Des chèques-vacances pour les PME

Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des PME et du tourisme veut étendre le dispositif des chèques vacances. Il s’agit selon lui de « répondre à une double injustice ».

Faciliter l’accès des salariés aux chèques-vacances dans les PME. Le secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des PME et du tourisme, Hervé Novelli, a commencé à recevoir les partenaires sociaux, dans le cadre de la loi qu’il devrait présenter fin décembre. A ses yeux, les mesures actuelles, trop inégalitaires, ne répondent ni aux attentes des chefs d’entreprise, ni à celles des salariés.

Créé en 1982, le chèque-vacance compte actuellement près de 3 millions de salariés bénéficiaires. Mais, « seuls 22 000 travaillent dans des entreprises de moins de 50 salariés, soit moins de 1% des salariés, explique Hervé Novelli. Or ce sont eux qui en auraient le plus besoin car ils ont une protection sociale moins avantageuse que dans les grandes sociétés, et n’ont pas autant de facilités. » A la source du problème, un cadre légal et réglementaire trop complexe et coûteux pour l’employeur. « L’instabilité réglementaire et législative est dissuasive pour les chefs d’entreprise. Les possibilités d’attribution sont trop limitées par rapport à la réalité salariale », confirme Jean-François Veysset, chargé des affaires sociales de la CGPME. Pour bénéficier de ces chèques délivrés par l’Agence Nationale des chèques-vacances (ANCV), la convention doit être signée par l’employeur. Aujourd’hui, on estime à 400 € par salarié la valeur moyenne des chèques vacances : 30% sont à la charge du salarié et l’entreprise en paie 70%, avec une exonération totale de charges sociales « Les chèques-vacances ne marchent pas dans les PME, car les entreprises n’on pas pu payer », explique Gabrielle Simon de la CFTC.

Une annonce « clinquante » qui pourrait se faire au détriment des augmentations de salaires

La prochaine loi devrait inverser la tendance. « La loi sur le tourisme, que je présenterai d’ici la fin décembre, supprimera ces obstacles réglementaires pour une application dès l’été prochain. Mon objectif est de porter à 500 000 le nombre de salariés des petites entreprises qui en seront bénéficiaires d’ici 2010 », souligne le secrétaire d’Etat aux PME. L’initiative est attendue et semble faire l’unanimité malgré certaines craintes. « Nous sommes favorables à toute mesure qui peut améliorer le pouvoir d’achat du salarié. Mais il faut sortir de cette société duale où les disparités sont trop importantes entre salariés des PME et des grandes entreprises, prévient Gabrielle Simon. Il ne faut pas non plus que ce soit un avantage social ponctuel, une annonce clinquante, qui se fasse au détriment des augmentations de salaires ».

Les entreprises « joueront le jeu» si l’Etat les aide

Jean-Louis Bouscaren est le dirigeant des incontournables auto-écoles ECF – Bouscaren. Il est aussi le président de la CGPME – LR, syndicat patronal des PME, et vice président du Conseil Economique et Social Languedoc-Roussillon.

Interrogé pour le Journal Midi Libre, il livre son avis sur les déclarations du président Sarkozy le 4 avril. En particulier sur ce qui le concerne : la redirection des aides aux entreprises en faveur des PME et des secteurs innovants en priorité.

«Ce n’est pas une surprise, mais cette déclaration va dans le bon sens. Maintenant que Nicolas Sarkozy l’a annoncé publiquement, il doit tenir ses engagements»…

Jean-Louis Bouscaren, président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) en Languedoc-Roussillon, se montre satisfait.
Le chef de l’Etat souhaite recentrer les aides aux entreprises sur le secteur des PME et de l’innovation.

Jean-Louis Bouscaren
«Il semble avoir compris que ce sont les PME et les TPE qui créent l’emploi dans le pays. Les entreprises du Cac 40, elles, ont plutôt tendance à le tuer en délocalisant. Les structures patrimoniales prennent le plus de risques et sont les plus méritantes. Même lorsqu’elles se tournent vers le marché international, leurs racines restent en France. C’est là qu’elles versent leurs impôts.»

Echaudé par la récente décision de requalifier les Contrats Nouvelle Embauche (CNE) en CDI, Jean-Louis Bouscaren attend cependant des mesures concrètes :

«Nous souhaitons un allégement des charges, ainsi que la réduction des barrières administratives, qui sont contre-productives pour l’emploi».

La suppression des effets de seuils en fonction du nombre d’employés apparaît désormais comme une priorité pour la CGPME.