Natation artistique, la nouvelle tentation masculine ?

Par le 19 novembre 2018

Puissance, souplesse, créativité, souffle, équilibre … Si vous possédez ces capacités, la natation artistique (anciennement synchronisée) est faite pour vous. Messieurs, n’ayez plus peur des préjugés et laissez-vous tenter. A vos maillots de bain !

« Ils sont gros, moches, poilus… mais ils nagent, se subliment et donnent du plaisir. On aurait presque envie d’essayer ». Stéphane n’est pas déçu de sa soirée. Sur le parvis du cinéma Gaumont place de la Comédie à Montpellier, cet ancien professeur de sport au collège savoure ce doux moment passé en compagnie de son épouse. La raison ? « Le Grand Bain », nouveau film de Gilles Lellouche. En salle depuis le 24 octobre, ce long-métrage ne cesse d’attirer curieux et férus de bassins (plus de trois millions d’entrées). Une bande d’hommes à la dérive, tous plus « losers » les uns que les autres, qui essaient tant bien que mal de surmonter les épreuves de la vie. Le moyen pour y parvenir ? La natation artistique.

 « Les hommes peuvent faire de la natation artistique autant que les femmes ! »

Avec 18 000 licenciés, dont seulement 200 sont des hommes, la natation artistique peine à attirer la gente masculine. Pour autant, hors de question de parler de discipline exclusivement féminine. « Non ! La natation artistique n’est pas une pratique genrée. Les hommes peuvent faire de la natation artistique autant que les femmes ». Sylvie Neuville, responsable de la discipline au sein de la Fédération Française de Natation reste confiante. « Ce n’est pas parce qu’on voit des filles à la télé que les garçons n’ont pas le droit de pratiquer ni de venir essayer ». Il faut dire, la Fédération Française de Natation fait le maximum pour élargir au mieux son spectre de licenciés. « On met en place des tests à l’école de natation où les plus petits peuvent découvrir la discipline », explique la responsable qui a également participé et aidé, avec son équipe, au tournage du dernier film de Lellouche.

Yannick, 53 ans, nageur au « Paris Aquatique », grand club de natation artistique masculine, ne cache pas son enthousiasme au média Slate. « C’est super ludique comme pratique, tous les entraînements sont différents. Ce n’est pas qu’un spectacle, c’est un vrai sport. Et ça inculque des valeurs essentielles comme le partage, la convivialité, l’entraide mais aussi la rigueur », détaille le sportif parisien, grand adepte de la discipline depuis 20 ans.

Lény-Huayna TIBLE

Attention, jambes poilues dans la piscine !

Dans Minute News, l’ex nageur Benoît Beaufils, premier français à participer à une épreuve en duo mixte de natation artistique (avec Virginie Dedieu) lors d’un championnat du monde (Kazan en 2015), analyse la situation. Les hommes ne se lancent pas « par peur d’être victimes de préjugés qui pèsent sur cette pratique sportive encore trop réservée aux femmes ». Une discipline, comme beaucoup d’autres dans le sport, qui n’échappe pas au sexisme et à l’homophobie. Et si les hommes incarnaient justement l’avenir de ce sport jusqu’à présent stéréotypé ? Cet « artiste dans l’eau » de bientôt 40 ans en est convaincu. « L’exposition des hommes dans la natation artistique fera augmenter le nombre de licenciés ». Il n’est donc pas impossible que les bassins et les ateliers de natation artistique gagnent en licenciés masculins d’ici quelques mois. Seules contraintes ? Un maillot et un bonnet de bain. Alors messieurs, le grand saut, c’est pour quand ?

 

Les hommes aux JO ?

La mixité universelle est aussi devenue un objectif des fédérations internationales. Après Kazan et les duos mixtes autorisés pour la première fois, verra-t-on un jour la natation artistique masculine aux Jeux Olympiques ? Les 300 clubs en France l’espèrent fortement d’ici 2024 … A Paris.

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à propos de l'auteur

Auteur : Lény-Huayna TIBLE

Épris de relations internationales, de politique, de musique, de culture mais aussi de sport, je n’ai qu’un souhait : vivre et partager mes passions à travers le journalisme. Autre le plaisir d’écrire pour être lu, de partager et d’informer, j’aimerais surtout profiter de ce métier où la liberté d’expression a donné au journalisme aussi bien le pouvoir de relater, d’expliquer ou de dénoncer, de surprendre ou de critiquer.