journalisme ne s’est pas imposé comme une évidence mais comme une alternative envisageable. Une voie possible que j’ai empruntée, d’abord à tâtons en intégrant l’IUT journalisme de Cannes, puis d’un pas décidé lorsque j’ai réalisé, à travers des stages variés, que ce milieu me convenait. Curieuse et déterminée, je ne m’imagine pas en Indiana Jones de l’information, casse-cou et engagée mais en ouvrière discrète de la société. Je ne veux pas de fabuleux destin télévisé, juste une toute petite place en presse spécialisée… sans en faire tout un cinéma.