Shan Shan Sun, portrait d’un calligraphe libre

Calligraphe, poète, écrivain, Shan Shan Sun est une figure à Montpellier. Opposant au régime communiste, il est aussi l’un des huits calligraphes diplômés en Europe et le fondateur d’un nouveau style: la calligraphie libre. Portrait d’un combattant doublé d’un artiste exigeant.

«Suivre sa propre direction. » Voilà ce que signifie le terme liberté dans la langue chinoise. Mais cette formule pourrait également s’appliquer à la vie mouvementée de Shan Shan Sun qu’il raconte dans son dernier livre «Le rêve brisée de Shan Shan».

La calligraphie en héritage

img_20130628_0008.jpgNé en 1968, soit deux ans après le début de la Révolution Culturelle, d’un père « rouge », haut fonctionnaire du parti communiste et d’une mère « noire », petite fille de capitaliste, il se décrit lui-même comme étant « le fruit du noir et du blanc, du yin et du yang ». Un enfant mélange de deux cultures mais également descendant d’une grande lignée de calligraphes. Son arrière grand-père était, en effet, peintre impérial au service de Guangxu, l’avant dernier empereur chinois. C’est cette filiation prestigieuse qui va pousser le jeune Shan Shan vers la calligraphie dès l’age de 5 ans. Talent précoce, à 9 ans il gagne le premier prix de calligraphie des jeunes de la province du Sichuan.

A cette époque, l’art de calligraphie est épargné par la folie destructrice de la Révolution Culturelle mais reste au service de la propagande communiste, faisant d’elle une « calligraphie slogan». Contraints de suivre la ligne officielle édictée par les dirigeants du Parti les artistes ne doivent pas sortir du cadre imposé. Comme le confie Shan Shan « Il ne fallait pas se réclamer calligraphe ». En désaccord avec son père, défenseur du régime, qu’il a longtemps considéré comme un «ennemi» il décide d’emprunter un autre chemin et de se consacrer à son art. «Je vis pour ma liberté, lui vit pour sa liberté» avoue-t-il plein de respect pour un homme qui, en dépit de leurs désaccords politiques, n’aura cesser de l’aimer.

Calligraphe prometteur, mais en attente de reconnaissance, Shan Shan se tourne alors vers son autre passion, la poésie. Vouant, dès son plus jeune âge, une grande passion pour Rimbaud, Verlaine et Baudelaire, le jeune homme va s’affirmer en créant, à 20 ans, la revue Chine libre, dans laquelle il publiera les poèmes de dissidents. En parallèle, il enseigne dans la ville de Panzhihua où il rédige une thèse sur le grand poète chinois taoïste Li He . Il se fera connaître en contribuant à l’émergence d’une nouvelle forme de poésie, dite de «troisième vague», mais aussi en s’impliquant dans le mouvement étudiant de contestation.

«On pensait faire tomber le système communiste.»

En 1989, Shan Shan entre en dissidence contre le régime. Alors qu’à Pékin les étudiants manifestent place Tien An Men contre la politique du président Deng Xiaoping, Shan Shan va participer au mouvement de contestation générale qui embrase la Chine en étant l’un des leaders des manifestations étudiantes à Panzhihua. « On pensait faire tomber le système communiste » explique-t-il avec amertume. Cette révolte se soldera par un échec et lui vaudra d’être arrêté un an après. Il sera accusé de subversion et passera deux mois et demi derrière les barreaux. C’est alors qu’il décide de prendre le chemin de l’exil.

shan_portrait_en_pied_bmartin.jpgEn 1992 il quitte la Chine et s’installe en France, pays dont il est profondément amoureux. A son arrivée dans l’hexagone, il rencontre Charles Pasqua, à l’époque ministre de l’intérieur, et côtoie les élites politiques de droite et de gauche, de Chirac à Jospin. N’ayant pas perdu son goût pour la politique il adhère au parti socialiste pendant 5 ans . Shan Shan avoue pourtant trouver que « dans la droite il y a des gens plus sympa qu’à gauche. En 1995, l’artiste choisit de poser ses valises à Montpellier. Il y fondera son atelier de calligraphie et tissera des liens d’amitiés avec le baron local Georges Frêche et l’actuel président de l’Agglomération Jean-Pierre Moure.

