Ni Dieu, ni Messi

Hier soir jeudi 12 février, l’Argentine a «humilié» l’équipe de France (2-0) dans un stade vélodrome qui a fini par siffler les bleus…et ovationner les hommes de Maradona.

«Il est où ? Il est où ?». Il est 20h45 à l’horloge du stade Vélodrome quand joueurs et staffs techniques des deux équipes rentrent sur la pelouse. Les spectateurs ont les yeux rivés sur la bande de pelouse qui mène aux bancs de touche. A la recherche de l’idole. «Il est là ! Il est là ! Il passe derrière le drapeau argentin». Mission accomplie, on a trouvé Diego Maradona. Une fois la première curiosité de la soirée satisfaite et la Marseillaise chantée à tue-tête, les équipes se mettent en place pour donner lieu à un deuxième moment d’excitation. «Génial, Messi va jouer la première mi-temps de notre côté» se réjouit un gamin, un bonnet de l’OM enfoncé jusqu’au yeux. Il est 21h, le match peut commencer.

La première demi-heure est aussi ennuyante que le froid est glacial. Le public entame un «qui saute pas n’est pas marseillais» pour se réchauffer. Pas vraiment de circonstances certes, mais difficile d’encourager des bleus totalement amorphes. Les argentins se montrent supérieurs tactiquement et surtout techniquement. Sans forcer. 21h40 : Gutierrez ouvre le score. Les supporters argentins explosent, les français désespèrent. La seconde mi-temps tourne à la leçon de football. Messi et Agüero, attaquants de poche, donnent l’impression de jouer contre des moins de 18. Abidal est à la rue, Ribéry transparent, Gourcuff à bout de souffle. Domenech sort Anelka pour Benzema qui rentre sous la bronca du Vélodrome. Ce sera l’unique changement effectué par le sélectionneur des bleus qui n’a apparemment toujours pas compris à quoi servent les matchs amicaux. Maradona fait, quant à lui, rentrer Tevez qui joue les déménageurs aussitôt entré en jeu. Son premier ballon touché, il donne la balle à Messi qui se charge du reste. 82ème minute : 2-0.

«C’est l’humiliation» lance un supporter français. Les «olés» du public français accompagnent désormais chaque passe des joueurs argentins. Ils baladent des bleus qui ne courent même plus. Les premiers «Domenech démission» se font entendre. Difficile pourtant d’imputer une défaite à un entraîneur quand tous ses joueurs, à l’exception peut-être de Diarra, ont été mauvais. Et Domenech n’a ni l’aura de Maradona, ni le talent de Messi dans son effectif. Mais le contraste entre les deux formations était tel hier soir, au niveau de l’engagement comme de la maîtrise technique, que le besoin de donner un nouveau souffle à l’équipe de France relève aujourd’hui de l’évidence.