Après l’iPhone, la folie iPad

L’iPad est sur les starting block ! La version Wi-Fi de l’ iPad sort officiellement le samedi 3 avril aux États-Unis, et normalement le 24 avril en France. La tablette numérique d’Apple suscite un engouement incontestable. Et comme à chaque sortie d’un nouvel objet de la marque à la pomme, c’est un vent de folie qui souffle.

Steve Jobs, le patron d’Apple va-t-il réaliser un coup de maître et battre le record d’iPhone ? « iPad, c’est notre technologie la plus avancée dans un appareil magique et révolutionnaire, à un prix incroyable», a déclaré Steve Jobs, à l’occasion du lancement de la tablette. Apple vient de créer une nouvelle catégorie d’appareil qui prend place entre l’ordinateur portable et le «smartphone». Son prix varie entre 499 dollars (pour le modèle 16 Go) et 699 dollars (64 Go). En France, le prix sera de 529 euros ou 450 euros.

Pour en savoir plus, HautCourant a rencontré pour vous Anicet Mbida journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, présentateur de «culture Geek» à BFM TV. Il nous livre les points forts et les limites de l’iPad.

Des avantages…

L’iPad a plusieurs points forts. D’abord, c’est un produit d’Apple. Ce fait n’est pas négligeable, «car tout ce qui est produit par la firme est automatiquement vu comme un produit formidable». Il n’y a aucun produit Apple qui est vu de façon négative.

C’est un iPhone avec un écran plus grand. Aujourd’hui, des millions de personnes ont l’iPhone et en sont contentes. Une étude montre que 80% des smart- phones vendus étaient des iPhone. Ainsi, tout produit qui s’apparente à ce produit, lui donne un crédit. Sur l’iPhone, «les gens ont développé des applications géniales». Et, toutes ces applications vont se retrouver sur l’iPad.

La principale caractéristique de l’iPad : l’écran tactile reste une valeur sûre, il possède un grand angle de visibilité. Le design fait encore mouche avec un dos en aluminium brossé qui lui confère une impression de solidité. Il obtient une bonne note sur l’aspect extérieur. «Croire à l’iPad, c’est aussi penser que les utilisateurs vont consommer des livres électroniques et autres e-books». Pour un produit à la croisée des chemins du netbook, du reader et de l’iPhone, opter pour un iPad est une manière de se servir différemment de nouveaux outils de lecture.

Les applications promises risquent, pour certains, d’être du plus bel effet. Jeux vidéos HD, informations et autres applications purement geeks sont au programme. Enfin, «citons comme qualité notoire l’autonomie prévue de 10 heures (voire 12 heures avec WiFi et vidéo selon certains tests)». La plupart des applications sont des applications de mobilité.

Pour, Michael Hiltzik, spécialiste nouvelles technologies au Los Angeles Times, c’est simplement «un iPhone gonflé… sans le téléphone. Un iPod qui ne tient pas dans la poche mais sans assez de capacité pour stocker votre collection de musique.» Mais, pour l’analyste indépendant Rob Enderle, c’est une «réussite», qui pour 750 dollars donne l’équivalent d’un matériel qui coûterait ailleurs 1 000 dollars. «Je suis connecté constamment, et je me promène avec: je crois que ça va bouleverser beaucoup de marchés», avance-t-il.

Les inconvénients sont nombreux

«La taille en est un». Il a celle d’une feuille à quatre. Il ne rentre pas dans la poche. On peut préférer avoir un téléphone qui rentre dans la poche. Il n’est pas un vrai ordinateur, il n’a pas de clavier, ni de souris. On ne sait pas donc comment l’utiliser, le laisser à la maison ou bien en faire un usage de bureau. Il n’est pas pratique de l’utiliser debout.

Toutes les options dont dispose l’iPad existent sur L’iPhone … C’est une version de l’iPhone en plus gros, à la différence qu’il n’est pas possible de téléphoner et de prendre des photos.

