Un « trésor national »
Les pandas sont considérés comme des ambassadeurs de bonne volonté et des « trésors nationaux », cependant, l’espèce est menacée depuis les années 1980. L’histoire raconte que l’impératrice Wu Zetian, après son intronisation au pouvoir en 690, ait décidé d’offrir aux diplomates étrangers un ou plusieurs pandas en gage d’amitié entre leurs pays.
Le dernier couple « Wangwang » et « Funi » a été envoyé en Australie pour rejoindre le zoo d’Adélaïde. Ils ont été accueillis et logés dans un habitat identique à celui qu’ils avaient au centre Wolong dans la province du Sichuan. Ils y resteront une dizaine d’années. Le couple Bing Xing et Hua Zui Ba, a lui été envoyé à Madrid pour vivre dans un enclos de 1 100 mètres carré, climatisé et ressemblant à une pagode.
Lors d’une conférence de presse quotidienne en septembre 2007, qui annonçait l’envoie des deux animaux en Australie, Cao Qingyao porte parole de l’administration forestière chinoise a déclaré que, dorénavant, aucun panda ne serait offert aux pays étrangers. L’intention du gouvernement chinois est alors de travailler en collaboration avec les zoos internationaux et de ne plus donner de pandas mais plutôt de les prêter pour une durée de dix ans au profit « de l’élevage et de la recherche », selon Cao Qingyan.
Cependant, Pékin a récemment offert un couple de panda de quatre ans, Tuan Tuan et Yuan Yuan au Zoo de Taipei en décembre 2008. Ce cadeau n’a été possible que depuis que les relations entre le continent et l’île sont au beau fixe avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président taïwanais Ma Ying-jeou en mars 2008. Gage d’amitié et d’entente cordialement entre les deux entités, le gouvernement veut montrer sa bonne volonté et mettre en avant la paix.
Une espèce en voie de disparition
Mais aujourd’hui, le panda est devenu une espèce en voie de disparition, car non seulement son habitat s’est considérablement réduit mais il est également braconné. Le braconnage est en nette augmentation depuis le début du XXème siècle, car sa peau et sa fourrure valent chères. Elizabeth Kemf, WWF’s Species Conservation Information Manager a déclaré, dans un rapport du 15 février 2001, intitulé « Giant Pandas in the Wild », pour l’organisation internationale de conservation de la nature WWF que « L’habitat des ancêtres du panda géant, qui couvrait aussi à l’origine une partie de la Birmanie et du nord du Viêt-Nam, s’est aujourd’hui réduit à une demi-douzaine de régions montagneuses en Chine. Ce sont les pertes d’habitat qui sont à l’origine des récents reculs des populations de pandas ».
A cela s’ajoute, la pénurie de bambous. En effet, il existe des épidémies sur certaines pousses qui détruisent les cultures. Le panda doit alors se rabattre sur d’autres espèces. Mais depuis que l’exploitation forestière et le défrichage ont divisé leur territoire, il ne reste plus qu’un seul type de bambou, ce qui condamne ces animaux à mourir de faim.
Des recherches menées pour résoudre la situation
Toutefois, depuis la publication du rapport « Giant Pandas in the Wild » en 2001, la Chine a mis en place une zone protégée d’environ 1,6 millions d’hectares dans le sud-ouest du pays. Le panda est également classé sur la liste des espèces de l’Annexe I du CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite convention de Washington).
Il existe de nombreux programmes de protection de l’espèce ainsi que la création d’une trentaine de réserves réparties dans les provinces de Sichuan, Gansu et Shaanxi en Chine, où vivent les pandas géants.
Cao Qingyao a également prévu, lors de la conférence de presse de septembre 2007, la création d’un centre de recherche conjoint avec les zoos étrangers ayant reçus des pandas, afin de travailler au mieux à la préservation de ces animaux. Pour conserver l’espèce, une étude internationale sur le génome du panda a donc été lancée six mois plus tard, en mars 2008 par des scientifiques chinois en collaboration avec des chercheurs Canadiens, Britanniques, Américains et Danois.
Selon l’Institut de génomique de Pékin, le cadre de travail sera défini durant les six premiers mois mais le but de cette étude est de trouver « la variabilité génétique des espèces de Panda et de tenter de déduire l’histoire génétique des pandas». Les recherches porteront également sur l’évolution de la taille de la population, les liens de parenté avec les autres espèces et « les connexions entre les différentes espèces de Pandas ».