Exceptionnel, historique, extraordinaire… Voilà les mots à mettre sur un tel exploit.
Cinq mois après leur sacre à Pékin, les Bleus de Claude Onesta remportent le championnat du monde de handball en Croatie. Ils réalisent un doublé qu’aucune équipe n’a réussi avant eux : devenir champion du monde après avoir obtenu le titre olympique. L’équipe de France, favorite du tournoi, confirme son statut de grande nation du handball, un sport qui ne connait pas dans l’Hexagone le succès commercial du football ou du rugby, mais qui offre un palmarès envié par ces deux derniers. Et pour cause ! Depuis 1995 et le premier titre de champion du monde, les Français ont cumulé les titres : triple champion du monde (1995, 2001, 2009), champion d’Europe (2006) et champion Olympique (2008). Sans oublier un titre de champion du monde pour l’équipe féminine (2003).
Un parcours parfait
Dès leur entrée dans ce championnat du monde, Les « Experts » ont impressionné de maîtrise. Dans les deux phases de poule précédant les éliminations directes, ils n’ont concédé qu’une défaite et ont remporté tous leurs matches avec une moyenne de cinq buts d’écart. Un seul match perdu de justesse contre des Croates galvanisés par leur public et où les français, déjà qualifiés, ont baissé de régime. On peut d’ailleurs se demander si Claude Onesta n’a pas délibérément demandé à ses joueurs de lever le pied, afin de mettre en confiance des Croates qu’il espérait retrouver en Finale. Une belle affiche réunissant les deux meilleures équipes du tournoi.
Un match haletant
C’est donc un match au sommet qu’ont livré les Bleus lors de cette Finale. Alors que le handball est roi en Croatie, les Français ont fait face à une foule largement hostile aux couleurs tricolores, dans un stade plein à ras-bord. 15 000 spectateurs acquis à la cause Croate qui ont lourdement pesé sur le début de rencontre. En effet, les joueurs de Claude Onesta entrent de façon mitigée dans le match. Bien présents en défense, ils se montrent plutôt fébriles en attaque avec un Luc Abalo en forme, mais pas à son meilleur niveau. L’équipe adverse pour sa part, fait preuve d’une rigueur défensive exceptionnelle et d’une bonne réussite en attaque qui lui permet de virer en tête à la mi-temps (12-11).
Dès la reprise, les Bleus changent de statut pour retrouver celui de meilleure équipe du monde. La défense devient hermétique et gagne en agressivité. Daniel Narcisse, impérial en première mi-temps, continue sur sa lancée dans son style aérien et efficace. Michaël Guigou est impressionnant de précision sur ses jets à 7 mètres (100% de réussite sur ses 7 tentatives). Nikola Karabatic, considéré comme le meilleur joueur du Monde, abat pour sa part un travail défensif digne de son rang. Une défense de fer consolidée par la puissance de Jérôme Fernandez et le sang-froid de Thierry Omeyer dans les cages françaises.
Étouffés en seconde période, les Croates déjouent et montrent leur visage des mauvais jours. Celui de la demi-finale du championnat d’Europe 2008, où ils avaient gagner après avoir donné dans la simulation et le mauvais esprit. Aidés par un arbitrage conciliant en leur faveur, les Croates multiplient ainsi les fautes et les actions d’anti-jeu.
La tension monte sur le terrain mais nos «Experts » font preuve d’expérience et d’assurance pour garder leur calme. Karabatic sera d’ailleurs lucide sur cette fin de match en déclarant au micro de Canal Plus : « On a été champion sur le terrain mais aussi dans la tête ». Dans le Money Time des 15 dernières minutes, les Français prennent deux buts d’avance, puis cinq, pour finir à 24 à 19 au coup de sifflet final.
Après celui de l’Olympe en 2008, l’équipe de France de Handball est aujourd’hui sur le toit du Monde.