Avec la tenue des États Généraux de la presse écrite, les journalistes en herbe sont amenés à songer à leur avenir. Leurs engagements ne sont pas tous égaux : certains ont assisté aux débats, d’autres les commentent et livrent des résumés au public à l’aide de blog ou sur des sites écoles, d’autres enfin ne font rien et s’en défendent.
Des formations variées
Entre les prépas, les grandes écoles, les Universités, les IUT et les IUP, on recense environ 150 formations de journalisme en France . L’offre est certes considérable mais elle répond à une demande extrêmement forte chez les étudiants . Eu égard aux débouchés [[Quelques chiffres sur la presse : En 2007, 1119 candidats pour 135 places au concours commun ESJ, CFJ, IPJ.
2000 nouveaux journalistes reçoivent une carte de presse chaque année. Seul un tiers d’entre eux ont une formation de journaliste. Sur les 5 dernières promotions du CFJ, 25% des élèves ont connu le chômage. 16% d’entre eux déclarent gagner moins de 1200 euros.]] , qui risquent de s’affaiblir un peu plus avec la crise, la réflexion sur la formation menée à l’occasion des états généraux de la presse semblait indispensable. [[Deux formations, souvent très sélectives, sont dites reconnues par la profession : post-bac comme l’IUT de Tours, ou à bac+2 voire bac+3 pour les écoles de journalisme de Lille, Toulouse ou Marseille, le CFJ (Centre de Formation des Journalisme) ou encore le Celsa (Paris). Quatre des douze cursus sont privés. Les formations universitaires sont également nombreuses : quasiment tous les IEP proposent des Masters, tout comme les Universités Paris III ou Montpellier I. Quelques écoles privées non reconnues et souvent onéreuses, viennent compléter le tableau.]]
Ceux qui y vont…
Deux étudiantes du CFJ participent aux Etats généraux de la Presse. « Nous sommes toutes les deux dans le pôle industrie qui est composé de plusieurs sous-commissions comme « vente au numéro », « fabrication », « publicité »« . Leurs engagements restent limités, elles reconnaissent ne pas apprendre grand-chose sur le métier : « il y a surtout des patrons de presse et des actionnaires, les débats sont très techniques. Il y a beaucoup de blabla… En finalité, la démarche est personnelle. « Nous nous sommes proposées. Il est vrai que c’est surtout une bonne opportunité pour se faire des contacts. »
Ceux qui en parlent…
En tant qu’école partenaire du pôle 1, l’école de journalisme de Science Po Paris s’est engagé depuis le 2 octobre à rendre public et lisibles les débats des Etats généraux. François Mazet et Quentin Girard affectés au groupe de réflexion témoignent : « Nous n’étions donc pas volontaires pour suivre les débats, mais cela s’est révélé très intéressant. Les perspectives d’évolution sont extrêmement pessimistes pour la presse écrite« . En complément de leur site école, ils ont ouverts un blog « pour pouvoir dire « plus », notamment grâce à des participations extérieures. […]Nous, en créant un petit blog, on voulait garder un peu notre travail et tenter, j’écris bien tenter, d’élargir le débat. En interrogeant des blogueurs, des journalistes… » Constatant que le lecteur reste le grand absent des débats des États généraux, ils leur donnent la possibilité de s’exprimer sur leurs blogs. « Ca aurait été moi, j’aurais saupoudré d’un ou deux lecteurs par groupe, histoire de, mais je peux comprendre l’absence. Surtout que chaque lecteur n’est représentatif que de lui-même« . Une forme contestable pour un fond qui ne vaut guère mieux. « Après est-ce que ça va donner des résultats concrets ? On verra. C’est peut-être déjà pas si mal d’avoir mis autour d’une table des interlocuteurs qui se regardent en chiens de faïence. » [[http://sciencespole3.wordpress.com/les-debats/]]
Ceux qui les suivent…
Christophe Ponzio, étudiant en première année à l’IPJ, regrette l’« absence d’une approche plurimédia » et espère que les Etats généraux feront évoluer la presse dans le bon sens: « changement de distribution, davantage d’éthique, etc. Je ne suis pas un pessimiste ! »
Enfin, Elisa Perrigueur, étudiante en première année à l’EJT, dénonce la connivence entre les journalistes et les politiques: « Au sein des Etats généraux, le gouvernement s’est trop impliqué, alors que c’est surtout l’affaire des journalistes, des rédactions, des éditeurs, des diffuseurs. Et puis, ces Etats généraux piétinent, personne n’en parle, et tous les protagonistes du monde de la presse ne sont pas présents (RSF, Mediapart…). »
Elle conclut et s’attaque à l’avenir de la presse : » Pour perdurer, la presse doit d’abord s’attaquer à son lectorat et surtout fidéliser les jeunes, avec qui il y a de réels problèmes de valeur de l’information, surtout avec l’arrivée des gratuits. »