Des magasins en 3D

Crée en 2000, Actiplay est réputé en Europe pour sa création de jeux en 3D temps réel. La société montpelliéraine est également en pointe question stratégies marketing. Son expérience de la virtualisation de la 3D et du temps réel lui a permis de créer ActiSku, outil unique au monde qui permet de réaliser des magasins virtuels. Explications.

Il y a maintenant plus de trois ans, Pascal Bianchi, directeur d’Actiplay, a rencontré l’un des patrons de Carlsberg (6e brasseur mondial) qui avait besoin de faire des tests de consommation dans des environnements virtuels. « Carlsberg voulait tester rapidement combien il pouvait vendre ses produits par rapport aux concurrents », explique Hervé Bonnard, directeur de développement chez Actiplay.
De cette collaboration naît ActiSku. « L’objectif est de permettre la réalisation de tests consommateurs en temps réel et en milieu virtuel. On reproduit sur mesure le magasin Carlsberg puis on sélectionne un panel de clients en fonction de certains critères (âge, sexe…). Ensuite, on regarde comment ils se comportent dans le magasin. » Plus qu’une étude de marché, c’est une étude marketing de l’impact d’un produit dans son environnement concurrentiel.

Un concept marketing avant-gardiste

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La démarche permet d’identifier le meilleur prix auquel l’entreprise peut vendre son produit. « C’est un achat virtuel mais qui donne des indications très précises sur le nombre de personnes qui ont vu le produit, et permet d’enregistrer en temps réel tous les faits et gestes des consommateurs. » Un gain de temps, mais également un gain d’argent par rapport aux études de consommation traditionnelles. « Avant, lorsque Carlsberg voulait tester un nouveau packaging de bière, elle devait inviter des clients de pays différents dans l’un de ses magasins. C’était extrêmement coûteux. Désormais, l’étude se fait en temps réel et avec des gens de toute la planète. »
Ce concept marketing avant-gardiste fait entrer le client dans un monde virtuel correspondant exactement au monde qu’il connaîtra plus tard quand il sera dans un magasin « physique ». « L’internaute qui participe au sondage n’est pas aussi déconcerté qu’on pourrait le penser par le monde virtuel. Il se comporte d’une façon très proche du monde réel. »
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Fort d’un chiffre d’affaire en pleine croissance Actiplay ne compte pas s’arrêter là. Le chiffre d’affaire d’ActiSku représente 600 000 € du chiffre d’affaire global et devrait dépasser le million en 2009 . En septembre une nouvelle version d’Actisku verra le jour, avec une possibilité de personnalisation des magasins virtuels encore accrue. « Les possibilités sont infinies. »

Ben X : un adolescent dans la tourmente

Ben est un adolescent à part. Souffrant du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, il vit avec sa mère et son petit frère. Depuis sa plus tendre enfance, il endure, en silence, un véritable calvaire à l’école. Rejeté et maltraité par les autres élèves de son lycée, il ne se sent bien que lorsqu’il devient Ben X. Nom de son avatar qu’il s’est crée dans son jeu vidéo préféré, Archlord. Accompagné par Scarlite, dont il est amoureux, il combat ses ennemis avec force et courage, ce dont il est incapable dans la vraie vie. Mélangeant images virtuelles et réelles, il s’est créé un monde pour survivre. Après avoir été, une nouvelle fois, humilié et frappé par deux types de sa classe, il prend une décision. Le suicide, Ben y pense depuis longtemps. Il se confie à Scarlite qui va l’aider à monter un stratège pour en finir définitivement et punir ses bourreaux.

Ben X aborde les thèmes de l’autisme, du suicide des adolescents et de la violence dont ils sont victimes. Ce film fort montre avec émotion et sincérité le mal-être que vivent de nombreux autistes du fait de la complexité de cette maladie et de l’incompréhension de la société. Malgré ces sujets douloureux, il laisse le spectateur avec un sentiment d’espoir.

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Des témoignages des parents, amis et professeurs de l’adolescent, parcourent le film pour expliquer son geste mais ne le nomme jamais ce qui contribue à créer une atmosphère pesante. Le spectateur sent qu’il se trame quelque chose mais ne comprendra le véritable choix de Ben que dans les dernières minutes de l’histoire.

Le réalisateur, Nic Balthazar, a décidé de parler de ce sujet grave suite au suicide d’un adolescent autiste survenu à Gand, en Belgique. Avant d’en faire son premier film, il a monté une pièce de théâtre à partir de son roman Il ne disait rien du tout, dans lequel apparaissait Ben. L’acteur principal, Greg Timmermans, joue de manière exceptionnelle. D’ailleurs, ce rôle, il le voulait absolument. Il avoue s’être beaucoup documenté avant le tournage. Il s’est rendu dans des centres pour autistes afin de comprendre et d’être juste dans son interprétation du rôle de Ben. Pari réussi haut la main.

Malheureusement, Ben X ne sort que dans une cinquantaine de salles françaises. A Montpellier, vous pouvez aller le voir en version originale au Diagonal Capitole, 5 rue de Verdun.

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