« Il y a un vrai débat sur les langues régionales et d’ailleurs, il n’a jamais été aussi fort », constate le vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, également délégué à l’Occitanie, Éric Andrieu. En effet, l’inscription dans la Constitution révisée des langues régionales «au patrimoine de la France », attise la controverse.
Dans un communiqué datant du 12 juin, l’Académie française accusait les députés d’avoir « voté un texte dont les conséquences portent atteinte à l’identité nationale ». Ce texte « n’a pas sa place dans la Constitution », estimait l’Académie. L’insertion sur les langues régionales devait initialement précéder l’article 2, stipulant que « la langue de la République est le français ». D’où le mécontentement de l’Académie française qui dénonçait alors « un déni de la République et une confusion du principe constitutif de la Nation ». L’amendement a finalement été inséré en l’article 75-1 de la Constitution.
Cette intégration est un « acte fort », juge le délégué à l’Occitanie. Satisfait du vote parlementaire, il avoue cependant un « amer regret » quant à la position du Sénat qui s’était prononcé contre la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, le 18 juin dernier. « Nous ne sommes pas dupes et nous savons que les compétences risquent d’être transférées vers les collectivités territoriales : le fait que la reconnaissance des langues régionales soit insérée à l’article 75 et non suite à l’article 2 illustre une volonté politique », analyse Éric Andrieu.
L’auteur de l’amendement, le député UMP des Côtes-d’Armor, Marc Le Fur, a déjà justifié la position de l’assertion dans le quotidien breton Le Télégramme, arguant que « dans la Constitution, tous les articles se valent juridiquement ».
Dans un phrasé imagé, le président de l’institut Estudis Occitans de Toulouse, David Grosclaude, prévient : « Pas question de refiler le bébé aux collectivités locales ! ». Une manifestation est déjà prévue à Carcassonne le 24 octobre 2009, à la veille des élections régionales.
« Ce que nous attendons c’est une généralisation de l’offre au niveau de l’enseignement et une reconnaissance dans la vie publique », explique David Grosclaude.
Maintenant que la base constitutionnelle est posée, reste à attendre le menu législatif qui viendra concrétiser le texte.