« J’ai toujours plaisir à venir jouer en équipe de France »

Interview de Boris Diaw. Capitaine de l’équipe de France de basket et joueur des Phoenix Suns, éliminés au premier tour des plays-offs NBA par l’équipe de Tony Parker, Boris Diaw a répondu aux questions d’Hautcourant. Il revient sur son amour du maillot bleu, les chances tricolores en vue des qualifications à l’Euro 2009 et l’avenir de son club.

Avez vous pris connaissance de la liste élargie annoncée par Michel Gomez (entraîneur de l’Equipe de France) en vue des qualifications à l’Euro 2009 ?

Boris Diaw : Non je n’ai pas encore vu la liste qu’il avait annoncé.

Que pensez vous du jeune Nicolas Batum (ailier du Mans), sélectionné mais qui risque de ne pas être présent pour cause de draft NBA ?

Je ne l’ai jamais vu jouer mais ce que je peux en dire, c’est que j’ai entendu beaucoup de bien de lui et de son jeu.

Quelles sont pour vous les chances de l’équipe de France pour ces qualifications ?

On a même de très bonnes chances de se qualifier. En même temps, on ne sait pas vraiment comment cette équipe sera constituée (ndlr : la liste comportera 13 des 28 joueurs appelés), on sait très bien qu’il y a toujours des problèmes de blessures, etc… Quoiqu’il arrive, on sait qu’on aura de bonnes chances.

«Le match 4 des finales NBA sera décisif»

C’est toujours un plaisir de revenir jouer avec les bleus ?

Oui bien sûr, c’est pour cela que je reviens chaque été. C’est toujours un grand plaisir de se retrouver.

N’est-ce pas difficile de négocier du temps pour l’équipe nationale avec les franchises NBA ?

diaw.jpgCa dépend, ils comprennent aussi le désir de représenter son pays. Parfois il y a des blocages avec les contrats d’assurance (ndlr : la préparation de Boris Diaw à l’été 2007 avait été perturbée par l’exigence de son club de souscrire une assurance pour ses problèmes de dos) mais dans l’ensemble on fait en sorte que tout se passe au mieux.

Quelles sont vos impressions sur les finales NBA entre deux franchises mythiques, les Los Angeles Lakers et les Boston Celtics ?

C’est effectivement une finale mythique. Pour l’instant, ça joue bien. Le prochain match sera décisif (4ème match), soit Boston mène 3-1, soit les Lakers égalisent à 2 partout. Ce match sera le plus important de la série.

«Shaq, le joueur le plus impressionnant»

A titre personnel, un nouveau coach, Terry Porter, débarque à la tête des Phoenix Suns, cela va-t-il modifier le jeu de l’équipe ?

Le coach vient seulement d’arriver. On va voir ce qu’il va mettre en place.
De toute manière, on gardera l’aspect rapide et offensif de notre jeu car c’est quelque chose que l’on fait bien. Et on va surement renforcer notre défense.
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Pensez vous que le jeu sera plus adapté à Shaquille O’Neal ?

Il va falloir alterner jeu placé sur demi-terrain et contre-attaque. On ne va pas enlever la contre-attaque de notre jeu. Le fait d’avoir « Shaq » est une grosse force offensive dans la raquette.

Vous sentez-vous bien dans cette équipe ?

Je m’y sens très bien. J’y suis depuis trois ans maintenant et c’est un système de jeu qui est parfait pour moi. Je compte y rester encore longtemps.

Vous viserez encore le titre NBA l’an prochain ?

Bien sûr. C’est notre objectif depuis plusieurs années. On sait qu’on en a le potentiel, il faut juste le réaliser.

Quels joueurs vous ont le plus impressionné en NBA ?

Shaquille O’Neal pour la taille et Steve Nash pour le sens du jeu.

Un fauteuil pour deux frenchies

Sous des airs d’une finale de la conférence Ouest, San Antonio et Phoenix s’affrontent au premier tour des play-offs NBA. Une affiche alléchante qui voit s’opposer les deux frenchies Tony Parker et Boris Diaw. Une confrontation qui, à l’image de la saison régulière, tourne à l’avantage du meneur des Spurs.