Il n’a pas de webcam intégrée «mais ça c’est un détail», beaucoup de gens restent sur l’aspect technique. On ne peut pas téléphoner avec ni prendre de photos. Impossible aussi de faire fonctionner deux programmes en même temps. Il ne dispose pas non plus de port SD, et ne pourra donc pas accéder aux applications en flash. Il n’aura jamais les possibilités d’un ordinateur portable sous peine de cannibaliser le marché des MacBook.

Finalement l’iPad sera toujours limité pour ne pas trop concurrencer les autres produits Apple.

Les médecins s’emparent du téléphone portable

En l’absence de conclusions scientifiques définitives sur l’éventuelle dangerosité pour la santé des téléphones portables, vingt scientifiques ont lancé un appel à la prudence. Ils dressent une liste de mesures de précaution simples qui peuvent être prises, dans l’attente de données plus complètes. Le professeur montpelliérain Henri Pujol, expert sur le sujet, explique pourquoi il a rejoint cet appel. Neurochirurgien à l’hôpital de Montpellier, Luc Bauchet apporte son témoignage et rappelle l’importance pour la France de se munir d’un répertoire national afin de recenser les tumeurs cérébrales. Les deux chercheurs refusent de s’alarmer sans preuves concrètes.

« A ce jour, aucune étude « robuste » ne permet de conclure de manière définitive. » Cancérologue et ancien président de la Ligue nationale contre le cancer, le professeur Henri Pujol explique pourquoi il a co-signé, avec dix-neuf autres scientifiques, pour la plupart des cancérologues, un appel visant à mettre en garde contre l’utilisation des téléphones portables.

« J’ai signé ce document car il commençait très bien. Pour le moment, nous avons seulement connaissance d’une étude dont les conclusions débouchent sur une légère augmentation du risque. » Mais le professeur Pujol se veut avant tout réaliste ; pour lui, il ne s’agit pas de bannir le téléphone portable : « C’est une avancée importante et aujourd’hui, il est déjà trop tard. Nous ne nous en passerons plus. » Le cancérologue montpelliérain avoue posséder lui-même un téléphone portable et s’en servir quotidiennement. « Cet appel vise essentiellement à rappeler les principales précautions à prendre, comme ne jamais laisser son téléphone sous l’oreiller et empêcher son utilisation par les plus jeunes. »

« Il est impossible d’affirmer que le nombre des tumeurs cérébrales augmente avec l’utilisation du téléphone portable »

Pour Henri Pujol, il faut absolument dissocier la prévention contre le tabagisme ou l’alcool et la précaution à l’égard des téléphones portables : « Tant que nous n’en savons pas davantage, nous prenons des mesures. Mais il vaut mieux donner un téléphone portable à un garçon de 12 ans qu’une cigarette. » Le professeur Pujol s’insurge contre les anti-téléphones portables : « D’un point de vue pédagogique, cet appel est également l’occasion de barrer la route à tous ceux qui disent qu’il faut jeter son téléphone à la poubelle. »

Preuve que les signataires n’ont pas l’intention de se séparer de leur téléphone, le docteur David Servan-Schreiber, lui-même atteint d’une tumeur au cerveau, avoue qu’il continue à se servir de son téléphone portable.
Neurochirurgien à l’hôpital de Montpellier, Luc Bauchet refuse également de s’alarmer des conséquences directes du téléphone portable sur la santé. « Il est impossible d’affirmer que le nombre des tumeurs cérébrales augmente avec l’utilisation du téléphone portable », explique-t-il.

Actuellement, il coordonne un recensement national des tumeurs cérébrales. L’objectif : mettre en place un répertoire exhaustif des cancers du cerveau. Cet outil, déjà au point dans les pays scandinaves et depuis peu aux Etats-Unis permettra de rechercher les causes de cette maladie et ainsi livrer des statistiques plus fiables.
Cet appel lancé par 20 scientifiques ne dissipe pas le flou autour des répercussions sur la santé des téléphones portables. Mais une étude internationale de grande ampleur, menée dans 13 pays sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, est actuellement en cours.