Sur le plan artistique il crée la calligraphie libre et l’enseigne dans son atelier de la rue de la Valfère, dans le centre historique. Remettant en question la calligraphie classique, art de bien former les caractères, les oeuvres de Shan Shan Sun mêlent les cultures chinoise et française dans ce qu’il nomme « calligraphie sans caractères », et se rapprochent de la peinture. A la différence de l’art traditionnel ,le souffle et l’esprit sont primordiaux dans le geste et le tracé des caractères. Comme le résume le maître: «il faut que le cerveau soit touché par quelque chose et le mouvement apparait.»

Un regard optimiste sur l’avenir de la Chine.

Vivant en France depuis 20 ans le calligraphe se tient désormais en retrait du mouvement de dissidence chinois. Mais Shan Shan Sun n’en conserve pas moins un regard critique sur la politique chinoise. Pour lui, la Chine « est une pile, elle va éclater.». Défendant les « vrais combattants », ceux qui ont risqué leur vie ou sont emprisonnés, et ami de l’écrivain et prix Nobel Liu Xiaobo, il qualifie l’opposition chinoise de « tremblement de terre invisible » susceptible d’émerger et de faire tomber le régime. Un régime politique qui selon lui pourrait évoluer d’ici 10 ans avec l’arrivée de nouvelles générations au pouvoir.

A l’inverse, il se montre plus critique envers certains membres de cette dissidence, à l’instar de l’artiste contemporain Ai Weiwei, dont l’arrestation pour fraude fiscale avait fait grand bruit dans la presse internationale. Son amitié envers Weiwei ne l’empêche pas de considérer qu’il « est un grand artiste mais politiquement un clown. ». Il lui reproche surtout de s’occuper de sa propre carrière plutôt que de l’avenir de la Chine et de ne produire que des «faux gestes».

Entre révolution artistique et révolution politique Shan Shan Sun assume ses engagements. Sa devise est d’ailleurs inscrite sur les sceaux qu’il appose à la cire rouge au bas de ses dessins : « la vérité est un courant éternel. »
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Chine : la colère ouvrière se réveille

Depuis le printemps dernier, une série de grèves et de conflits sociaux ont touché un nombre important d’usines manufacturières en Chine. Dans un élan frénétique de croissance économique, la Chine fait payer à ses ouvriers le prix fort de cette ascension miraculeuse. Mais les protestations se font de plus en plus fortes.

Le sommet de l’ASEAN face à la Chine

Le sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) se déroule du 28 au 30 octobre à Hanoï. La conférence accueille les États-Unis et la Russie. Le principal sujet de discussion sera la montée en puissance de la Chine dans la région. De quoi inquiéter les voisins asiatiques.

Le problème d’expansion de la Chine

Selon le journal quotidien japonais « Yomiuri Shimbun », le 17e sommet de l’ASEAN traitera principalement des conflits de souveraineté en mer de Chine.
Le premier oppose Pékin a des États de l’ASEAN au sujet de l’occupation des archipels des Paracel et des Spratly en mer de Chine méridionale. L’enjeu est double: Le contrôle de l’axe de navigation le plus important d’Asie de l’Est et l’exploitation de gisements de pétrole et de minerais encore vierges.
Le second conflit est consécutif à la détention par le Japon d’un chalutier chinois qui avait été surpris près d’îlots revendiqués par Tokyo et Pékin. Une crise diplomatique qui perdure encore entre les deux pays .
Cela a des répercussions économiques puisque le marché des ressources premières entre les deux pays est depuis perturbé. Les premiers ministres chinois et japonais doivent donc faire face à d’importants enjeux pendant cette conférence.

Le mécontentement des Chinois

La Chine semble vouloir se concentrer sur ces problèmes de souveraineté et de conflits diplomatiques pour mieux détourner l’attention de sa population.
Le mécontentement monte en effet depuis quelques temps dans les foyers chinois. Les raisons sont nombreuses :

Selon Nobuyuki Higashi, étudiant japonais dans une université proche de Pékin, « La Chine s’est développée économiquement, mais les ouvriers à la campagne touchent de très petits salaires ».
En raison du rapide développement économique du pays, l’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé davantage. 86 millions de personnes toucheraient moins de 90 euros par an selon le journal « People China ».
« Le peuple ressent une insatisfaction vis-à-vis du gouvernement et un sentiment d’infériorité par rapport aux autres pays. L’État semble vouloir orienter cette hostilité populaire vers les autres pays en mettant en avant les conflits auxquels il doit faire face», analyse l’expatrié nippon .

