Présidentielles argentines : l’obésité, un enjeu bien maigre

Le 22 novembre, les Argentins élisent leur nouveau président. Au choix de ce menu présidentiel, le candidat issu du Front pour la victoire, Daniel Scioli ou Mauricio Macri, de la Proposition Républicaine. Aucun des deux ne propose de solution sanitaire pour lutter contre l’obésité. Pourtant, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 30 % de la population était en surpoids ou obèse en 2011. Quatre ans plus tard, le constat est encore plus grave.

Pays de la viande rouge, des barbecues, du football, du tango. Derrière cette brochette de clichés, un constat alarmant : l’Argentine est le pays d’Amérique du Sud le plus touché par l’obésité. « La moitié de la population argentine est concernée directement par ce problème, dont 26,4% d’enfants », affirme Fàtima López, chef du service nutrition de l’hôpital Pablo Soria de San Salvador de Jujuy. Ce sont concrètement 21 millions d’Argentins touchés. Rien de nouveau, puisqu’en 2011, 30 % de la population était touchée, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces chiffres montrent qu’aucune décision politique ou sanitaire n’a été prise pour diminuer ce fléau.

La priorité de la campagne présidentielle n’est pas à la santé publique

La presse locale et nationale tire la sonnette d’alarme fréquemment. Mais le modèle politique argentin semble insensible aux nombreuses conséquences de l’obésité sur la santé publique. Diabète de type 2, hypertension artérielle et autres maladies cardiovasculaires pourraient être évitées par des mesures contraignantes. « La politique ne s’ingère pas dans cette question là. L’obésité est jugée irrationnelle. Pourquoi essayer de guérir une maladie qui n’est pas épidémique ? », soulève Pablo Schencman, sociologue de l’obésité de Buenos Aires. « Surtout qu’ici, les personnes en surpoids sont loin d’être stigmatisées comme dans les cultures occidentales. Avoir des formes en Argentine, c’est aimer la nourriture, être un bon vivant ».

Les programmes politiques des candidats sont concentrés sur une seule chose : l’état économique du pays. « Nous traversons une crise depuis 2001, sans arriver à véritablement renouveler la classe économique. La présidente sortante Cristina Kircher termine son mandat sous le signe des difficultés. La seule obsession du régime aujourd’hui, c’est de régler les problèmes financiers avant-tout », explique Pablo Schencman.

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Pourtant, ces élections présidentielles pourraient apporter du changement. Il prend forme dans le second tour, totalement inédit dans le paysage politique argentin. Les candidats pourraient véritablement se différencier sur des thèmes aussi peu traités que la santé. « La plupart des aides sociales promue par la politique a servi à acheter le vote de la population », souligne Fàtima Lopez.

Les plus pauvres sont aussi les plus gros

L’obésité est un mal subjectif. Même si elle n’est pas épidémique, elle n’en reste pas moins une maladie. L’OMS a reconnu le statut de maladie pour l’obésité en 1997, alors que « la loi argentine reconnaît l’obésité comme une maladie depuis 2010 », s’insurge Fàtima López. Autre paradoxe, « dans le traitement de l’obésité, seule la pose d’un anneau gastrique est reconnue et remboursée comme un cas chirurgical  ». Ce qui semble être le dernier recours en Europe ou aux Etats-Unis, reste ici la solution la plus efficace et accessible pour les plus pauvres. Ce qui caractérise l’obésité chez les pays émergents comme la Chine, le Mexique ou encore l’Argentine, c’est qu’elle touche en particulier les plus pauvres. Ce phénomène récent semble être lié à une série de facteurs convergents.

En premier lieu, « le déracinement culturel  ». Depuis les années 2000, l’Argentine connaît un dépeuplement progressif de ses campagnes vers ses agglomérations. « Les gens sont déracinés par cet exode rural. Ils perdent leur culture, leurs habitudes nutritionnelles », explique Veronica Cruz, préparatrice d’appareil chirurgicaux à l’hôpital de Jujuy. La solution de facilité et peu coûteuse pour se nourrir reste la malbouffe. « Les plus pauvres se tournent vers la nourriture bon marché, les glucides, les acides gras, les plats préparés trop riche en sel. Ces habitudes alimentaires se sont vraiment dégradées », conclut Veronica Cruz. Les produits sains et peu chers sont devenus impossible à trouver dans les grandes villes.

