Natation artistique, la nouvelle tentation masculine ?

Puissance, souplesse, créativité, souffle, équilibre … Si vous possédez ces capacités, la natation artistique (anciennement synchronisée) est faite pour vous. Messieurs, n’ayez plus peur des préjugés et laissez-vous tenter. A vos maillots de bain !

« Ils sont gros, moches, poilus… mais ils nagent, se subliment et donnent du plaisir. On aurait presque envie d’essayer ». Stéphane n’est pas déçu de sa soirée. Sur le parvis du cinéma Gaumont place de la Comédie à Montpellier, cet ancien professeur de sport au collège savoure ce doux moment passé en compagnie de son épouse. La raison ? « Le Grand Bain », nouveau film de Gilles Lellouche. En salle depuis le 24 octobre, ce long-métrage ne cesse d’attirer curieux et férus de bassins (plus de trois millions d’entrées). Une bande d’hommes à la dérive, tous plus « losers » les uns que les autres, qui essaient tant bien que mal de surmonter les épreuves de la vie. Le moyen pour y parvenir ? La natation artistique.

 « Les hommes peuvent faire de la natation artistique autant que les femmes ! »

Avec 18 000 licenciés, dont seulement 200 sont des hommes, la natation artistique peine à attirer la gente masculine. Pour autant, hors de question de parler de discipline exclusivement féminine. « Non ! La natation artistique n’est pas une pratique genrée. Les hommes peuvent faire de la natation artistique autant que les femmes ». Sylvie Neuville, responsable de la discipline au sein de la Fédération Française de Natation reste confiante. « Ce n’est pas parce qu’on voit des filles à la télé que les garçons n’ont pas le droit de pratiquer ni de venir essayer ». Il faut dire, la Fédération Française de Natation fait le maximum pour élargir au mieux son spectre de licenciés. « On met en place des tests à l’école de natation où les plus petits peuvent découvrir la discipline », explique la responsable qui a également participé et aidé, avec son équipe, au tournage du dernier film de Lellouche.

Yannick, 53 ans, nageur au « Paris Aquatique », grand club de natation artistique masculine, ne cache pas son enthousiasme au média Slate. « C’est super ludique comme pratique, tous les entraînements sont différents. Ce n’est pas qu’un spectacle, c’est un vrai sport. Et ça inculque des valeurs essentielles comme le partage, la convivialité, l’entraide mais aussi la rigueur », détaille le sportif parisien, grand adepte de la discipline depuis 20 ans.

Lény-Huayna TIBLE

Attention, jambes poilues dans la piscine !

Dans Minute News, l’ex nageur Benoît Beaufils, premier français à participer à une épreuve en duo mixte de natation artistique (avec Virginie Dedieu) lors d’un championnat du monde (Kazan en 2015), analyse la situation. Les hommes ne se lancent pas « par peur d’être victimes de préjugés qui pèsent sur cette pratique sportive encore trop réservée aux femmes ». Une discipline, comme beaucoup d’autres dans le sport, qui n’échappe pas au sexisme et à l’homophobie. Et si les hommes incarnaient justement l’avenir de ce sport jusqu’à présent stéréotypé ? Cet « artiste dans l’eau » de bientôt 40 ans en est convaincu. « L’exposition des hommes dans la natation artistique fera augmenter le nombre de licenciés ». Il n’est donc pas impossible que les bassins et les ateliers de natation artistique gagnent en licenciés masculins d’ici quelques mois. Seules contraintes ? Un maillot et un bonnet de bain. Alors messieurs, le grand saut, c’est pour quand ?

 

Les hommes aux JO ?

La mixité universelle est aussi devenue un objectif des fédérations internationales. Après Kazan et les duos mixtes autorisés pour la première fois, verra-t-on un jour la natation artistique masculine aux Jeux Olympiques ? Les 300 clubs en France l’espèrent fortement d’ici 2024 … A Paris.

FOOT – 5ème tour de la Coupe de France

Le foot local est à l’honneur sur Hautcourant ! Ce week-end se disputait dans la région le 5ème tour de la Coupe de France qui reste la compétition la plus populaire pour tous les clubs de l’Hexagone. Retour en texte et en images sur l’une des rencontres qui opposait Saint Gély-du-Fesc (club de Promotion d’honneur B – 9ème division) à Fabrègues (club de Division d’Honneur – 6ème division) ainsi qu’un tour d’horizon de tous les autres résultats.