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Deux grandes puissances invitées au sommet

L’ASEAN a invité les États-Unis et la Russie. La présence d’ Hillary Clinton, Secrétaire d’État américaine, permet d’avertir la tentative d’expansion chinoise et de rassurer ainsi ses voisins régionaux. Selon le journal « Mainichi Shimbun », Dmitri Medvedev, le Président russe, se rend à Hanoï pour tenter de « calmer » la Chine.

Le défi de ce sommet sera donc de faire coïncider la présence des États-Unis et de la Russie avec le règlement des conflits en mer de Chine. Les membres de l’ASEAN souhaitant éviter une aggravation des crispations avec le géant chinois qui placerait la région dans une situation hors de contrôle.
Le sommet sera également l’occasion de discuter de la démocratisation de la Birmanie, toujours dirigée par la junte militaire et de traiter des conflits récurrents entre la Corée du Nord et du Sud.

Rencontre au sommet entre deux Prix Nobel de la Paix

Alors que les relations entre les États-Unis et la Chine sont loin d’être paisibles, la Maison Blanche a annoncé officiellement que Barack Obama rencontrera le Dalaï-lama, mi-février. Quels enjeux posent la rencontre entre ces deux leaders charismatiques, outre la symbolique d’une entrevue entre deux Prix Nobel de la Paix ?

Le yuan, sous le feu des projecteurs

Depuis quelques semaines, la Chine est accusée de sous-évaluer sa monnaie au profit de ses exportations. Alors que le président Barack Obama était en visite en Chine pour la première fois, il en a profité pour évoquer ce problème avec Hu Jintao mais la réévaluation du yuan ne sera pas pour demain selon le secrétaire américain au Trésor.

PC chinois, ennemi des Droits de l’Homme, nouvel ami de la France

En signant un protocole avec le Parti Communiste Chinois, Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, bafoue les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy sur les Droits de l’Homme.

«Notre fierté repose enfin sur la vocation particulière de la France dans le monde …] Je ne transigerai pas avec les valeurs de notre pays, son indépendance et ses alliances. […] Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes.» C’est sur ces promesses que finit [le programme du candidat aux élections présidentielles de 2007, Nicolas Sarkozy.

Deux ans et demi plus tard, le 24 octobre 2009, on apprend que lors d’une visite en Chine, Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, a signé avec le Parti communiste chinois (PCC), un protocole axé sur l’environnement et la sortie de crise économique. «Ce protocole veut dire une meilleure compréhension, une meilleure connaissance et beaucoup plus d’échange avec la Chine», a t-il déclaré à la sortie de son entretien avec Jia Qinglin, président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC). En revanche ce protocole passe sous silence des questions fondamentales, comme les droits de l’Homme, la liberté de la presse et la situation du Tibet, qui pourraient bien déranger le nouvel ami de la France : la Chine.

En effet, Amnesty International nous rappelle, dans son rapport de 2009 sur la situation des droits humains dans le monde, qu’en Chine «la torture et les mauvais traitements demeurent très répandus. La circulation des informations est toujours rigoureusement contrôlée : de nombreux sites Internet ont été bloqués et des journalistes ainsi que des internautes ont été harcelés et placés en détention pour avoir exprimé leurs opinions, pourtant de manière pacifique». En ce qui concerne les condamnations, la Chine n’est pas mal lotie, l’ONG nous informe qu’«au moins 7 000 condamnations à mort auraient été prononcées et […] au moins 1 700 exécutions auraient eu lieu en 2008».

Mais si Christian Estrosi, premier conseiller politique de l’UMP défend le projet de Xavier Bertrand en affirmant qu’il s’agit «d’ une bonne initiative, qui répond à une demande du parti communiste chinois qui sait que notre mouvement ne transige jamais sur le respect des droits humains», beaucoup de voix au sein de la majorité s’inquiètent de ce rapprochement. Dominique Tian, député de la 2ème circonscription des Bouches du Rhône et maire des 6ème et 8ème arrondissements de Marseille, ironise : «pourquoi n’a-t-on pas des relations avec le parti au pouvoir en Corée du Nord ou à Cuba ?»