Buenos Aires, agglomération de 14 500 000 habitants, en est l’exemple le plus frappant. « Les produits frais sont introuvables. Ou lorsque vous êtes face à un stand de pommes, il vous donne tout sauf envie d’en acheter », raconte Pablo Schencman, sociologue de l’obésité. L’enjeu est énorme : un tiers de la population argentine qui vit dans la capitale n’a pas accès de manière normale à ces produits.

Il existe pourtant des initiatives locales, soutenues par les politiques provinciales. «Nous avons commencé à Jujuy un traitement personnalisé de l’obésité, avec des groupes de soutien. Nous allons étendre le programme progressivement », espère Fàtima López. Mais sans de réelles contraintes à l’échelle nationale, le seul régime que connaîtront les Argentins prochainement sera l’austérité financière.

L’Argentine simule un dérouillage de la presse

Au nom d’une offensive contre le monopole médiatique, l’État argentin a engagé une réforme du contrat le liant à l’unique société productrice de papier journal du pays. Seulement, dans un concert d’affrontements et d’alliances politiques inattendues, l’engagement peut sembler bien léger.

Durant ce mois de décembre à Buenos Aires, « dérives autoritaires » de l’Etat [[communiqué du parti Union Civica Radical dont Mario Barletta est le leader. Il est le parti majoritaire de l’opposition]] et « démocratisation des médias » [[Miguel Angel Pichetto, chef de file du parti majoritaire, Frente para la Victoria, dont est issu l’actuelle présidente Kristina Fernandez de Kirchner.]] se sont fait écho depuis les bancs de la Chambre des Députés jusqu’aux plateaux de télévision. Les mesures officielles visent à donner le même accès au papier à toutes les entreprises de presse du pays. Mais les réformes engagées semblent plutôt mince face à l’ampleur du projet. Plusieurs syndicats de presse internationaux se sont élevés et La Global Editor Network ( [[Le GEN, réseau international dédié aux rédacteurs en chef, regroupe plus de 400 rédacteurs issus de journaux, de médias du net et de l’audiovisuel. Son actuel président est Xavier Vidal-Foch, directeur adjoint du journal El Pais (Espagne). Ricardo Kirschbaum du quotidien argentin Clarin en est l’un des membres du conseil d’administration.]] a dénoncé « Une augmentation de la pression exercée par le gouvernement contre la presse indépendante ces dernières années. » [[Clarin, 24/12/11]]

« Association illicite au détriment du patrimoine de l’Etat par manque d’investissement »

En Argentine, la production de papier journal est contrôlée par une seule société : Papel Prensa S.A. C’est elle qui produit, commercialise et distribue la pâte de cellulose. Plutôt que de s’inquiéter de cet étonnant monopole, l’Etat[[Le gouvernement argentin a initié ce processus en août 2010 à travers la voix de la SIGEN ; la Sindicatura General de la Nacion, est chargée de contrôler les dépenses internes du secteur public. Elle dépend directement de l’executif.]] a lancé une action en justice pour « association illicite au détriment du patrimoine de l’Etat par manque d’investissement ». Les deux actionnaires mis en cause sont les deux plus importants journaux du pays. Or les propriétaires sont au nombre de trois ; Grupo Clarin (49%), le journal La Nacion (23,5%) et l’Etat (27,5%). La formulation de l’accusation impliquant deux sociétaires au détriment du troisième qui affirme en être le propriétaire, au-delà de son ambigüité, renvoie à des accords passés en 1976.

A cette époque, le gouvernement de facto coordonne le partage de la société ; l’État conserve 27,5% et répartit le reste entre trois journaux. Tortures, menaces, assassinats et emprisonnements auront été employés, selon deux documents déclassés provenant des États Unis (voir encadré). Les parts de la Razόn seront acquises par Clarin en 2000 lors du rachat du journal. C’est la concomitance des deux entreprises qui aurait déclenché les fureurs de Cristina Kirchner en août 2010 lorsqu’elle dénonça « le pacte de syndicalisation » passé entre les deux autres membres. Ceux-ci se seraient mis d’accord pour toujours agir de concert et ne jamais porter atteinte à l’intérêt de l’autre. Sans croire bon d’inclure l’État à leurs bénéfices.