Rude bataille entre les jaunes de Fabrègues et les rouges de St Gély

SAINT GÉLY DU FESC 1-3 FABREGUES

À Saint Gély-du-Fesc, Stade Jérôme Zammit.

Mi-temps : 1 à 0.

Arbitres : M. Kherradji, assisté de MM. Sidi Yakoub et Ghaouti.

Buts pour Saint-Gély : Lautier (40e) ; pour Fabrègues : Gorniewicz (65e), Testa (68e) et Gelly (90e+3).

Avertissements à Saint-Gély : Samai (64e), Lévêque (67e) et Quiriconi (77e) ; à Fabrègues : Lafuente (27e), Rotascalabrini (80e) et Testa (86e).

Expulsion à Saint-Gély : Samai (75e).

Fin du rêve pour Saint-Gély… après avoir déjà battu un club de DH au troisième tour (Beaucaire pour rappel), l’Aurore Saint-Gilloise n’a pu rééditer sa belle performance contre Fabrègues, qui s’est servi de toute son expérience pour l’emporter 3 buts à 1. En début de match, la différence de niveau est évidente : les Fabrèguois campent dans la moitié de terrain adverse mais ne se procurent pourtant pas d’occasions susceptibles de mettre à mal le gardien local. Les principales attaques se font sur les côtés avec de multiples centres qui ne trouvent pas de point de chute. Les Saint-Gillois ne déméritent pas et se battent malgré les trois divisions d’écart. Petit à petit, le match s’équilibre et les pensionnaires de PHB ouvrent le score sur un exploit personnel : Lautier a trente mètres voit le gardien avancé, ne se pose pas de question et administre un lob parfait qui trompe Blaquière (1-0). Un avantage inespéré à la pause pour les hommes de Damien Bosoni qui s’attendent à un deuxième acte compliqué.

Les deux formations au coup d'envoi

Menés, dos au mur, les visiteurs poussent et vont assommer St-Gély en moins de cinq minutes : un premier but de Gorniewicz ramène les deux équipes à égalité (1-1) et dans la foulée, Testa donne l’avantage aux siens après un bon travail de Gelly, qui a effectué une entrée remarquée (1-2). Coup de massue pour St-Gély qui est en plus contraint de jouer en infériorité numérique suite à l’expulsion de Samai (75e). Les joueurs de Guibal se contentent alors de gérer la fin de match et marquent un dernier but anecdotique par Gelly dans le temps additionnel (1-3). Tout roule donc pour Fabrègues, leader de DH et toujours en course en Coupe de France !

Réaction du coach fabrèguois, Nicolas GUIBAL, naturellement satisfait de la performance de ses protégés : « Il y avait une belle équipe en face, une belle opposition. Ce genre de match n’est jamais facile et l’on peut rapidement se mettre en difficulté. On ne retient que la qualification« .

Les autres résultats du 5ème tour en Languedoc (en gras les équipes qualifiées):

La logique a été respectée dans la plupart des rencontres… À noter néanmoins la belle perf’ des gardois d’Aigues-Mortes qui ont battu Béziers, pensionnaire de CFA.

JACOU (1ère div.) – ST GILLES (PHA) 0-0 et 3-5 t.a.b.

PAULHAN (DHR) – ST-ANDRÉ SANGONIS (PHA) 0-1

NARBONNE (DH) – VERGÈZE (DHR) 4-0

VAUVERT (PHB) – UZÈS PONT DU GARD (CFA) 0-6

LA CLERMONTAISE (DH) – PERPIGNAN MEDITERRANÉE (DH) 1-0

MONTPELLIER PTT (PHB) – BAGNOLS PONT ST-ESPRIT (CFA2) 0-2

AIGUES MORTES (DHR) – BÉZIERS (CFA) 2-1

AGDE RCO (CFA) – FRONTIGNAN (DH) 1-0 après prolongation

VALRAS SÉRIGNAN (PHB) – CANET (DH) 0-2

Rendez-vous sur Hautcourant le week-end du 31 octobre pour le 6ème tour de la Coupe France !

Amateurs : Comme des pros

Le sport de haut niveau ne se limite pas au monde professionnel. Chez les amateurs, les statuts sont différents, les revenus aussi. Malgré des emplois du temps chargés, ces athlètes de l’ombre vivent pour leur passion. Parfois au détriment de leur vie de famille ou de leur carrière professionnelle. Parfois en harmonie. Loin du sport-spectacle, ces passionnés jonglent entre compétition et travail. Et même s’ils n’arborent pas le statut professionnel, ces amateurs sont des sportifs de haut niveau à leur manière qui donnent temps et forces à leur discipline.