Cette question mériterait d’être posée. En effet, ce n’est pas la première fois que le gouvernement français se compromet en s’affichant avec des régimes peu recommandables. Alors qu’Amnesty International présente la Libye comme un pays où «la liberté d’expression, d’association et de réunion est toujours fortement restreinte, dans un climat caractérisé par la répression de la dissidence et l’absence d’ONG indépendantes de défense des droits humains». On se souvient du tapis rouge déroulé par Nicolas Sarkozy en décembre 2007 au président libyen Mouammar Kadhafi, au nom d’une diplomatie de la réconciliation. On se rappelle aussi du rapprochement entre la France et l’Arabie Saoudite en mars 2008 dans le cadre d’une coopération entre des organismes de recherche français et leurs homologues saoudiens au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En 2008, en Arabie Saoudite, «des militants des droits humains et des détracteurs pacifiques du gouvernement ont été arrêtés ou maintenus en détention; certains étaient des prisonniers d’opinion. La liberté d’expression, de religion, d’association et de réunion était toujours fortement restreinte. …] La peine de mort continuait d’être fréquemment utilisée et elle était infligée de manière discriminatoire aux travailleurs étrangers originaires de pays en voie de développement, ainsi qu’aux femmes et aux pauvres. Au moins 102 personnes ont été exécutées», nous indique de nouveau [Amnesty International.

Pour répondre à la question de Dominique Tian, on pourrait dire qu’il ne serait pas surprenant qu’une collaboration entre la France et la Corée du Nord se fasse d’ici peu.

Le soleil a rendez-vous avec la lune

Le 22 juillet 2009, à 5h28 heure locale (23h58 GMT), la côte ouest de l’Inde était plongée dans le noir pour le début de la plus longue éclipse solaire du XXIe siècle.

Le soleil avait rendez-vous avec la lune… et la lune était bien là où le soleil l’attendait, pour la plus longue éclipse solaire du XXIe siècle. Leurs ébats célestes, ont plongé dans l’obscurité une grande partie de l’Asie, de l’Inde au Japon en passant par la Chine et la Birmanie, pour contenter la curiosité de près de 2 milliards d’êtres humains.

Dans un petit coin perdu au milieu du pacifique la rencontre a duré 6 minutes 39, juste le temps d’écouter Let the music play de Barry White avant de repartir. Plus timides devant un public, ils ne sont restés ensemble que cinq minutes dans le ciel chinois et moins de quatre au dessus de l’Inde. Un spectacle dissimulé parfois derrière une épaisse couche de nuages, la météo capricieuse ayant préservé l’intimité de l’entrevue astrale au détriment de milliers de déçus.

En ces temps de crise, la rencontre entre nos deux astres favoris est venue à point nommé pour les professionnels du tourisme. Les étrangers sont venus en nombre, les hôtels et leurs « petits-déjeuners spécial éclipse » ont fait le plein et c’est sans compter les lunettes et autres filtres à infra-rouge, vendus par millions pour permettre à ce public immense d’admirer cette unique représentation. L’éclipse, c’est aussi un business.

Et il n’y aura point eu plus de violences ou d’émeutes au Xinjiang comme le prédisaient certains astrologues chinois. Car dans l’Empire du milieu, quand « le chien du ciel mange le soleil », c’est le présage d’une catastrophe. Le très populaire site chinois Baïdu.com avait même annoncé quelques jours avant l’évènement que « la probabilité qu’il y ait des violences ou une guerre lors d’une éclipse totale est de 95% ». Manqué.

Les indiens, eux, ont célébré cette nuit soudaine avec des « bains purificateurs ». Au total, près de cinq millions d’hindous ont rendu hommage au dieux en se baignant dans les eaux sacrées pendant l’éclipse. Un moment censé porter bonheur. Au Bangladesh, un témoin raconte que des milliers de personnes réunies dans un stade « se sont mises à pleurer et à trembler de peur quand le soleil a disparu et ont applaudi quand il est réapparu ». Oh Miracle !

Les deux amoureux ne se retrouveront pas avant le 11 juillet 2010 au dessus de l’ile de Pâques, mais ce sera sans doute plus furtif. Pour retrouver un moment d’intimité aussi long ils devront attendre jusqu’en 2132. Une éternité, même pour un astre…

Le Sénégal accueille le sésame chinois en pleine crise alimentaire.

Après le pétrole viendra l’eau et l’alimentation: les experts sont formels, dans quelques décennies, les guerres seront alimentaires sur notre belle planète bleue. Au printemps 2008, le Sénégal a connu ce que l’on appelle communémant des « émeutes de la faim ». Le gouvernement réagit au plus vite. Il change de politique agricole et passe des accords avec d’autres pays producteurs. Un partenariat avec la Chine lance la plantation de 35 000 hectares de sésame. Finalement, malgré les promesses et les grands discours, seuls les Chinois auront du sésame « à dîner ».