« Clarin et La Nacion utilisent 71 % du total de papier produit par l’entreprise, »

Le groupe Clarin est le groupe multimédia le plus important du pays et détient plusieurs dizaines de quotidiens régionaux ou nationaux, dont le journal le plus populaire, Clarin. On pourrait donc s’attendre à ce que dans sa démarche visant à en finir avec le monopole, le gouvernement exige que le groupe ne soit plus l’actionnaire principal et qu’il répartisse ses actions. Mais le contenu de la nouvelle loi ne modifie en rien ce statut.

Depuis le 23 décembre, l’entreprise a l’obligation de produire au maximum de ses capacités et d’appliquer le même tarif à tous les journaux du pays. « Clarin et La Nacion utilisent 71 % du papier produit par l’entreprise » affirme Anibal Fernandez, sénateur de la majorité, « tout en imposant un surcoût de 15 % aux autres entreprises. » Ainsi, les journaux concurrents étaient jusqu’ici obligés d’importer le papier nécessaire à leur publication entraînant un surcoût de production. Parallèlement, la firme rachetait les invendus de ses deux filiales : « Il faut rappeler que l’entreprise papetière a racheté à Clarin 11 000 tonnes de papier recyclé à 900 dollars la tonne. » dénonce le même sénateur. Dorénavant, dans le cas où la production serait insuffisante[[ Deux organes de contrôle dont un dépendant du ministère de l’économie seront en charge de vérifier l’application de la loi]], l’entreprise sera obligée d’augmenter sa cadence ; en cas de manque, l’Etat apportera des fonds qui seront autant de nouvelles part acquises…

L’Etat augmente son pouvoir au sein d’une entreprise dont il ne supprime pas le monopole et n’envisage même pas d’y valoriser la diversité éditoriale. « En huit années de co-propriété avec Clarin et La Nacion, ce gouvernement n’a jamais rien dénonçé » rappelle Ernesto Sanz, du parti radical. Les nombreuses dénonciations mettant en cause le journal Clarin suffiront elles à détourner syndicats de journalistes et citoyens des manoeuvres surprenantes du gouvernement ? « En 2011, à l’heure de la disparition du papier, (…) cette discussion paraît ridicule. » rappelle le président du parti radical, Ricardo Gil Lavedra. Aubaine ou intox ?

Soir de rugby dans un bar de Montpellier

Samedi 20 novembre, les Montpelliérains qui n’avaient pas leur sésame pour le test-match de rugby France-Argentine au Stade de la Mosson, se sont donné rendez-vous dans les bars de la ville pour supporter le XV de France. Reportage et ambiance place Sainte-Anne au pub irlandais le O’ Carolans.

« Allons enfants de la patrie » ! Alors que les premières mesures de la Marseillaise retentissent, tous les regards convergent vers les différents écrans de télévision retransmettant l’opposition face aux Pumas. Chacun y va de son pronostic sur le score final. « J’espère une victoire des Bleus 23 à 10 », prédit Philippe, observateur assidu de rugby. D’autres sont moins optimistes sur l’issue de la rencontre : « Difficile de faire un pronostic, explique Clément, les duels franco-argentins sont toujours âpres et disputés ».

Pression à tous les étages

Au fil des minutes, le bar se remplit et le premier quart d’heure rythmé fait réagir le public. La pression monte, autant sur le terrain que dans les pintes. Mais, progressivement, le match baisse d’intensité, tout comme l’ambiance dans le pub. A la mi-temps, le score est seulement de 9 à 3. Les supporters réagissent et attendent que le match s’emballe. Jean-Paul, accompagné de ses camarades de pétanque, est un peu déçu du niveau de jeu produit par les hommes de Marc Lièvremont : « l’équipe tient la route, mais elle manque de liant au niveau des trois-quarts ». Un autre spectateur fait le même constat : « c’est un match décousu, un peu du n’importe quoi par moment et au final le niveau de jeu reste moyen ». Le premier acte peu enivrant ne leur coupe toutefois pas la soif. Beaucoup profite des dix minutes de pause pour reprendre leur souffle : une cigarette, un verre et c’est reparti pour 40 minutes de combat.

De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision

A l’image de la première mi-temps, le second acte est tout aussi pauvre en animation offensive, les défenses prenant le pas sur les attaques. Les rares tentatives françaises n’arrivent pas à enflammer le bar, pourtant bien rempli. Le monde présent en surprend même certains : « c’est plutôt étonnant », souligne Jean-Paul, « vu que le match se dispute à Montpellier ».
La fin du match est tendue, l’Argentine maintient l’écart et reste menaçante pour le XV de France. Le coup de sifflet final libère les supporters qui applaudissent les Bleus, malgré leur victoire poussive (15-9).

