Radins, malins ou nouveaux bobos, qui sont les accros du zéro déchet ? En Occitanie, chaque personne produit en moyenne 630 kg de détritus par an. C’est deux fois plus qu’en 1980 selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) pour qui, il est temps d’alléger nos poubelles. Mais comment ? Par de petits gestes. Préférer le déodorant solide ou l’oriculi en bambou, le nouveau coton-tige écologique réutilisable. Et acheter en vrac, sans emballages. Avec ces initiatives, la planète n’est pas la seule à dire merci. Le porte-feuille du consommateur aussi. Marion Fernandes, membre active de l’association Montpellier Zéro Déchet, parle de 30 à 40% de baisse du budget des courses.
« On économise presque 100 euros pour 4, à la fin du mois ! »
À l’épicerie de Cityzen Market, rue Durand, défendre le zéro déchet est un « classique ». Joséphine, la quarantaine et lunettes rondes, est une cliente invétérée du magasin, élu en 2017 « projet éthique de l’année » par l’association Etika Mondo. Le principe est simple. « Je viens exprès avec mes bocaux vides pour les remplir des quantités dont j’ai besoin. Amandes, pois chiches, bicarbonate… peu importe, explique la cliente. Ça permet de ne plus gaspiller et quand vous faites le calcul, vous y gagnez vraiment. »
C’est d’ailleurs la raison de ses nombreuses venues. « Aider l’environnement oui, c’est inévitable… mais pas que. Ayant des revenus modestes, on économise presque 100 euros pour 4, à la fin du mois ! » Un gain qui n’est pas négligeable mais pas encore assez pour la mère de famille qui espère davantage de coopératives responsables sur Montpellier. « Les boutiques ne proposent pas encore le troc, c’est dommage. »
Le b.a.-ba des gestes écolos
Toujours est-il que chaque effort est important. Implanté depuis maintenant un an dans la ville, l’association Montpellier Zéro Déchet défend une consommation respectueuse de l’environnement facile et accessible à tous. Pour Marion Fernandes, trois gestes simples et économiques permettent de réduire considérablement le nombre de détritus. Parmi les inconditionnels, on retrouve le « Stop Pub », autocollant bien connu des boîtes aux lettres. Le « sac en vrac », fabriqué en tissu dès trois euros, qui remplace les sachets en papier ou en plastique de 20 centimes chacun. Et la gourde. Rentabilisée avec un simple pack d’eau. « C’est plus pratique qu’il n’y parait. Plus besoin de bouteilles, vous prenez votre eau aux fontaines mises en place par la Ville. Ou vous demandez gentiment dans les boulangeries, restaurants… Ils n’ont de toute manière pas le droit de vous refuser.»
À cela, d’autres actions sont possibles : acheter d’occasion ou réparer si possible les appareils qui ne fonctionnent plus, privilégier le vinaigre blanc pour les produits ménagers, vérifier les dates de péremption des aliments, ou respecter les consignes de tri des déchets. Il suffit juste de commencer.
Autre astuce : le troc ou la deuxième vie des objets
À l’occasion de la 9ème édition de Troc tes trucs dimanche 7, les habitants de Prades-Le-Lez se sont donné rendez-vous pour échanger leurs effets personnels, le temps de la journée. Livres, poussettes, casseroles, sandalettes, jeux vidéo. Tout y est. « Le concept vient de Montréal, avance Sylvie Lorrain, responsable du pôle partenariats et animation de l’association. On valorise l’objet en point virtuel que la personne pourra ensuite échanger contre d’autres biens. On interdit cependant les marques. L’idée est de sensibiliser les gens à consommer moins. » Et ça marche. Au milieu d’une cinquantaine de bénévoles, des dizaines de familles viennent déposer leurs affaires. Si Amélie Nothomb ne vaut qu’un seul point, la combinaison de ski s’échange contre trois points. Bien loin encore de la trottinette, avec ses sept points. « Grâce à l’économie circulaire, le produit a plusieurs vies puisqu’on ne crée pas le déchet.» Et pour Bertrand et sa femme, c’est l’occasion de faire des affaires « pas cher. On renouvelle notre garde-robe pour le prix d’une radio que l’on utilise plus, rit le couple. C’est parfait !»