La sécurité alimentaire, une priorité au Sénégal?faim.jpg

On a beaucoup reproché à Léopold Sédar Senghor et à son successeur, Abdou Diouf, d’avoir donné un coup fatal à la diversité agricole de leur pays en favorisant l’arachide. En 2000, l’élection de Abdoulaye Wade marque un tournant dans l’histoire du pays. La fin de l’ère socialiste serait-elle un gage de changement? En avril dernier, l’octogénaire président sénégalais, Abdoulaye Wade, tentait de faire face aux « émeutes de la faim » qui ont secoué son pays. Depuis plusieurs années, le prix des denrées alimentaires ne cesse d’augmenter. A coup de promesses, il a calmé une population échaudée, assurant que le pays deviendrait autosuffisant en alimentation de base d’ici 2015.

wade.jpg Pour parvenir à ses fins, Abdoulaye Wade a lancé un vaste programme de culture agricole, baptisé « la grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance » (Goana). D’après Matar Gaye, responsable régional de l’OXFAM, cela marque une rupture dans la politique agricole sénégalaise. Cette mesure prévoit la production de deux millions de tonnes de maïs, trois millions de tonnes de manioc, 500 000 tonnes de riz paddy et deux millions de tonnes pour les autres céréales (mil, sorgho, fonio) d’après un site internet pro-Wade, www.au-senegal.com .

Que fait la Chine?

D’après Amath Sall, ministre sénégalais de l’agriculture, le pays dispose de conditions environnementales favorables à une production indépendante du riz. Selon les experts chinois, c’est aussi un environnement idéal pour produire du sésame. 2474075644_af25d0e457-2.jpg

En novembre 2008, Ouyang Riping, le PDG de la société agricole DTE (Dantong Trading Entreprise) était en visite au Sénégal. Reçu en grande pompe par Abdoulaye Wade, ils ont célébré « l’amitié sino-sénégalaise » lors d’une cérémonie officielle. En résulte un accord de production: la Chine devrait produire au Sénégal plusieurs tonnes de sésame dans les années à venir. En effet, si les Chinois consomment annuellement près de 700 000 tonnes, ils n’en produisent guère plus de 300 000 tonnes.

Les retombées de cet accord sont moindres pour le peuple sénégalais. Pas une graine de ce sésame ne sera revendue sur les marchés de Dakar ou de Thiès. Sur internet, des sites chinois se vantent de participer au développement de l’agriculture africaine. Mais à quelle échelle? Le gouvernement chinois s’est engagé à accompagner le gouvernement sénégalais dans ses efforts pour la poursuite de la Goana en lui offrant des machines agricoles d’une valeur de 10 millions de yuans RMB (environ 1,5 million de dollars) nous apprend www.french.xinhuanet.com . Dans le quotidien des Sénégalais, les effets restent attendus.

La Chine célèbre son 60ème anniversaire.

Avec une croissance à deux chiffres, la Chine est devenue la troisième puissance économique mondiale en janvier 2009. Malgré la baisse à venir de sa croissance, le pays mène une politique d’ouverture sur les traces de Deng Xiaoping, 8e Secrétaire général du Parti communiste chinois (1956-1967).

La République Populaire de Chine

Depuis sa création le 1er octobre 1949, la Chine a connu de nombreux bouleversements économiques, sociaux et culturels. La révolution culturelle de 1966 est en partie responsable de ses changements car elle a profondément marqué les esprits et le pays. A l’aide de son manifeste, Mao Zedong a mis en place, durant dix ans, sa vision de la vie et de la politique.

Sortis de cette période trouble, les chinois ont voulu s’ouvrir et se faire reconnaître en tant que puissance mondiale. Ce qu’ils parviennent à faire en 2008, en devenant la troisième puissance mondiale. En 1979, le pays voit les réformes économiques de Deng Xaioping se mettre en place et se développent rapidement l’économie et l’industrie du pays.

Ce développement rapide met la Chine en tête des pays pollueurs et conduit des milliers de migrants des campagnes de la Chine à aller dans les grandes villes du pays comme Shanghai, Pékin, Shenzhen, Canton.

Les Jeux Olympiques ont été attribués en 2001 à Pékin pour récompenser le pays de sa croissance, son ouverture et surtout dans l’espoir de voir les droits de l’homme et l’environnement respectés.