Une victoire sans la manière

Une fois la tension redescendue, les commentaires vont bon train. Vincent et Simon sont les premiers à réagir : « tout s’est joué sur la défense. Ce fut un match très stressant, avec peu de jeu développé par les deux équipes ».
De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision
Guillaume livre la même analyse : « c’était ennuyeux, l’équipe n’a pas réussi à conclure ses actions, à cause d’un manque de précision. Le match était trop mou avec deux équipes qui se sont neutralisées ». Dans ce florilège de réactions, la gentes féminine, bien représentée, a également son mot à dire. « L’Argentine est une grande équipe, mais la victoire de la France est logique au vue de sa domination d’ensemble », avance Estelle. À contrario, son amie Mayane pense que « la victoire n’est pas méritée, car les Pumas ont dominé physiquement ». De son côté, Lucas s’attarde plus particulièrement sur la performance des joueurs français : « Rougerie et Chabal ont fait une bonne prestation, quant à Morgan Parra, il a été plutôt moyen ». Concernant Damien Traille, « il n’a pas sa place en tant que numéro 10 » conclut Lucas.

Bilan de la soirée : un match moyen, malgré le succès français, qui a déteint sur l’ambiance générale. Hervé parle ainsi « d’une ambiance qui ne s’est jamais véritablement enflammée ». Malgré tout, la plupart se disent prêt à revenir et ce dès la semaine prochaine pour supporter à nouveau le XV de France contre l’Australie pour son dernier test-match d’automne.

Des Bleus encore en rodage

Hier soir, samedi 20 Novembre, l’équipe de France de rugby recevait l’Argentine au stade de la Mosson de Montpellier. Pour son second test de match de l’automne, le XV de France a réussi à battre sa bête noire sur le score de 15 à 9, dans un match assez terne dans l’ensemble.

Une équipe de France dominatrice en première période, mais qui s’est heurtée à la muraille argentine. Elle n’a pas réussi à trouver la formule pour déjouer ce rideau de fer. Cela est dû en partie à une ligne de trois-quarts sans inspiration si ce n’est Rougerie, auteur d’une bonne partie et élu homme du match. C’est le seul qui a véritablement réussi à transpercer la défense à plusieurs reprises. Chabal quant à lui, aligné pour la première fois en troisième ligne centre sous l’ère Lièvremont, a été plutôt séduisant. Il ne s’est pas économisé, à la fois en attaque avec quelques percées ravageuses ou en défense avec de très bons plaquages, même si les quelques ballons lâchés ternissent sa performance et compteront lors des prochains matchs pour postuler à une titularisation.

Trop d’approximations

Hormis le premier quart d’heure qui augurait d’un bon match avec de l’envie et du rythme, les deux équipes n’ont pas réussi à proposer un jeu assez varié pour déstabiliser l’adversaire. Du côté des bleus, le jeu a été trop stéréotypé en seconde période, trop latéral et finissait la plupart du temps en touche. Les points positifs semblent être la conquête, relativement propre surtout en mêlée et la défense avec très peu d’indiscipline. Le jeu s’est donc réduit à un concours de tirs au but (Contepomi et Rodriguez côté argentin et Traille et Parra côté français).
Les Argentins n’ont pas offert grand-chose non plus en terme de jeu mis à part une très bonne défense qui coulissait bien. Mais ils ont fait preuve de beaucoup trop d’indiscipline pour espérer gagner ce type de match en commettant près de 13 fautes contre 5 aux français. Les bleus en ont ainsi profité pour scorer dans ce match pauvre en occasions d’essai si ce n’est celle du pack français en deuxième mi-temps (44ème minute) sur un groupé-pénétrant. Les deux équipes ont fait preuve de beaucoup de maladresse et de ballons perdus, entre les turnovers et les en-avants.

Place à l’Australie

Un match qui n’apporte rien de plus que celui face au Fidji et qui remet en partie en cause les intentions de jeu de Marc Lièvremont, le sélectionneur de l’équipe de France. Face à une équipe d’Argentine assez loin de son meilleur niveau, les Français ont été incapables d’imposer leur jeu en mouvement.
La France a tout de même effacé la correction subie en juin dernier contre ces mêmes Pumas (41-13 à Buenos Aires). Cependant, elle ne peut se satisfaire du jeu proposé. Il faudra être davantage entreprenant le week-end prochain face aux Australiens pour se rassurer à moins d’un an de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande.

