Steve Nash et Jason Kidd, les deux trentenaires n’ont qu’à bien se tenir. La relève arrive. Et elle arrive à grand pas. Non, ce n’est pas Tony Parker, double all star et MVP des dernières finales, mais deux jeunes meneurs aux trajectoires parallèles. La première manche est remportée par Deron Williams, l’aîné de Chris Paul d’une année. Drafté en 3ème position par Utah en 2005, une draft annoncée comme faible, il devance son jeune cadet d’une place. En terres mormones, où il a la lourde de tâche de remplacer dans les mémoires, à terme, le légendaire John Stockton, Williams effectue une première saison décevante. Trop lourd, temps de jeu limité, sa saison rookie est un échec pour un 3ème choix de draft. Mais il conserve la confiance absolue du coach Jerry Sloan.
De son côté, Paul entre de manière tonitruante dans le grand bain de la NBA. Comme un poisson dans l’eau dans le gotha du basket nord-américain, le petit meneur (1m83) prend rapidement les rênes de son équipe. Trop jeune, il n’emmène pas les Hornets en play-offs mais ses statistiques individuelles sont affolantes. Elu meilleur rookie tous les mois de sa première saison, il termine inévitablement Rookie de l’année affichant 16 points, 5 rebonds et 8 caviars par match.
« D-Will » éclabousse les play-offs 2007 de son talent
Distancé par Paul dans les esprits, « D-Will » perd ses kilos superflus et entame sa saison sophomore (2ème année) comme titulaire au poste de meneur des Jazz. Avec Carlos Boozer, ils forment un duo qui redonne espoir à la franchise de l’Utah, privée de moments de gloire depuis les retraites de Malone et Stockton. Auteur d’une saison accomplie qui le voit terminer deuxième meilleur passeur (9,3 passes de moyenne par match) derrière l’inévitable canadien des Suns, Steve Nash, Deron Williams porte sa franchise jusqu’en finale de Conférence contre les San Antonio Spurs, futurs champions. Il y fait des misères à Tony Parker, qui salue ses performances, en tournant, à seulement 22 ans, à près de 26 points et 8 passes de moyenne sur la série.
Les destins s’inversent. La deuxième saison du numéro 3 des Hornets est parsemée d’embûches. Entre l’ouragan Katerina (qui oblige la franchise à déménager à Oklahoma City) et une blessure au pouce, la franchise n’atteint pas les play-offs et malgré des statistiques toujours encourageantes –dont son premier triple-double (avec 24pts 12rbds 12 passes contre Toronto)- Chris Paul perd du terrain.
Après deux saisons, ils se positionnent déjà parmi les meilleurs meneurs de la ligue malgré une concurrence rude. Nash continue de mener les débats et conserve la casquette de meilleur meneur. Kidd ne cesse d’ajouter de nouveaux triple-double à sa collection. Tony Parker et Baron Davis gèrent leur équipe en patron faisant l’étalage de leurs talents de scoreur.
Aspirants au All Star Game 2008
A quelques jours du All Star week-end, les deux joueurs aspirent à être sélectionnés par les entraîneurs, à défaut de l’avoir été par les fans (qui élisent les 5 majeurs). CP3 part avec une légère avance sur D-Will. Les Hornets luttent pour la première place de la conférence Ouest avec les Suns de Phoenix de Steve Nash. D’ailleurs, Paul est le dauphin de Nash au classement des passeurs avec 10,7 passes par match contre 11,9 pour le Canadien. L’ancien meneur de Wake Forest a également battu ses records fin 2007 avec 43 points marqués contre Memphis et 21 caviars distribués contre les Lakers de Los Angeles.
Deron Williams n’est pas en reste non plus. Quatrième de la conférence Ouest avec Utah, il occupe la même position au classement des passeurs, seulement devancé, outre Nash et Paul, par Jason Kidd. Shooter imperturbable, il a suivi les pas de son adversaire en marquant la bagatelle de 41 points contre Dallas en décembre 2007.
Bientôt âgés de 23 et 24 ans, Chris Paul et Deron Williams représentent l’avenir de la « mène » en NBA. La concurrence entre le petit meneur de la Nouvelle Orléans, ultra rapide et très bon défenseur, et le plus physique « guard » des Jazz, à la technique de shoot parfaite, s’annonce palpitante. Si l’on admet que la maturité d’un meneur arrive vers 28 ans et quand on connait le potentiel de ces deux gamins, les compteurs des statistiques peuvent d’ores et déjà commencer à s’affoler.