Après l’attribution des Jeux, Pékin tente de résoudre les problèmes de pollution en mettant en avant la transparence en élaborant des réformes contre la corruption, la pollution et pour la santé publique (problèmes sanitaires). Le gouvernement lance alors un programme d’urbanisation qui change la capitale et conduit des gens à la rue.

Un rôle international controversé

Avec une croissance à deux chiffres, enviée par la plupart des pays occidentaux, l’Empire du milieu s’est dirigé vers « l’affirmation d’une place nouvelle dans les affaires du monde » [[Benoît Vermander, « La Chine ou le temps retrouvé », (Ceras – revue Projet n°278, Janvier 2004)]]. Ce qui discrédite le rôle de médiateur que revêt le gouvernement sur les conflits tels que le Darfour ou les conflits Israëlo-palestinien. Benoît Vermander explique que c’est « une vision internationale étriquée et une conception particulièrement rigide de la souveraineté et de l’identité nationale ».

D’autant plus, les problèmes sanitaires (mélamine dans le lait, le plomb dans les jouets) ne font qu’attiser la méfiance des occidentaux. A cela s’ajoute: les atteintes aux droits de l’homme, l’absence de légitimité électorale, la gestion des dossiers tibétain et taiwanais, les restrictions à la liberté de la presse, du culte et de la conscience. La Chine doit encore faire des efforts pour évoluer vers une démocratie qui lui donnera toute la légitimité qu’elle demande.

La Chine célèbre son 60ème anniversaire.

Avec une croissance à deux chiffres, la Chine est devenue la troisième puissance économique mondiale en janvier 2009. Malgré la baisse à venir de sa croissance, le pays mène une politique d’ouverture sur les traces de Deng Xiaoping, 8e Secrétaire général du Parti communiste chinois (1956-1967).

La République Populaire de Chine

Depuis sa création le 1er octobre 1949, la Chine a connu de nombreux bouleversements économiques, sociaux et culturels. La révolution culturelle de 1966 est en partie responsable de ses changements car elle a profondément marqué les esprits et le pays. A l’aide de son manifeste, Mao Zedong a mis en place, durant dix ans, sa vision de la vie et de la politique.

Sortis de cette période trouble, les chinois ont voulu s’ouvrir et se faire reconnaître en tant que puissance mondiale. Ce qu’ils parviennent à faire en 2008, en devenant la troisième puissance mondiale. En 1979, le pays voit les réformes économiques de Deng Xaioping se mettre en place et se développent rapidement l’économie et l’industrie du pays.

Ce développement rapide met la Chine en tête des pays pollueurs et conduit des milliers de migrants des campagnes de la Chine à aller dans les grandes villes du pays comme Shanghai, Pékin, Shenzhen, Canton.

Les Jeux Olympiques ont été attribués en 2001 à Pékin pour récompenser le pays de sa croissance, son ouverture et surtout dans l’espoir de voir les droits de l’homme et l’environnement respectés.

Après l’attribution des Jeux, Pékin tente de résoudre les problèmes de pollution en mettant en avant la transparence en élaborant des réformes contre la corruption, la pollution et pour la santé publique (problèmes sanitaires). Le gouvernement lance alors un programme d’urbanisation qui change la capitale et conduit des gens à la rue.

Un rôle international controversé

Avec une croissance à deux chiffres, enviée par la plupart des pays occidentaux, l’Empire du milieu s’est dirigé vers « l’affirmation d’une place nouvelle dans les affaires du monde » [[Benoît Vermander, « La Chine ou le temps retrouvé », (Ceras – revue Projet n°278, Janvier 2004)]]. Ce qui discrédite le rôle de médiateur que revêt le gouvernement sur les conflits tels que le Darfour ou les conflits Israëlo-palestinien. Benoît Vermander explique que c’est « une vision internationale étriquée et une conception particulièrement rigide de la souveraineté et de l’identité nationale ».

D’autant plus, les problèmes sanitaires (mélamine dans le lait, le plomb dans les jouets) ne font qu’attiser la méfiance des occidentaux. A cela s’ajoute: les atteintes aux droits de l’homme, l’absence de légitimité électorale, la gestion des dossiers tibétain et taiwanais, les restrictions à la liberté de la presse, du culte et de la conscience. La Chine doit encore faire des efforts pour évoluer vers une démocratie qui lui donnera toute la légitimité qu’elle demande.