D’amateur de sport au sport amateur,il n’y a qu’un pas. Que de nombreux sportifs du dimanche franchissent pour faire de la « compet’ », parfois à haut niveau. Tour d’horizon des acteurs du sport amateur à travers le regard d’entraîneurs, de joueurs et d’employeurs.

LES ENTRAINEURS

Ce sont les premiers confrontés aux problèmes pratiques mis à jour par cette dualité vie professionnelle-vie sportive. Entre gestion des entrainements, des déplacements -parfois longs et compliqués- et l’extrasportif, leur temps libre est compté. « Entre mon travail de professeur d’EPS (vingt heures par semaine), les entraînements quotidiens de l’équipe, les réunions avec les dirigeants, c’est lourd à gérer, reconnaît Thierry Villa, entraîneur de l’équipe CFA2 d’Agde. A l’Education nationale, je suis en congés début juillet et le foot reprend vers le 6. Je n’ai donc pas le temps de prendre trop de vacances. »

Compréhensif, il tâche de mettre son effectif dans les meilleurs conditions. « J’en fais mon devoir et j’essaye de toujours être à l’écoute des joueurs. En période de préparation, les matches amicaux se déroulent en semaine pour permettre aux joueurs de profiter de leur famille le week-end. Ce qui n’est pas le cas le reste de la saison », indique-t-il.
Pour le président du club de hockey sur glace des Vipers de Montpellier, Marc Fornagera, cumuler sport et emploi ne peut être que bénéfique pour les joueurs. « Travailler leurs permet de rester dans les contraintes du réel ».

« C’est une question de mental, il faut savoir ce que l’on veut. Une bonne hygiène de vie est indispensable »

LES JOUEURS

Dans certains cas, les amateurs jouant à bon niveau bénéficient d’aménagements particuliers. C’est le cas de Julien Favier, joueur d’Agde et fonctionnaire de police. L’emploi du temps est aménagé selon la règle du « tiers-temps » qui profite aux « sportifs de valeur nationale ».
« Cela fait cinq ans que j’ai ce statut, confie Favier. Je dispose de 70 jours par an pour les stages et les entraînements. Pour les prendre, c’est un arrangement personnel avec le service dans lequel je travaille. »
Pour obtenir ce statut en football, il faut au minimum évoluer au niveau CFA 2 (bientôt limité à la CFA) et être présent sur la feuille de match. En contrepartie, le sportif policier se trouve dans l’obligation de jouer en équipe de France de police. Le rythme est soutenu, la saison longue.
« Le plus dur est la récupération. Entre les matches de championnat, ceux de l’équipe de France et le travail hebdomadaire au commissariat, j’arrive au bout du rouleau », concède Julien Favier sans faux semblant. Et d’ajouter, « sans ce statut particulier, ce serait encore plus dur pour moi de jouer à haut niveau ».
Pour les sportifs employés municipaux, la réalité est différente. Luc Villalonga, joueur agathois, travaille pour sa mairie. Il fait 35 heures par semaine et commence tôt le matin afin de se rendre disponible pour les entraînements. « C’est une question de mental, il faut savoir ce que l’on veut. Une bonne hygiène de vie est indispensable ».

LES EMPLOYEURS

Les arrangements avec les employeurs sont très variables. Certains sont compréhensifs, d’autres le sont moins. Dans le privé, le soutien aux sportifs dépend du bon vouloir du patron. Dans le service public le phénomène semble mieux accepté. Ainsi la police met-elle les athlètes dans les meilleures conditions.
Côté municipalité, le regard diffère. « Le joueur fait ses heures normales pour la Mairie, on adapte son emploi du temps en fonction des entraînements, précise M. Paiola, élu aux Sports de la mairie de Sète. 30 ans en arrière, le club trouvait du travail aux joueurs, parfois en accord avec la mairie mais cela est moins d’actualité. » Et l’élu d’ajouter : « C’est une solution sérieuse que de privilégier un contrat amateur cumulé avec un emploi car le sport ça n’a qu’un temps et tout le monde ne peut pas percer. Il faut avoir la tête sur les épaules. »