Le XV d’Argentine « craint » l’équipe de France

Samedi, l’Argentine affronte la France à Montpellier. Bête noire du XV tricolore depuis la coupe du monde 2007, les pumas s’attendent à un match compliqué.

Si l’atmosphère est détendue dans les travées du stade Yves du manoir – lieu de villégiature de l’équipe d’Argentine – les pumas ne sont pas venus passer des vacances à Montpellier. Felipe Contepomi, demi d’ouverture du RC Toulon, s’attend à « un match dur » samedi. Les chiffres plaident pourtant en faveur du XV argentin, qui s’est imposé sept fois en neuf matchs face aux tricolores. Felipe Contepomi, capitaine de l'équipe d'Argnetine
Mais par humilité ou véritable méfiance, c’est avec beaucoup d’honneur qu’ils décrivent leur adversaire, «  on va jouer contre une des meilleures équipes du monde, ils ont beaucoup de qualités » confie l’ouvreur.
Pour son coéquipier Patricio Albacete, seconde ligne du stade toulousain, « le rugby français à beaucoup d’individualités, il y en a quarante ou quarante-cinq qui ont le niveau international ». Quand on lui demande comment il explique la réussite des pumas face aux Français, l’imposant seconde ligne fait preuve d’une grande retenue : « je ne sais pas, peut être que c’est parce qu’on se connait…on essaie toujours de défendre notre maillot, dernièrement on a eu de la chance. On les respecte tellement, on les craint, c’est pour ça qu’on fait nos meilleurs matchs contre la France. On sait aussi que si on se relâche on peut en prendre quarante ».

Une fédération en voie de développement

L’humilité démontrée par ces joueurs est inhérente à la situation de la fédération argentine. Petit poucet au milieu des grandes nations du rugby professionnel, elle peine à exister à côté du football, le sport national. Ne bénéficiant pas des structures pour se développer, la plupart des joueurs sont obligés d’émigrer vers Patricio Albacetel’Europe pour vivre de leur passion. Une situation qui pourrait évoluer prochainement. A partir de 2012, les pumas disputeront le tri-nation et une franchise argentine se verra intégrer au championnat des provinces des nations du sud. Une avancée saluée par Patricio Albacete: « C’est vraiment important, ça va permettre au rugby argentin de se développer. Ça permettra aux générations à venir d’apprendre, d’incorporer des façons de s’entrainer. C’est un changement constructif en tout cas. Surtout pour les jeunes, ils ne seront plus obligés de quitter le pays. Pour devenir professionnel, ça leur laisse le choix ».

Ni Dieu, ni Messi

Hier soir jeudi 12 février, l’Argentine a «humilié» l’équipe de France (2-0) dans un stade vélodrome qui a fini par siffler les bleus…et ovationner les hommes de Maradona.

«Il est où ? Il est où ?». Il est 20h45 à l’horloge du stade Vélodrome quand joueurs et staffs techniques des deux équipes rentrent sur la pelouse. Les spectateurs ont les yeux rivés sur la bande de pelouse qui mène aux bancs de touche. A la recherche de l’idole. «Il est là ! Il est là ! Il passe derrière le drapeau argentin». Mission accomplie, on a trouvé Diego Maradona. Une fois la première curiosité de la soirée satisfaite et la Marseillaise chantée à tue-tête, les équipes se mettent en place pour donner lieu à un deuxième moment d’excitation. «Génial, Messi va jouer la première mi-temps de notre côté» se réjouit un gamin, un bonnet de l’OM enfoncé jusqu’au yeux. Il est 21h, le match peut commencer.

