« Tous les hommes qui meurent, meurent avec ta voix ». Pablo perd son père et apprend à ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure comme on apprend à souffrir : brutalement. Aidé de Nora, Rafael, Maria, il entre en résistance après l’arrestation de sa famille, quelque part en Amérique Latine. Quelques jours d’errance lui suffiront pour comprendre l’intérêt que son père portait à de simples phrases et se jeter à son tour, corps et âme, dans un militantisme qui pourrait le rapprocher de celui-ci pour les dernières heures qu’il lui reste à vivre. Il se fait embaucher comme cuisinier dans une caserne où la torture, les cris et les larmes règnent en maître. Il apprend la révolte, quotidiennement et en silence. Le crime de son père devient le sien : publier des textes révolutionnaires qui remettent en cause la légitimité d’une junte militaire dont on tait le nom.
Si les thèmes abordés peuvent sembler dur pour le jeune public à qui Marie-Sabine Roger dédit ce livre, celui-ci n’en est pas moins légitime, juste et beau. La littérature adolescente tente de combattre depuis quelques années la mièvrerie et les clichés littéraires. En quelques pages, parsemées de poésies, l’auteur nous offre un roman initiatique de grande qualité. Une histoire intemporelle qui lie un père à son fils et le fils au reste du monde. Une histoire qui, bien au-delà de la politique, ne laissera personne insensible. Le récit d’une souffrance qui battit un homme et qui aspire à en former d’autres.
Quelques mots sur l’auteur :
Après une dizaine d’années d’enseignement en école maternelle, Marie-Sabine Roger décide de se consacrer entièrement à l’écriture. Originaire de Bordeaux, elle habite aujourd’hui dans la région de Nîmes et rencontre régulièrement son public.