Beaucoup de puristes auraient préféré voir ces deux équipes s’affronter plus tard dans le tableau final. La lutte acharnée auxquelles s’adonnent les grosses cylindrées de la conférence Ouest en a décidé autrement. Pour l’instant, les San Antonio Spurs mènent la danse (2 victoires à 0) face à une équipe de Phoenix décevante. L’équipe arrivant la première à quatre victoires gagne un ticket pour le second tour. Pour passer, les Suns se voient donc obligés de remporter 4 des 5 prochaines rencontres. Face à une jeune formation, l’exploit serait à la portée de la bande à Diaw, mais face à une équipe qui vient de remporter trois titres de champion en cinq ans, les carottes semblent presque cuites.

TP en roue libre

Fort d’un titre de meilleur joueur des finales 2007, Tony Parker , seul joueur non-américain à avoir décroché ce trophée, a commencé les playoff 2008 comme il les avait terminés l’an passé. Avec 29 points et 6 passes de moyenne sur les deux premiers matchs, TP a littéralement surclassé son adversaire direct qui n’est autre que Steve Nash, meilleur joueur des saisons 2005 et 2006. Le Canadien éprouve toute les peines du monde à contenir le Français qui possède, avec Allen Iverson, le premier pas le plus rapide de la ligue Nord-Américaine. A la moindre accélération Nash reste impuissant, se contentant d’essayer de le stopper sur jeu placé.
Cette saison, Parker a terminé la saison régulière avec près 19 points par match assortis de 6 passes décisives (sa plus haute moyenne en carrière). Depuis deux ans, le Français fait preuve d’une grande régularité et d’un shoot à six mètres d’une grande fiabilité, ce qui lui faisait défaut par le passé.
TP, meilleur joueur des finales 2007

Un Parker sans étoiles

Seul ombre au tableau, sa non-sélection au All- Star Game qui regroupe chaque année les meilleurs éléments de la ligue et auquel Tony avait participé les deux saisons précédentes. La raison officielle, une blessure à la cheville. Officieusement, même en pleine possession de ses moyens, le jeune meneur n’était vraiment pas assuré d’être appelé par les coachs. La faute à une conférence Ouest où pléthore de meneurs plus talentueux les uns que les autres sont en concurrence, avec notamment la monté en puissance de jeunes tel que Chris Paul de la Nouvelle Orléans . Ce pseudo revers de médaille, TP n’en a que faire, ce qui compte pour lui, ce sont les bagues de champion.

Le fantôme de Boris Diaw

Le meilleur ami de Tony Parker se nomme Boris Diaw. Malheureusement, ce dernier n’est que l’ombre de lui-même depuis maintenant deux saisons. 10,5 points, 3 rebonds, 1,5 passes pour ses deux premières sorties en playoffs et des stats en saison régulière en baisse. Il est loin le temps où l’ancien Palois alignait les triples-double en NBA. Pourquoi cette baisse de régime ?

Première explication. L’absence d’Amaré Stoudemire sur blessure en 2005/2006 avait laissé beaucoup de place à « Bobo » qui était devenu le Tony Micelli des Suns. Mike d’Antoni, son coach n’hésitant pas à l’aligner aussi bien à l’intérieur qu’à la mène.

Un capitaine tricolore aux abonnés absents

Diaw loin de son niveau
Seconde raison. Une perte de confiance qui s’est ressentie lors du Championnat d’Europe l’été dernier en Espagne. Alors même que Claude Bergaud, l’ancien sélectionneur des bleus, l’avait propulsé capitaine tricolore, Diaw a énormément déçu, incapable de porter les siens à la victoire. Il est depuis retombé dans ses anciens travers : trop vouloir faire briller ses partenaires au détriment de son jeu offensif. Un manque d’agressivité en attaque qui a le don d’excéder d’Antoni qui connait parfaitement tout le potentiel du Français.

Troisième explication. La venue de Grant Hill en Arizona a réduit le temps de jeu à Boris Diaw. Enfin épargné par les blessures, l’ancien « futur Michaël Jordan », à presque 36 printemps est aussi performant au rebond et à la passe que son coéquipier, auquel il rajoute plus de 15 pts par match. Il est ainsi préféré au Français pour son meilleur rendement offensif. Il reste à espérer que le Magic Johnson français parvienne à retrouver son basket car, du talent, il en a à revendre.
Coéquipiers en équipe de France