En Marche ! : « ça devient une machine politique »

La « révolution démocratique » est-elle en marche, ou le mouvement du président Macron se transforme-t-il en parti comme les autres ? Le premier conseil de La République En Marche avait lieu samedi 18 novembre à Lyon. L’occasion d’interroger les sympathisants montpelliérains sur l’évolution du parti.

« Il a de nombreuses qualités et de l’expérience ». Yolaine Vignaud, la référente d’En Marche dans l’Hérault, ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’unique candidat au poste de délégué général du parti. Le week-end dernier, le mouvement d’Emmanuel Macron, qui prône « un renouveau du politique », a élu son délégué général. Un seul candidat était en lice pour la direction du parti : Christophe Castaner. Jusqu’ici député, porte parole du gouvernement et secrétaire d’État chargé des relations avec le parlement. Ce proche d’Emmanuel Macron, ex-socialiste de 51 ans, semble faire l’unanimité parmi les militants de la région.
« Ça ne me dérange pas qu’il y ait une seule candidature. Surtout quand c’est quelqu’un de brillant ». Cette opinion, Christian, enseignant de 51 ans et co-animateur du comité local de Palavas-les-Flots, la partage avec de nombreux « marcheurs ».
Le cumul des casquettes de Castaner est plus discuté. « Cela pourrait être difficile d’être la voix du gouvernement, en parallèle de ses nouvelles activités», explique Yolaine Vignaud. « Mais à la différence d’autres partis, le poste de délégué général est une activité bénévole, non rémunérée ». La référente ne voit donc pas d’inconvénient à ce que le délégué général soit aussi chargé des relations avec le parlement, « ce serait même compatible », selon elle.

Vote à main levée

Si l’homme fait l’unanimité, ce n’est pas le cas du processus de nomination. « J’aurais aimé être mieux informée en amont », indique Huguette, retraitée. « Mais je me retrouve parfaitement dans les idées de M. Castaner », s’empresse-t-elle d’ajouter. Nicolas, jeune actif de 26 ans, souhaitait avoir son mot à dire sur la question : « j’ai postulé pour faire partie des 200 adhérents tirés au sort », explique-t-il. Les 550 autres membres du Conseil sont des personnalités du parti (lire ci-dessous). D’après lui, « on rentre dans une nouvelle phase, En Marche se structure, ça devient une machine politique ».
Une machine nouvellement constituée et dotée d’un bureau exécutif de 20 personnes, qui aideront le délégué général dans sa tâche. Quatre listes se sont présentées pour l’élection de ce bureau. Dont une soutenue par Christophe Castaner en personne : la liste 4, EnMarche#AvecCasta. En toute logique, c’est elle qui a remporté haut la main les élections, au sens propre comme au sens figuré. Le scrutin s’est effectué à main levée, après qu’une élection, elle aussi à main levée, ne décide d’un vote visible, plutôt qu’à bulletin secret (à 239 contre 277). Coralie Dubost, députée de l’Hérault, partisane du vote à « main levée », explique son choix : « Lorsque je siège au conseil, je représente les adhérents du parti, il me semble donc légitime qu’ils puissent savoir pour qui je vote ». Les membres de la liste 1, qui avaient demandé le vote à bulletin secret ne devaient certainement pas l’entendre de cette oreille.
Les adhérents interrogés passent rapidement sur les modalités de ces élections sans suspense. Pour eux ce n’est pas un sujet polémique. Nicolas résume leur position : « L’important, c’est qu’il y ait des résultats. Si la nouvelle organisation le permet, alors c’est bien, sinon l’avenir politique risque d’être compliqué … ».