La première demi-heure est aussi ennuyante que le froid est glacial. Le public entame un «qui saute pas n’est pas marseillais» pour se réchauffer. Pas vraiment de circonstances certes, mais difficile d’encourager des bleus totalement amorphes. Les argentins se montrent supérieurs tactiquement et surtout techniquement. Sans forcer. 21h40 : Gutierrez ouvre le score. Les supporters argentins explosent, les français désespèrent. La seconde mi-temps tourne à la leçon de football. Messi et Agüero, attaquants de poche, donnent l’impression de jouer contre des moins de 18. Abidal est à la rue, Ribéry transparent, Gourcuff à bout de souffle. Domenech sort Anelka pour Benzema qui rentre sous la bronca du Vélodrome. Ce sera l’unique changement effectué par le sélectionneur des bleus qui n’a apparemment toujours pas compris à quoi servent les matchs amicaux. Maradona fait, quant à lui, rentrer Tevez qui joue les déménageurs aussitôt entré en jeu. Son premier ballon touché, il donne la balle à Messi qui se charge du reste. 82ème minute : 2-0.

«C’est l’humiliation» lance un supporter français. Les «olés» du public français accompagnent désormais chaque passe des joueurs argentins. Ils baladent des bleus qui ne courent même plus. Les premiers «Domenech démission» se font entendre. Difficile pourtant d’imputer une défaite à un entraîneur quand tous ses joueurs, à l’exception peut-être de Diarra, ont été mauvais. Et Domenech n’a ni l’aura de Maradona, ni le talent de Messi dans son effectif. Mais le contraste entre les deux formations était tel hier soir, au niveau de l’engagement comme de la maîtrise technique, que le besoin de donner un nouveau souffle à l’équipe de France relève aujourd’hui de l’évidence.

Le Dakar face à la polémique

En 2008, alors que les concurrents étaient sur la ligne de départ à Lisbonne, l’épreuve avait été annulée pour des raisons de sécurité. Cette année aussi le Dakar a succombé à la menace terroriste en Mauritanie. Mais pas question de ne pas courir l’épreuve. Pour la 30ème édition, ce n’est donc pas le continent africain mais l’Amérique du Sud qui l’accueille. Si ce n’est plus une menace d’ordre terroriste, c’est bel et bien la polémique qui pèse désormais sur l’édition 2009.

Le décès du motard français Pascal Terry a ébranlé le Dakar. Retrouvé mort dans la nuit du 6 au 7 janvier, le pilote avait disparu le dimanche 4 janvier lors de la deuxième étape disputée entre Santa Rosa et Puerto Madryn. Des morts, le Dakar en a connu depuis sa création, mais là n’est pas le sujet de la polémique. Ce sont les dysfonctionnements de la communication au sein de l’organisation qui sont mis en cause.

Pascal Terry « aurait pu être sauvé »

Retour sur les évènements. Dimanche à la mi-journée, Pascal Terry, informe l’organisation qu’il est tombé en panne d’essence mais qu’il en a récupérée auprès d’un autre concurrent. Pourtant, sa position n’évolue plus et les tentatives pour le joindre restent infructueuses. Dans la soirée, l’organisation à Paris est prévenue du déclenchement de la balise de détresse du pilote. L’organisation sur place ne sera au courant que le lundi en début de matinée. A ce sujet, le directeur du Dakar, Etienne Lavigne a déploré «un problème de la chaîne de communication entre le 4 et le 5 janvier» , en ajoutant qu’ «il y a des choses qu’on se n’explique pas» . Une information erronée annonçant la présence de Pascal Terry à Neuquen, la ville d’arrivée de la quatrième étape, aurait interrompu les recherches lundi à minuit et ce pendant plusieurs heures.
Il s’est ainsi écoulé 56 heures entre l’envoi de la balise de détresse et la découverte du corps du pilote. Les dysfonctionnements internes à Amaury sport organisation –organisateur du rallye- ont retardé près de 12 heures les recherches. Mercredi 7 janvier, le chef du département des opérations de la police argentine de La Pampa a annoncé que le motard français «aurait pu être sauvé s’il avait été secouru à temps» et si la police avait été avertie «suffisamment à l’avance pour commencer les recherches». Une enquête a été ouverte par les autorités argentines pour élucider les circonstances de la tragédie.

Une liste qui s’allonge

Un coup dur pour le Dakar qui a dû faire face à un grave accident causé le 9 janvier par un de ses camions de soutien logistique. Les deux passagers du véhicule entré en collision avec le camion sont morts. Le chauffeur est préventivement en prison pour les besoins de l’enquête. Ajouté à cela, l’état du motard espagnol Cristobal Guerrero dont le pronostic vital est engagé, le Dakar en Argentine allonge la liste, déjà longue, de ses morts. Depuis sa création, plus d’une cinquantaine de personnes sont mortes dont 19 concurrents, Pascal Terry étant le dernier.