Une espèce qui vient d’Indonésie pacifique. Pour l’instant, celle de Mare Nostrum reste en quarantaine afin que les soigneurs puissent l’examiner, la peser. L’approcher, l’habituer à leur présence, à des manipulations. « Elle a une forme olympique, elle est bien grasse », souligne Nicolas Hirel, responsable de la
mise en scène de l’aquarium. Mais elle est inoffensive car elle n’a pas d’aiguillon venimeux. Elle sera ensuite transférée dans l’aquarium
après anesthésie.
L’autre nouvelle recrue, le poisson-scie, est passée par la également. Il barbote dans l’aquarium depuis moins d’une semaine, avec son 1, 5 m de longue. « Depuis décembre, nous l’entraînions, à l’écart. Les animaux sont des acteursur. On leur demande de jouer un rôle. Celui qu’ils joueraient dans leur milieu naturel. Et on va faire en sorte que chaque poisson vienne manger à l’appel de son nom », explique Nicolas Hirel. Tous les animaux en ont un, une sorte de code. « Ce qui permet aux soigneurs de parler du même individu. » Celui du poisson-scie reste secret, il s’agit d’une marque de l’outil. Peut-être que les visiteurs pourront le découvrir, qui sait. Pour l’instant, le poisson-scie prend ses marques. Le matin, on peut le voir patrouiller en haut du bassin puis redescendre, petit à petit, pour finalement se poser sur le sable. L’endroit où il doit normalement se trouver. « Nous avons choisi ces deux espèces car il fallait habiller le fond de l’aquarium. Pour qu’il ressemble à un morceau d’océan, même si ce n’est pas forcément crédible avec tous les éclairages. »
Le poisson-scie vient du Queensland, en Australie. Il tient son nom de la forme de son nez, long d’une cinquantaine de centimètres et comprenant une quarantaine de dents, avec lequel il débusque, assomme et déchiquette ses proies. Les visiteurs n’assisteront peut-être pas à la scène, étant donné que les soigneurs nourrissent ces spécimens à la perche, comme les requins. Seulement trois individus de cette espèce sont visibles en aquarium en France.
Bientôt quatre, puisque Mare Nostrum va en acquérir un autre. Des poissons pêchés exprès pour l’aquarium, avec l’autorisation du ministère de l’Environnement australien. « Il a fallu plus d’un an de démarches pour obtenir le droit d’importer les poissons-scies », précise Nicolas Hirel. Une deuxième raie devrait être attrapée pour Mare Nostrum. Là aussi, sous autorisation. Car, comme beaucoup d’autres, l’espèce est menacée de disparition.