Sportivement parlant, le stade est magnifique. D’une capacité de 20 000 places, extensible à 28 000, c’est sans doute l’une des plus belle enceinte sportive française.5500 panneaux de verre pour 18 000 m² de transparence et une vue imprenable sur les Alpes. De n’importe quel endroit des tribunes, les spectateurs peuvent admirer les trois massifs entourant Grenoble : Belledonne, Chartreuse et Vercors. Un stade conçu à «l’anglaise», c’est-à-dire avec des supporters très proches du terrain et donc des joueurs. Il a vocation à accueillir les rencontres sportives de haut niveau mais également les concerts et événements en tous genres.
« A Grenoble, c’est déjà demain »
Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de Football Professionnelles est aux anges. Présent lors de l’inauguration, il s’est montré très enthousiaste : » Cette ville, Grenoble, cette région, le Dauphiné, ont toujours eu un train d’avance. C’est vraiment un grand bonheur d’offrir ce stade au public. Aujourd’hui, c’est sans doute le stade le plus moderne de France« .
Ce stade « High Tech » est le symbole même du sport spectacle. Les spectateurs deviennent acteurs en ayant la possibilité d’encourager leur équipe en envoyant des SMS sur l’écran géant du stade. Ils peuvent également élire le joueur du match ou bien encore faire une déclaration d’amour à leur dulcinée.
Deniers publics au service du privé
L’idée des SMS est loin d’être un hasard puisque le propriétaire du club de foot, Kazutoshi Watanabe, possède la société nippone de téléphonie « Index Corporation ». Et bien évidemment les fameux textos ne sont pas gratuits. Une opération marketing énorme pour ce géant de la téléphonie. Des nombreuses polémiques qui ont entouré la construction du Stade des Alpes, la question s’est donc posée de savoir qui va profiter le plus des retombées économiques de l’enceinte sportive. Payé par l’agglomération de Grénoble, son coût n’a cessé d’augmenter depuis les prémisses du projet. Estimé entre 20 et 30M d’euros en 2001 ; 37,36M pour l’avant projet en juillet 2002, 55M après quelques modifications du projet en février 2004, puis 66M en juillet 2006, pour atteindre la bagatelle de 76M d’euros au final !
Grogne chez les écolos
L’ambiance au sein du conseil municipal de Grenoble n’a pas vraiment été au beau fixe tout au long des travaux. Au sein même de la majorité, les élus socialistes et communiste s’opposaient aux « anti-stade », les élus verts. Ces derniers estiment que construire un stade dans un centre ville déjà très pollué n’est que pure folie. De plus, la construction aurait nécessiter l’arrachage de nombreux arbres, dont certains centenaires. On dénonce également un manque de concertation des citoyens. Seuls les habitants de la ville de Grenoble auraient été concertés alors que le stade se revendique de toute l’agglomération. La moindre petite faille au dossier est étudiée et se transforme en attaque judiciaire. Entre suspension et demande en annulation du permis de construire, les travaux prennent énormément de retard. Finalement, les élus en faveur du stade trouveront gain de cause.
Bataille électorale
En effet, question écologie, le stade est à la pointe de la modernité. Le stade a été conçu dans une démarche de développement durable. Les 1000m² de panneaux photovoltaïques (panneaux solaires permettant l’économie d’énergie) permettent de couvrir les besoins en énergie hors match. De plus, la Communauté d’agglomération de Grenoble souhaite que les trois-quarts des supporters viennent à pied, à vélo ou en transports en commun les jours de match afin de respecter l’environnement. Ainsi des navettes sont mises à disposition et desservent les différents parkings situés à distance du stade. Enfin des arbres seront plantés en nombre supérieur à ceux arrachés, qui selon les partisans du stade n’étaient pas centenaires.
Alors, un projet de stade attaqué sur des arguments fondés ou simple bataille électorale en vue des municipales ? Toujours est-il que le Stade des Alpes a bel et bien ouvert ses portes pour la plus grande joie des supporters.